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Voitures électriques chinoises : l’Europe dit « oui » aux surtaxes


4 octobre 2024

Les pays membres de l’Union européenne ont donné leur feu vert à l’imposition de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques « made in China ».

Article : Alors que la filière automobile du Vieux Continent traverse une crise, les pays membres de l'UE ont décidé, au terme d'une réunion ce vendredi matin, d'imposer des droits de douane supplémentaires aux véhicules électriques importés de Chine. Cette proposition de la commission « a obtenu le soutien nécessaire », souligne l'institution dans un communiqué. Celle-ci a désormais le champ libre pour mettre en œuvre ces droits de douane allant jusqu'à 35% sur les voitures chinoises, qui s'ajouteront à une taxe de 10% déjà effective. Ceux-ci doivent entrer en vigueur au plus tard le 30 octobre prochain.

Dans le détail, dix pays membres de l'UE ont donné leur feu vert à cette mesure. On y retrouve, sans surprise, la France et l'Italie. Mais cinq pays ont voté contre, dont l'Allemagne. Berlin craint des mesures de rétorsion de Pékin. L'empire du milieu constitue, de loin, le premier marché à l'export pour ses constructeurs automobiles, à commencer par Volkswagen, le numéro un européen. Pas moins de douze pays se sont, en revanche, abstenus.

Berlin redoute une « guerre commerciale »

Dans la foulée de cette décision, Pékin a, sans surprise, dit tout le mal qu'il en pensait. Le ministère chinois du Commerce a fustigé des « pratiques injustes, non conformes et déraisonnables ». Avant de se fendre d'un avertissement, précisant qu'il « préserverait les intérêts des entreprises chinoises ». Même son de cloche pour le constructeur Geely, qui a fait part de sa « grande déception ». Cette décision risque, selon lui, « d'entraver les relations économiques et commerciales entre l'UE et la Chine ». Craignant des représailles pour sa puissante industrie automobile, Berlin a, de son côté, appelé l'Europe à éviter toute « guerre commerciale » avec l'empire du Milieu.

Bruxelles considère que ces nouvelles taxes constituent un impératif pour rétablir une concurrence équitable avec les constructeurs chinois, accusés d'être massivement subventionnés. L'Europe redoute, en particulier, une déferlante de leurs voitures électriques. Sachant que la Chine dispose d'une avance qui ne fait pas débat dans cette technologie, et en particulier dans les batteries. Ce qui permet aux constructeurs de l'empire du Milieu d'afficher des prix très inférieurs à ceux de leurs homologues européens.

Les surtaxes supplémentaires s'élèveront, in fine, à 7,8% pour Tesla. Le groupe d'Elon Musk fabrique, en effet, ses Model 3 et Y à Shanghai. Les voitures de BYD, un des constructeurs les plus agressifs sur le Vieux Continent, seront eux surtaxés à hauteur de 17%. Celles de Geely et SAIC (qui contrôle la marque MG) écoperont d'une surtaxe de 35,3%.

La porte n'est pas fermée

La Chine n'a pas ménagé ses efforts, ces derniers mois, pour influer le vote du jour. Dénonçant une démarche « protectionniste », Pékin a répondu en lançant des enquêtes anti-dumping visant les importations de porc, de produits laitiers, ou encore de cognac. Cette offensive a porté ses fruits - Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, initialement favorable aux surtaxes, a notamment retourné sa veste après un voyage en Chine le mois dernier. Mais elle n'a pas suffi.

Cela dit, les droits de douane européens restent modérés par rapport à ceux imposés par les Etats-Unis ou le Canada, qui s'élèvent à 100%. En outre, les constructeurs chinois les ont anticipés. Pour les contourner, beaucoup réfléchissent à fabriquer leurs voitures directement en Europe. Geely, par exemple, songe à ouvrir une usine en Pologne. BYD entend pour sa part produire des voitures à Szeged, en Hongrie, dès l'année prochaine. La Turquie, qui bénéficie d'un accord d'union douanière avec l'UE, pourrait prochainement accueillir des usines chinoises. Autrement dit, même avec ces nouvelles taxes, la porte n'est pas fermée pour l'industrie automobile chinoise.

« Monter des partenariats »

Dans l'Hexagone, la filière accueille plutôt favorablement l'initiative de Bruxelles. « Il faut être ferme sur les sujets de concurrence, et la Commission européenne a raison de mettre ces sanctions sur la table », a déclaré ce mercredi Luc Chatel, le président de la la Plateforme automobile (PFA), le lobby du secteur. « L'an dernier, une voiture électrique sur trois vendue en France etait produite en Chine », a-t-il insisté. Luc Chatel considère, toutefois, qu'« il va falloir monter des partenariats avec les Chinois », mais « avec des règles bien établies ». La France a selon lui à y gagner. L'ancien ministre rappelle que l'industrie automobile européenne a résisté à la vague des voitures japonaises dans les années 1970. Il estime que le pays a su tirer son épingle du jeu en permettant notamment à Toyota de bâtir une usine à Valencienne, la plus grande de l'Hexagone, qui produit notamment la Yaris Cross.

Luca de Meo partage globalement cette ligne. Aux yeux du patron de Renault, il est nécessaire de trouver « des compromis avec les Chinois ». Le dirigeant juge qu'ils peuvent « apporter beaucoup » à l'Europe en matière de technologie, mais aussi sur le front des matières premières indispensables à la fabrication des batteries. Stellantis, de son côté, n'a pas hésité à toper avec le chinois Leapmotor pour commercialiser sur le Vieux Continent sa citadine T03 et son SUV C10, tous deux assemblés en Pologne. Carlos Tavares, le patron du géant franco-italo-américain, considère qu'il a, d'une certaine manière, plus à gagner à s'associer à des constructeurs de l'empire du Milieu plutôt que de se lancer dans un féroce bras de fer avec eux.


 
Si on avait interdit les delocalisations et transferts de technologie il y a 20 ans, on n'en serait pas aujourd'hui a interdire les voitures chinoises :rolleyes:
 
Dernière édition:
Je me demande si les Dacia electriques fabriquees en Chine seront impactees par les surtaxes. Sans doute que oui. Mauvaise pioche pour Renault.
 
L'industrie automobile slovène cherche à renforcer ses liens avec la Chine dans le cadre de la transition verte

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Katja Kodba/STA/Handout via Xinhua

LJUBLJANA, 8 octobre (Xinhua) -- Les fournisseurs slovènes de pièces détachées automobiles ont présenté leurs offres mardi lors d'une réunion visant à favoriser une coopération commerciale plus étroite avec les constructeurs automobiles chinois.

