Lien retiré
Trois années après son enlèvement, le petit Wenle a retrouvé sa famille, grâce aux microblogs. Il avait disparu en 2008, à l'âge de 3 ans, dans la ville méridionale de Shenzhen, près de l'échoppe de téléphones publics gérée par ses parents. La seule trace du kidnapping était une vidéo de surveillance qui montrait un homme en blouson noir partant avec le petit Wenle. La photo du jeune garçon publiée par un journaliste sur son compte Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, et renvoyée par des milliers d'utilisateurs, a permis à un internaute d'identifier l'enfant le 2 février : il l'avait croisé par hasard dans la province du Jiangsu, à 1 300 km au nord. Des tests ADN ont confirmé le lien de parenté après que la Toile se fut émue des premiers mots du garçon : "Cet homme qui pleure là-bas, c'est mon papa."
Cette affaire prouve l'efficacité de la campagne lancée depuis le 25 janvier par Yu Jianrong, spécialiste des mouvements sociaux, engagé et fervent utilisateur du Web. Ce professeur de l'Académie des sciences sociales a créé un compte de microblogs sur lequel les internautes peuvent publier les photos des enfants-mendiants des rues, dont beaucoup ont été kidnappés, afin d'aider leurs parents à les retrouver. Après Wenle, six autres enfants ont pu être identifiés : leurs photos ont été vues par plus de 570 000 personnes. La fondation caritative One, créée par l'acteur Jet Li, vient de proposer de mettre ses moyens financiers au service de cette cause.
Justice défaillante
Au même moment, les révélations de la radio publique chinoise sur le village de Gongxiao, dans la province de l'Anhui, ont renforcé l'attention des médias sur les enlèvements, au pays de l'enfant unique. Un réseau de villageois de Gongxiao s'était fait une spécialité de briser les membres des enfants volés ou de les blesser à l'acide citrique pour leur donner un air plus misérable avant de les envoyer mendier.
Bien que louable et très suivie - plus de 1 200 photos d'enfants ont déjà été publiées -, la méthode de Yu Jianrong suscite un débat : faut-il laisser Internet se substituer à un système judiciaire défaillant ?
D'autant que publier les photos d'enfants sur le Web n'est pas sans risque. Un pauvre homme de la ville de Zhuhai, à l'extrême sud du pays, a été contraint de se soumettre à des tests ADN après qu'une photo de son fils, marchant à ses côtés alors qu'il mendiait dans la rue, eut circulé sur la Toile. Un couple mal intentionné de la province centrale du Shanxi avait déclaré à la police qu'il s'agissait de son enfant...
Un blogueur utilisant le pseudonyme