Communique
: L'événement, organisé à Ljubljana, s'est concentré sur le renforcement des liens entre les deux nations dans le secteur automobile.

"L'industrie automobile mondiale se trouve à un tournant historique en raison de la transition vers une société neutre en carbone", a déclaré le ministre slovène de l'Economie Matjaz Han. Il a souligné que si ce changement présente des défis, il ouvre également de nombreuses opportunités commerciales.

M. Han a noté que la Slovénie était l'un des rares pays de l'UE à s'opposer à la récente pression de la Commission européenne en faveur des droits de douane sur les véhicules électriques chinois. "Nous avons pris cette décision non pas pour la Chine, mais pour la Slovénie", a-t-il expliqué. "Après des consultations avec les acteurs de l'industrie et nos principaux partenaires, nous avons pris ce que je crois être la seule bonne mesure à ce moment".

L'ambassadeur de Chine en Slovénie, Wang Shunqing, a également assisté à l'événement, exprimant l'espoir d'une coopération accrue dans le secteur automobile. Il a encouragé les constructeurs automobiles chinois à renforcer leurs liens avec les entreprises slovènes et à améliorer leurs échanges.

« J'espère que la Slovénie, en tant que membre de l'UE, continuera à jouer un rôle constructif dans la promotion d'une coopération Chine-UE stable et saine », a ajouté M. Wang.

L'industrie automobile slovène, composée d'environ 400 entreprises et employant plus de 40 000 personnes, représente 10 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, selon le ministère de l'Économie, du Tourisme et des Sports. Près de 40 entreprises slovènes ont participé à l'événement.

Les fabricants de pièces détachées automobiles slovènes produisent une large gamme de composants, notamment des phares, des rotors et des commutateurs. « Notre objectif est de renforcer les partenariats en combinant les meilleures compétences techniques et les capacités de production avancées de la Slovénie avec les technologies innovantes de nos partenaires internationaux », a déclaré M. Han.

Des représentants des constructeurs automobiles chinois Nio, Jiangling Motors, Tam-Europe et ATTC ont assisté à la réunion et visiteront plusieurs fabricants de pièces détachées automobiles slovènes dans les prochains jours.


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Automobile : l'inquiétude grandit autour des usines Michelin


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9 octobre 2024

L'entreprise auvergnate est pénalisée par la crise automobile. L’avenir de trois sites du groupe (Cholet, Vannes et Tours) inquiète fortement les salariés. Une réunion entre direction et syndicats se tenait ce mercredi après un droit d’alerte économique lancé en juin. D’autres usines Michelin vont connaître, dans le même temps, des fermetures temporaires ces prochaines semaines faute d’activité.

Article publié à 17 h 12, mis à jour à 19 h 03]

Situation : Des géants du secteur à la peine comme Stellantis, Volkswagen ou encore Mercedes, qui annoncent des objectifs de résultats à la baisse au deuxième semestre. Des immatriculations qui dégringolent de 11% dans l'Hexagone en septembre sur un an. Voilà qui suffit à dresser le tableau. Les équipementiers automobiles ne sont pas épargnés. Avec au premier chef Michelin et ses pneumatiques.

Cela fait plusieurs mois que les sites du manufacturier auvergnat tournent au ralenti. Notamment dans ses usines de Cholet (Maine-et-Loire), de Vannes (Morbihan) et de Tours (Indre-et-Loire), pour lesquelles les organisations syndicales CGT, CFE-CGC et Sud ont lancé un droit d'alerte économique pour y voir plus clair et analyser les perspectives d'avenir.

Lire aussiAutomobile : les équipementiers redoutent une « lente agonie »

Secafi, le cabinet indépendant mandaté, a rendu les résultats de son rapport ce mercredi lors d'un conseil économique et social central, qui a réuni direction et représentants du personnel. « Les résultats sont alarmants », s'inquiète Nicolas Robert, délégué syndical central Sud Michelin.


« L'usine de Cholet, qui produit des pneus pour camionnettes, a une capacité de production de 5 millions de pneus par an. Cette année, elle n'en produira qu'un peu plus de 2 millions. Même chose l'an prochain », indique le délégué syndical.

« Les courbes de production et d'effectif sur les trois sites ne cessent de baisser sans aucune perspective de remontée. Les usines deviennent moins rentables », complète-t-il ce mercredi. Le rapport Secafi fait, en effet, état d'une baisse production de 40% entre 2021 et 2025 sur le site de Vannes, quand Tours a perdu plus de la moitié de son activité depuis 2017, soit des pertes en volume fortes, structurelles et durables.

« À Cholet, la direction a fait repeindre trois fois certaines machines pour occuper les salariés »

Pour réduire les coûts, l'usine de Cholet est passée de 1.300 salariés à un peu plus de 900 aujourd'hui. Les syndicats dénoncent une absence de vision pour ces sites et un manque de réponses de la direction.

« Les ersatz de solutions alternatives ne font plus illusion. Michelin évoque des formations, de l'activité partielle... À Cholet, la direction a fait repeindre trois fois certaines machines pour occuper les salariés. On en est là ! » s'insurge José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC, syndicat majoritaire du groupe

Le délégué syndical ajoute que « l'attitude de l'employeur face à cette situation n'est pas tenable » : « On peut parler de maltraitance avec des salariés désespérés qui n'ont aucune visibilité ». Sur place, une psychologue est même à la disposition du personnel une journée par semaine.

Crainte d'une restructuration

Pour ces trois sites de l'ouest de la France plane l'inquiétude de plans sociaux et de fermetures. Les syndicats ont tous en tête la décision de Michelin, l'année dernière, de fermer deux usines en Allemagne, à Karlsruhe et à Trêves, et une aux Etats-Unis d'ici 2025.
C'est sans compter le site de la Roche-sur-Yon. L'usine vendéenne de pneus poids-lourds, qui employait 619 salariés, a définitivement cessé son activité en décembre 2020. « Cet été, la direction a fait passer un message disant que l'entreprise était un organisme vivant qui doit s'adapter. Selon nous, ils préparent des annonces », redoute Nicolas Robert de Sud Michelin, qui dénonce une absence de dialogue social.


« Michelin ne s'engage jamais sur la pérennité des sites. Il faut être raisonnablement inquiet et surtout passer à l'action. Cela fait des mois que l'on réclame des discussions. Il faudrait travailler sur des solutions. Nous espérons simplement que ce n'est pas trop tard pour éviter la catastrophe », se désole Laurent Bador, délégué CFDT.

Face au « mutisme de la direction et à l'absence de réponses transparentes » lors de la réunion de ce mercredi, les syndicats demandent désormais une réunion d'urgence avec des directeurs industriels ou des responsables stratégiques du groupe pour évoquer les pistes évoquées dans le rapport. À savoir : réfléchir à un autre modèle européen avec de petites unités de production plus flexibles.
L'intersyndicale saisit également Florent Menegaux, le président de la Manufacture française des pneumatiques Michelin (MFPM). « Nous souhaitons les bousculer et leur mettre la pression pour qu'ils réagissent à court terme », explicite Nicolas Robert du syndicat Sud.


Sans plus de commentaires, la direction France de Michelin indique « étudier avec attention les conclusions du rapport et les prendra en compte pour alimenter ses réflexions en cours ».

Si ces trois sites sont dans une situation particulièrement compliquée, presque tous les autres sont impactés par une baisse d'activité. Le berceau historique du groupe, à Clermont-Ferrand, n'est pas épargné.

Sur le site « vedette » des Gravanches, spécialisé dans le pneu destiné aux voitures haut-de-gamme, « nous ne sommes pas non plus au régime habituel », ajoute Romain Baciak, secrétaire général CGT Michelin.


« Il y a un ralentissement de 20% de l'activité, sans doute lié à un surstock qu'il faut écouler. A Roanne, Le Puy-en-Velay ou Troyes, le taux de charge est de 50%. Finalement, seul le site de Bourges, dans le Cher, produit normalement, car l'usine fabrique des pneus pour les avions et le marché est porteur », complète le délégué CGT.

Fermetures temporaires de plusieurs usines

Résultat : Michelin est contraint de stopper temporairement l'activité de certaines usines afin de « pallier les baisses de charge conjoncturelles ». Aux Gravanches, ce sera deux semaines de pause. À Troyes et au Puy-en-Velay, les usines devraient avoir recours au chômage partiel pendant trois semaines.

Le site du Puy-en-Velay, qui fabrique des pneus pour le génie civil (engins de construction ou de manutention portuaire,) avait déjà été arrêté pendant plusieurs semaines l'année dernière.
Interrogée par La Tribune, la direction du groupe avait alors expliqué faire face à un « contexte de plus en plus imprévisible avec une demande volatile, qui complique le management industriel. »

La stratégie du groupe nécessite moins d'emplois industriels

Au-delà des effets de la crise, pour Romain Baciak, le positionnement du manufacturier pose question. « Michelin mise sur le haut-de-gamme avec des pneus à haute valeur ajoutée et augmente ses tarifs. Mais les clients ne suivent plus, ils se tournent vers la concurrence qui est plus abordable », décrit ce syndicaliste CGT.

« Sur les pneus de camionnettes (site de Cholet, ndlr), les clients sont les coursiers, les petits artisans... or ils sont touchés par les coûts de l'énergie, l'augmentation des salaires, ils font donc des arbitrages et nous perdons des parts de marché », abonde Nicolas Robert, délégué syndical central Sud Michelin.

Pour la CFE-CGC, Michelin doit avoir l'honnêteté de tirer les conséquences de sa stratégie industrielle et « arrêter de se raconter des histoires ». « La stratégie du groupe est claire. Il se positionne pour être le leader des composites flexibles et vise d'autres relais de croissance. Sur le pneu, ils laissent tomber le marché de masse, moins rémunérateur », analyse aussi José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC.

« La conséquence logique du déploiement de cette stratégie amène le groupe à moins produire. Moins de volume signifie moins d'usines et moins d'emplois industriels », poursuit le représentant du premier syndicat de la maison.

Pour tous les représentants syndicaux, l'essentiel est la pérennisation des emplois. « Le PDG de Michelin fait la promotion du salaire décent. Mais quand les gens n'ont plus de boulot, cela ne veut plus rien dire. La question, c'est la restructuration vers d'autres sources de création de valeur. Comment on prépare les gens ? Comment on les forme? Comment on les accompagne avant que l'ont soit au pied du mur ? L'employeur modèle qui ne laisse personne au bord la route, c'est de la com', du marketing », conclut dubitatif José Tarantini.

Michelin emploie 16.000 personnes en France, dont 10.000 dans le Puy-de-Dôme.


 

Automobile : l'inquiétude grandit autour des usines Michelin


9 octobre 2024

L'entreprise auvergnate est pénalisée par la crise automobile. L’avenir de trois sites du groupe (Cholet, Vannes et Tours) inquiète fortement les salariés. Une réunion entre direction et syndicats se tenait ce mercredi après un droit d’alerte économique lancé en juin. D’autres usines Michelin vont connaître, dans le même temps, des fermetures temporaires ces prochaines semaines faute d’activité.

Article publié à 17 h 12, mis à jour à 19 h 03]

Situation : Des géants du secteur à la peine comme Stellantis, Volkswagen ou encore Mercedes, qui annoncent des objectifs de résultats à la baisse au deuxième semestre. Des immatriculations qui dégringolent de 11% dans l'Hexagone en septembre sur un an. Voilà qui suffit à dresser le tableau. Les équipementiers automobiles ne sont pas épargnés. Avec au premier chef Michelin et ses pneumatiques.

Cela fait plusieurs mois que les sites du manufacturier auvergnat tournent au ralenti. Notamment dans ses usines de Cholet (Maine-et-Loire), de Vannes (Morbihan) et de Tours (Indre-et-Loire), pour lesquelles les organisations syndicales CGT, CFE-CGC et Sud ont lancé un droit d'alerte économique pour y voir plus clair et analyser les perspectives d'avenir.

Lire aussiAutomobile : les équipementiers redoutent une « lente agonie »

Secafi, le cabinet indépendant mandaté, a rendu les résultats de son rapport ce mercredi lors d'un conseil économique et social central, qui a réuni direction et représentants du personnel. « Les résultats sont alarmants », s'inquiète Nicolas Robert, délégué syndical central Sud Michelin.



« Les courbes de production et d'effectif sur les trois sites ne cessent de baisser sans aucune perspective de remontée. Les usines deviennent moins rentables », complète-t-il ce mercredi. Le rapport Secafi fait, en effet, état d'une baisse production de 40% entre 2021 et 2025 sur le site de Vannes, quand Tours a perdu plus de la moitié de son activité depuis 2017, soit des pertes en volume fortes, structurelles et durables.

« À Cholet, la direction a fait repeindre trois fois certaines machines pour occuper les salariés »

Pour réduire les coûts, l'usine de Cholet est passée de 1.300 salariés à un peu plus de 900 aujourd'hui. Les syndicats dénoncent une absence de vision pour ces sites et un manque de réponses de la direction.



Le délégué syndical ajoute que « l'attitude de l'employeur face à cette situation n'est pas tenable » : « On peut parler de maltraitance avec des salariés désespérés qui n'ont aucune visibilité ». Sur place, une psychologue est même à la disposition du personnel une journée par semaine.

Crainte d'une restructuration

Pour ces trois sites de l'ouest de la France plane l'inquiétude de plans sociaux et de fermetures. Les syndicats ont tous en tête la décision de Michelin, l'année dernière, de fermer deux usines en Allemagne, à Karlsruhe et à Trêves, et une aux Etats-Unis d'ici 2025.
C'est sans compter le site de la Roche-sur-Yon. L'usine vendéenne de pneus poids-lourds, qui employait 619 salariés, a définitivement cessé son activité en décembre 2020. « Cet été, la direction a fait passer un message disant que l'entreprise était un organisme vivant qui doit s'adapter. Selon nous, ils préparent des annonces », redoute Nicolas Robert de Sud Michelin, qui dénonce une absence de dialogue social.



Face au « mutisme de la direction et à l'absence de réponses transparentes » lors de la réunion de ce mercredi, les syndicats demandent désormais une réunion d'urgence avec des directeurs industriels ou des responsables stratégiques du groupe pour évoquer les pistes évoquées dans le rapport. À savoir : réfléchir à un autre modèle européen avec de petites unités de production plus flexibles.
L'intersyndicale saisit également Florent Menegaux, le président de la Manufacture française des pneumatiques Michelin (MFPM). « Nous souhaitons les bousculer et leur mettre la pression pour qu'ils réagissent à court terme », explicite Nicolas Robert du syndicat Sud.



Si ces trois sites sont dans une situation particulièrement compliquée, presque tous les autres sont impactés par une baisse d'activité. Le berceau historique du groupe, à Clermont-Ferrand, n'est pas épargné.

Sur le site « vedette » des Gravanches, spécialisé dans le pneu destiné aux voitures haut-de-gamme, « nous ne sommes pas non plus au régime habituel », ajoute Romain Baciak, secrétaire général CGT Michelin.



Fermetures temporaires de plusieurs usines

Résultat : Michelin est contraint de stopper temporairement l'activité de certaines usines afin de « pallier les baisses de charge conjoncturelles ». Aux Gravanches, ce sera deux semaines de pause. À Troyes et au Puy-en-Velay, les usines devraient avoir recours au chômage partiel pendant trois semaines.

Le site du Puy-en-Velay, qui fabrique des pneus pour le génie civil (engins de construction ou de manutention portuaire,) avait déjà été arrêté pendant plusieurs semaines l'année dernière.
Interrogée par La Tribune, la direction du groupe avait alors expliqué faire face à un « contexte de plus en plus imprévisible avec une demande volatile, qui complique le management industriel. »

La stratégie du groupe nécessite moins d'emplois industriels

Au-delà des effets de la crise, pour Romain Baciak, le positionnement du manufacturier pose question. « Michelin mise sur le haut-de-gamme avec des pneus à haute valeur ajoutée et augmente ses tarifs. Mais les clients ne suivent plus, ils se tournent vers la concurrence qui est plus abordable », décrit ce syndicaliste CGT.



Pour la CFE-CGC, Michelin doit avoir l'honnêteté de tirer les conséquences de sa stratégie industrielle et « arrêter de se raconter des histoires ». « La stratégie du groupe est claire. Il se positionne pour être le leader des composites flexibles et vise d'autres relais de croissance. Sur le pneu, ils laissent tomber le marché de masse, moins rémunérateur », analyse aussi José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC.



Pour tous les représentants syndicaux, l'essentiel est la pérennisation des emplois. « Le PDG de Michelin fait la promotion du salaire décent. Mais quand les gens n'ont plus de boulot, cela ne veut plus rien dire. La question, c'est la restructuration vers d'autres sources de création de valeur. Comment on prépare les gens ? Comment on les forme? Comment on les accompagne avant que l'ont soit au pied du mur ? L'employeur modèle qui ne laisse personne au bord la route, c'est de la com', du marketing », conclut dubitatif José Tarantini.

Michelin emploie 16.000 personnes en France, dont 10.000 dans le Puy-de-Dôme.


Le Bibendum au régime?
 
C’est un problème de politique nationale, c’est un gros problème. La crainte est que la France se retrouve au point de la faillite de l’Etat dans cinq ans.
 

Le Mondial de l'auto sous le signe de la transition électrique


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Emmanuel Macron a visité ce lundi le Mondial de l'Auto. (Crédits : Reuters)
14 octobre 2024

Lors de la première journée du salon de l'automobile à Paris, les constructeurs ont dévoilé une offre particulièrement riche de nouveaux modèles 100% électriques. Mais tous redoutent de ne pas en vendre suffisamment, dans un contexte d'incertitude sur les aides à l’achat.

Article : Au Mondial de l'auto, il n'y en a (presque) que pour la voiture électrique. Les constructeurs présents ont mis, ce lundi, les petits plats dans les grands pour promouvoir leurs nouveaux modèles. Chez BMW, le message a le mérite de la clarté. Le constructeur allemand a greffé un grand panneau « We are electric » sur son stand. Le groupe s'est, au passage, offert les services de Juliette Binoche pour vanter sa marque et ses nouveaux bébés, les nouvelles Mini John Cooper Works « 100% électriques ».

Même son de cloche chez Citroën. Thierry Koskas, son patron, a loué les 50.000 prises de commandes de sa nouvelle C3, dont la moitié en version électrique, avec un prix d'entrée à 23.900 euros. Un signe positif, d'après lui, pour cette marque qui se revendique « populaire » et « abordable ». Citroën a aussi présenté son futur SUV Aircross, lequel sera disponible dans toutes les motorisations. Il en va de même pour les nouvelles versions de ses berlines compactes C4 et C4-X, qui ont été présentées pour la première fois.

La R5, star du salon

Chez Renault, la R5 est incontestablement l'une des vedettes du salon. Elle constitue le bras armé de la marque au losange pour doper ses ventes d'électriques. Cette citadine doit, comme l'a déjà répété Luca de Meo, son patron, « permettre à Renault de se projeter dans l'avenir et emmener des millions d'Européens sur le chemin de la transition énergétique ». En parallèle, Renault a présenté sa nouvelle R4 électrique. S'appuyant sur l'ADN de la 4L de 1961, devenue une icône des routes, celle-ci se veut aussi « polyvalente » que son ancêtre, et espère se muer, lors de la sortie l'an prochain, en « voiture à vivre de référence ».

Lors d'une présentation très attendue, le chinois Leapmotor, avec qui Stellantis s'est allié pour proposer des électriques à bas prix sur le Vieux continent, a célébré l'ouverture des commandes de son SUV C10 et de sa compacte T03. « Notre objectif, c'est de rendre l'électrique accessible à tous », a insisté Tianshu Xin, le patron de Leapmotor International. La marque dispose aujourd'hui de 200 points de ventes en Europe, et entend bien faire de l'ombre à la concurrence.

« Un problème d'accessibilité de l'électrique »

Si l'offre de voitures électriques n'a jamais été aussi étoffée, l'incertitude demeure côté demande. La filière se demande si les consommateurs répondront présent. Cela fait plusieurs mois que les ventes ne progressent plus, dans un contexte où ces autos demeurent globalement plus chères que leurs équivalents à motorisation thermique. Les constructeurs n'ont pas le luxe d'attendre, alors que la réglementation européenne entend mettre fin aux ventes de véhicules essence et diesel en 2035.

« Les consommateurs le disent très bien : nous avons un problème d'accessibilité de ces véhicules, avec des classes moyennes qui ne veulent pas payer un véhicule électrique à un prix supérieur au thermique », a lancé le dirigeant.


« Stimuler la demande »

Celui-ci a réaffirmé que les véhicules électriques coûtaient plus cher à produire, de l'ordre « de 40% ». Afin de « satisfaire les clients », il entend poursuivre, chez Stellantis, sa stratégie de réduction les coûts. Carlos Tavares a aussi averti qu'il se séparerait sans états d'âme de certaines marques, si elles ne gagnent pas suffisamment d'argent. « Si les clients ne reconnaissent pas la valeur qu'elles créent, il n'y a plus de place pour elles dans l'entreprise », a-t-il indiqué. Aujourd'hui, c'est sa marque de luxe Maserati qui souffre particulièrement. « Mais nous pensons avoir trouver le moyen de corriger les choses », a poursuivi le patron.

Alors qu'en ces temps de disette budgétaire, le gouvernement compte réduire les aides à l'achat des voitures électriques, Carlos Tavares a rappelé l'importance de « stimuler la demande ». Outre la préservation du bonus écologique, le leasing social pourrait, selon lui, constituer une bonne manière d'y arriver. Pour être efficace, celui-ci devrait, d'après le dirigeant, concerner autant les véhicules pour les particuliers que les utilitaires, et ce, sur le marché du neuf comme sur celui de l'occasion. De passage au salon, Emmanuel Macron a lui considéré que le leasing social devrait « accompagner la production de véhicules en France ».

« Verdir les flottes d'entreprises »

De son côté, Luca de Meo juge qu'il faut prendre des mesures pour « verdir les flottes d'entreprises ». « En France, la pénétration des voitures électriques est plus importante chez les particuliers que dans les entreprises, a-t-il affirmé. Ce n'est pas possible. » L'avantage de telles mesures serait, à ses yeux, double. Le premier, c'est que « cela ne coûterait rien » en termes d'argent public. Le second, c'est que les véhicules d'entreprises alimentent in fine le marché de l'occasion. De quoi donner un coup de fouet, au bout du bout, à l'adoption de l'électrique.


 

Au Mondial de l’Auto, les rêves de conquête du chinois BYD


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Au Mondial, BYD a présenté son Sealion 7, futur concurrent de la Tesla Model Y. (Crédits : Reuters)
16 octobre 2024

Le géant des voitures électriques apparaît comme le fer de lance de l’importante délégation chinoise au salon de Paris. Malgré des ventes encore modestes dans l'Hexagone, le groupe de Shenzhen entend bien tailler des croupières à la concurrence dans les années à venir.

Article : Dans le hall 5 du Mondial de l'Auto cette semaine à Paris, impossible de rater le stand de BYD. Aux côtés de plusieurs autres constructeurs de l'empire du Milieu, le géant chinois des voitures électriques s'est offert un vaste espace pour promouvoir sa gamme, et doper sa notoriété dans l'Hexagone. Pour sa deuxième participation au salon de Paris, BYD (Build Your Dreams) a levé le voile, pour la première fois en Europe, sur son Sealion 7. Ce SUV coupé à motorisation électrique, qui abat le 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et dont l'autonomie affichée s'élève à 502 km, sera prochainement ouvert aux commandes en France. Il entend concurrencer Tesla et son grand best-seller, la Model Y.

Très agressif, le groupe de Shenzhen, qui s'est fait un nom dans les batteries avant d'endosser le costume de constructeur automobile, illustre à lui seul les ambitions de la Chine dans l'automobile. Chassés des Etats-Unis, ses constructeurs voient le Vieux Continent comme une terre de conquête pour écouler leurs voitures. Cette offensive découle pleinement du grand plan stratégique « Made in China 2025 », initié par Pékin il y a bientôt dix ans.

Un écosystème hostile

Si BYD est désormais un mastodonte en Chine, du haut de ses 3 millions de voitures écoulées en 2023 (soit une augmentation de plus de 60% en un an !), il demeure un lilliputien en Europe. L'an dernier, il n'y a vendu qu'un peu plus de 15.000 véhicules. Mais son empreinte progresse. Depuis le début de l'année, le constructeur totalise 2.600 immatriculations en France. « Nous avons déjà doublé notre total de l'exercice précédent », se félicite un porte-parole. BYD possède désormais 37 concessions dans l'Hexagone, et compte atteindre les 100 points de ventes fin 2025.
BYD navigue toutefois dans des eaux hostiles. En France, ses voitures ne sont plus éligibles, depuis le début de l'année, au bonus écologique de 4.000 pour l'achat d'une voiture électrique. En parallèle, l'Europe vient de surtaxer ses véhicules de 35%, en plus des 10% qui existent déjà. Mais il ne s'agit que d'un « casse-tête temporaire », balaye Alfredo Altavilla, conseiller spécial du constructeur. Son état-major a déjà trouvé la parade. Déjà implanté en Hongrie, où il fabrique des bus électriques, BYD y assemblera bientôt ses voitures. Le groupe ne va pas s'arrêter là : il compte ouvrir une nouvelle usine en Turquie, dont l'appartenance à l'union douanière européenne lui permettra d'échapper aux taxes.

Si BYD se montre serein quant à son avenir en Europe, c'est d'une part parce qu'il considère avoir un grand coup d'avance dans l'électrique. Mais aussi parce que le Vieux Continent ne peut pas, aux yeux de la plupart des observateurs, se priver de la Chine et de son immense marché.


« D'un côté, la Chine, qui produit 30 millions de véhicules par an, a besoin de l'Europe pour assurer le développement de son industrie, explique Sébastien Amichi, expert au cabinet de conseil Kearney. Mais de manière réciproque, l'Europe ne peut pas se passer de ce marché, qui est devenu le premier au monde pour l'automobile. »

Difficile, en outre, de couper les ponts avec l'empire du Milieu, aujourd'hui leader dans la chaîne de fabrication des batteries, éléments essentiels pour la fabrication des voitures électriques. « Le lithium-ion qu'on utilise dans les batteries provient à 80% de Chine, poursuit Sébastien Amichi. Son industrie a un avantage technologique, économique et industriel évident dans la technologie électrique que l'Europe a choisi pour décarboner l'automobile. »

Devenir « leader » en 2030 en Europe

C'est pourquoi malgré la menace de BYD et de ses homologues aux dents longues, Luc Chatel, le président de la Plateforme automobile (PFA), le lobby français de l'automobile, plaide pour « des partenariats de long terme » avec les industriels chinois. Un choix de raison, en quelque sorte. Mais qui n'est pas sans risque. Depuis le début de l'année, la part de marché de la Chine dans les véhicules électriques s'élève à 7,6% en Europe. Elle a quasiment doublé en deux ans. BYD, lui, ne se fixe pas de limite. En mai dernier, Michael Shu, son directeur européen, s'est dit « confiant » dans la capacité du groupe à « devenir leader » sur le Vieux Continent d'ici la fin de la décennie. La concurrence est prévenue.


 
À long terme, les voitures électriques sont les fossoyeurs des voitures à carburant conventionnel, même si ces dernières dominent encore aujourd'hui le marché.
Si ces constructeurs automobiles traditionnels refusent ou limitent la production de VE, la R&D et la coopération internationale. C'est bien dommage, tout ce que je peux dire, c'est que l'avenir n'est pas bon ni bel pour ces constructeurs.
Il faut espérer que le vieux continent européen ne sera pas laissé pour compte dans ce cycle de mutations industrielles, ce qui est important pour lui car il a tendance à devenir le tiers-monde.
😝 :grin:
 
Les véhicules electriques seules ne sont pas les fossoyeurs des véhicules traditionnels.

Ce sont surtout les politiques gouvernementales des pays et de l’Europe notamment qui vont signer la fin plus ou moins programmée des véhicules thermiques
 
Ce sont surtout les politiques gouvernementales des pays et de l’Europe notamment qui vont signer la fin plus ou moins programmée des véhicules thermiques

Je corige: "...qui vont signer la fin plus ou moins programmee de l'industrie automobile europeene."
 
Tensions Chine-UE : les professionnels du porc craignent d'être les prochaines victimes

18 octobre 2024

Les professionnels français du porc craignent d'être « les prochains sur la liste » et de se voir imposer des droits de douane prohibitifs par la Chine, en conflit avec l'Union européenne « au nom des voitures », a déclaré ce vendredi la directrice de leur organisation.

Article : Après les producteurs de cognac, les professionnels français du porc sont-ils « les prochains sur la liste » ? L'interprofession Inaporc, qui rassemble éleveurs et transformateurs, craint de se voir imposer des droits de douane prohibitifs par la Chine, en conflit avec l'Union européenne « au nom des voitures », a déclaré sa directrice, Anne Richard, ce vendredi à l'AFP.

Pour rappel, malgré l'opposition de certains pays comme l'Allemagne, l'Union européenne est sur le point d'imposer jusqu'à 35% de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques importés de Chine. Avec ces surtaxes, l'UE espère protéger sa filière automobile de la concurrence des constructeurs chinois. Bruxelles juge leurs prix artificiellement bas en raison de subventions d'État.

Des enquêtes anti-dumping déjà lancées

Pékin a déjà répliqué en lançant des enquêtes anti-dumping visant les eaux-de-vie à base de vin importés d'Europe - dont le cognac est le fer de lance - mais aussi le porc et les produits laitiers.

« On est en train d'handicaper les filières alimentaires au nom des voitures. Les professionnels refusent d'être sacrifiés », affirme Anne Richard ce vendredi.

En juin dernier, le ministère chinois du Commerce avait en effet « ouvert une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits en provenance de l'Union européenne », avait-il indiqué dans un communiqué. L'enquête fait suite à une demande « officiellement soumise par l'Association chinoise de l'élevage au nom de l'industrie porcine nationale », avait précisé le ministère.

Le 8 octobre, le ministère du Commerce a encore rappelé mener des « enquêtes antidumping et compensatoires sur le porc, les sous-produits du porc et les produits laitiers importés de l'UE ».

S'agissant du cognac, depuis début octobre, les importateurs doivent déposer une caution, préfigurant des surtaxes douanières de l'ordre de 35%. Ce dépôt de garantie sera débité rétroactivement si la Chine décide formellement d'appliquer des surtaxes douanières en compensation d'une concurrence jugée déloyale par les producteurs européens de brandy.

Les Chinois « demandeurs d'abats »

Troisième producteur de porcs de l'UE, la France compte sur la Chine, son premier marché à l'export, pour valoriser des morceaux peu consommés sur son sol (oreilles, pieds...). Les Chinois seront « encore demandeurs d'abats », estime la directrice l'Inaporc. Elle craint surtout une « spirale à la baisse des prix » sur le marché européen si l'Espagne et les Pays-Bas, qui exportent de la viande de porc vers la Chine, doivent réorienter une partie des volumes sur le continent.

En septembre, depuis Shanghai, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait appelé les pays membres de l'UE et la Commission européenne à « revoir » leur position au sujet des taxes sur les véhicules électriques. L'Espagne est le plus grand exportateur européen de produits à base de porc vers la Chine, avec plus de 560.000 tonnes exportées l'an dernier, pour une valeur totale de 1,2 milliard d'euros, selon l'organisation interprofessionnelle Interporc.

 
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Je pense qu'une coentreprise entre un constructeur automobile français et un constructeur chinois de voitures électriques pour produire et vendre en France est une option raisonnable, et il y a quelque chose d'insoutenable à la rejeter. La Chine n'a jamais rejeté aucun investissement d'une entreprise automobile étrangère depuis le début, y compris la France, qui peut créer une coentreprise avec la Chine, ou même une entreprise individuelle, et vendre ensuite sur le marché chinois.
 
Le géant allemand de l'automobile BMW reprend le chemin des baisses de prix

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24 octobre 2024

BMW baisse à nouveau ses prix, deux mois seulement après avoir décidé de se retirer de la guerre des prix.

Communique : Le géant allemand de l'automobile de luxe est maintenant pris dans un dilemme : faut-il assurer les ventes ou le niveau des prix ?

Selon le média Lanjinger.com, certains concessionnaires BMW ont commencé à baisser de manière significative le prix de quelques modèles clés, avec des offres encore plus favorables pour les modèles purement électriques.

Le prix de départ d'une BMW iX1 a été ramené à 188 800 yuans (26 533 dollars) contre 299 900 yuans à l'origine, et la BMW i3, qui coûtait 353 900 yuans à l'origine, a été ramenée à 208 800 yuans dans certains magasins.

Un vendeur du magasin BMW 4S à Pékin aurait déclaré que les remises actuelles sont plus importantes que le mois dernier, notamment en raison de la pression des ventes. « Nous sommes en train d'écouler les stocks de la i3 et de la série 3, ainsi que d'autres anciens modèles. Avec les nouveaux modèles qui sortiront le mois prochain, leurs prix ne pourraient pas être aussi bas », a-t-il déclaré.

Depuis que BMW a annoncé ses importantes baisses de prix en juin, l'entreprise a connu une série d'ajustements de prix en dents de scie.

L'entreprise a annoncé sa sortie de la guerre des prix en juillet, suivie d'une forte baisse des ventes sur le marché chinois en août.

Elle a ensuite recommencé à baisser ses prix en septembre, dans l'espoir d'une augmentation des ventes.

Les données officielles montrent que de janvier à juin de cette année, les ventes cumulées de BMW sur le marché mondial ont atteint 1 096 000 unités, soit une augmentation de 2,3 % par rapport à l'année précédente, mais que le marché chinois a chuté de 4,2 % par rapport à l'année précédente, pour atteindre 375 900 unités.

Les ventes du mois d'août ont été encore plus décevantes.

BMW a vendu 34 800 unités en Chine, soit une baisse de 42 % en glissement annuel par rapport aux 60 000 unités vendues au cours du même mois de l'année dernière. Par rapport aux 48 900 unités vendues en juillet de cette année, la baisse en glissement annuel est de 28,8 %.

En septembre, BMW a officiellement annoncé une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfices pour l'exercice 2024, indiquant qu'il s'attendait à ce que sa marge EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) en 2024 reste comprise entre 6 et 7 % en raison de problèmes techniques ayant entraîné l'arrêt de certaines voitures et de la faiblesse persistante de la demande sur les principaux marchés asiatiques.

La fourchette précédemment annoncée par BMW était de 8 à 10 %.

Zhang Xiang, secrétaire général de l'International Intelligent Transportation Science and Technology Association, a déclaré : « À court terme, BMW peut améliorer ses ventes et sa part de marché grâce à des stratégies de réduction des prix : « À court terme, BMW peut améliorer ses ventes et sa part de marché grâce à des stratégies de réduction des prix, mais à long terme, il doit renforcer la recherche, le développement et la promotion de modèles à énergie nouvelle, afin de s'adapter à la tendance à la baisse des ventes de véhicules à carburant et de maintenir son avantage concurrentiel sur le marché. »

 
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Voitures électriques : la douche froide de l’Europe sur le marché des batteries


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Illustration : la gigafactory de batteries du groupe chinois Envision à Douai, prévue pour fin 2024. (Crédits : Envision)

24 octobre 2024

Ce jeudi, le groupe français Eramet a annoncé « suspendre » son projet de construction de deux usines de recyclage de batteries pour véhicules électriques prévues dans le nord de la France, faute de marché suffisant. Et pour cause : la montée en puissance des usines de batterie s'avère bien plus lente que prévu en Europe. Signe que la bataille est perdue face à la Chine ?

Article : La « vallée européenne de la batterie », ce vaste projet de construction d'usines dans le nord de la France, n'a pas encore vu le jour qu'il a déjà du plomb dans l'aile. Preuve en est : au salon international « Batteries Event », le grand raout du secteur qui s'est tenu la semaine dernière à Lyon, l'heure était au désenchantement. « From optimism to realism » [de l'optimisme au réalisme, ndlr], projetait ainsi sur grand écran le consortium franco-allemand Automotive Cells Company (Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz), regrettant un risque de « surcapacité de la production de batteries » par rapport à la demande sur le Vieux continent. Bien loin, donc, de l'euphorie de l'édition précédente.

Exception faite, bien sûr, de la Chine, et notamment du mastodonte CATL, leader mondial incontesté avec presque 40% de parts de marché dans les batteries lithium-ion au niveau mondial. « L'un de ses cadres dirigeants, John H. Kwon, a fait la leçon aux Européens. Son message, c'était : ''bon courage, vous avez quinze ans de retard et vous ne rattraperez pas mes 200.000 ingénieurs en R&D'' », résume Ludovic Leroy, ingénieur à IFP Training, l'organe de formation de l'IFP Energies nouvelles. Une rengaine déjà bien connue, mais qui se traduit désormais par des décisions inquiétantes.

Exception faite, bien sûr, de la Chine, et notamment du mastodonte CATL, leader mondial incontesté avec presque 40% de parts de marché dans les batteries lithium-ion au niveau mondial. « L'un de ses cadres dirigeants, John H. Kwon, a fait la leçon aux Européens. Son message, c'était : ''bon courage, vous avez quinze ans de retard et vous ne rattraperez pas mes 200.000 ingénieurs en R&D'' », résume Ludovic Leroy, ingénieur à IFP Training, l'organe de formation de l'IFP Energies nouvelles. Une rengaine déjà bien connue, mais qui se traduit désormais par des décisions inquiétantes.

De suspensions en abandons

En effet, le groupe minier français Eramet a annoncé ce jeudi sa décision de « suspendre » son projet de construction de deux usines de recyclage de batteries pour véhicules électriques, prévues dans le nord de la France à horizon 2025 et 2027. Deux semaines plus tôt, c'était au tour de Stellantis de quitter le navire - en l'occurrence Orano - quasiment un an après avoir annoncé la création de leur coentreprise spécialisée dans la récupération des composants de batteries automobiles lithium-ion à Dunkerque.

Côté production, Automotive Cells Company (ACC) a également annoncé mettre en pause ses investissements dans des projets de gigafactories en Allemagne et en Italie. Et son usine française, déjà en fonctionnement à côté de Lille, multiplie les difficultés, avec d'importants retards et un taux de déchet plus abondant que prévu. Au global, les ambitions des constructeurs automobiles seraient elles aussi « à la baisse », regrette-t-on chez ACC, si bien qu'« une grande partie, si ce n'est tous les projets de gigafactories ont été suspendus ou annulés (Britishvolt, Northvolt, ACC, PowerCo, Svolt, CATL, EVE, Prologium...) », fait valoir le consortium.

Une électrification qui n'arrive pas

Mais alors, pourquoi une telle douche froide ? Malgré l'importance de cette technologie pour la transition énergétique, le marché reste trop peu porteur, expliquent les dirigeants de ces entreprises. De fait, partout en Europe, la mayonnaise peine à prendre : après trois ans de forte progression, les ventes de véhicules électriques ont commencé à baisser depuis la fin 2023. Sur le premier semestre de cette année, elles ont représenté une part de marché de 13,1%, soit près d'un point de moins comparé à la même période l'année dernière (14%), malgré une légère reprise en septembre.

Interrogée ce matin sur franceinfo, la ministre de la Transition écologique et de l'Energie, Agnès Pannier-Runacher, a blâmé l'Allemagne, qui « a fait le choix de réduire drastiquement le soutien à l'électrification ». Il n'empêche : en France aussi, la demande reste en berne, faute de modèles suffisamment abordables. Et le problème ne touche pas que les véhicules :


« La vitesse d'électrification, c'est-à-dire la transition des voitures vers l'électrique, de l'industrie vers l'électrique, etc., n'est pas aussi rapide que ce qu'on voudrait », a déclaré hier à Montel la directrice générale de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), Sophie Mourlon.

Or, dans le même temps, la Chine a explosé tous les records, avec une croissance de 35% de la vente de véhicules électriques en 2023, selon le réseau de recherche autour des énergies renouvelables REN21.

Question de chimie

Surtout, le pays a pris une énorme avance sur la fabrication de batteries. Alors qu'en Europe, les entreprises du secteur espèrent en concevoir l'équivalent de 15 à 20 gigawattheure (GWh) par an et par gigafactory, les lignes de production du Chinois CATL sortent déjà près de 100 GWh de batteries chaque année.

« Le constat est amer. Toutes les machines de production qu'on aura en France seront soit chinoises soit coréennes. On dépendra donc forcément de l'Asie, y compris pour les faire tourner rapidement et de manière optimale, en plus de l'extraction des matières premières », note Ludovic Leroy.

Et à ce problème s'en superpose un autre : celui du choix de chimie de la batterie. Alors que les Européens ont, jusqu'alors, tout misé sur la chimie « NNC » (nickel, manganèse et cobalt en plus du lithium), leurs concurrents chinois se focalisent, eux, sur la technologie « LFP » (lithium, fer phosphate). Or, cette deuxième solution, aujourd'hui 20 à 30% moins chère, inonde le marché en raison de son prix attractif. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ACC a mis en pause ses projets d'usine en Allemagne et en Italie, bien décidé à bifurquer une partie de sa production vers la technologie de batteries LFP.

« Cercle vicieux »

Enfin, ces atermoiements expliquent aussi, par ricochet, les retards sur les sites de recyclage. Car ceux-ci doivent fonctionner sur une logique d'économie circulaire, et ont donc besoin d'usines de production de batteries à proximité. Eramet comptait ainsi, dans un premier temps, travailler à partir des rebuts de fabrication de quatre usines de batteries, prévues elles aussi dans le nord de la France.

« Compte tenu de la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matière première pour alimenter notre projet d'usine », a précisé sa PDG, Christel Bories, lors d'une conférence téléphonique avec la presse ce jeudi.

La dirigeante a notamment évoqué les « problèmes » de NorthVolt ou d'ACC, et les « nombreux reports de projets sur la chaîne de valeur batteries », comme nous l'écrivions ce matin.

« Pour que ça tourne, il faut soit utiliser des batteries en fin de vie, qui représentent aujourd'hui un volume ridicule en France et en Europe, soit retraiter les déchets de production des gigafactories. Si ces dernières sont à la peine, cela remet en question le modèle économique du recyclage, à moins d'importer ces matières d'Asie en grande quantité et à coût important. C'est un cercle qui devait être vertueux, mais qui devient vicieux », souligne Ludovic Leroy.

L'œuf ou la poule

Par ailleurs, le bât blesse aussi « en aval », du côté des débouchés, selon Christel Bories. Et pour cause, ce qui sort d'une ligne de recyclage n'est pas une nouvelle batterie « prêt-à-l'emploi », mais des cellules de métaux qui seront récupérées par d'autres usines. « Il n'y a aucun projet de précurseur de cathode européen qui a été confirmé, donc il n'y a pas de client (en Europe) pour les sels métalliques issus du recyclage », a-t-elle indiqué. Et d'ajouter :

« Si aujourd'hui on faisait des sels issus du recyclage, on devrait les vendre en Asie. Cela ne fait pas de sens de recycler sur le marché européen pour vendre le produit en Asie ».

Au risque de rater le coche ? Car s'il y a encore un créneau à prendre sur ce marché, c'est celui du recyclage des batteries, où l'avance de la Chine paraît encore rattrapable, a affirmé la semaine dernière à Lyon John H. Kwon. A moins que, une fois encore, l'industrie européenne ne se heurte au paradoxe de l'œuf et de la poule.


 
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En Chine, c'est clair que les ventes seront toujours bonnes, ce qui est intéressant de voir aussi, c'est l'international, BYD a vendu seulement 33 000 unités: "Sur le marché international, BYD a vendu 33 012 véhicules en septembre, en hausse de 17,74 % sur un an."
Au niveau mondial, les ventes de voitures électriques atteignent 1,7 millions. La part de marché est très faible pour BYD, 2%.

Les journalistes sont mal payés, travaillent dans la précipitation et oublient de mettre en perspective, et recopient souvent les communiqués de presse.
"A record-breaking 1.7 million EVs were sold globally over the month of September, revealed EV research-house Rho Motion"
 
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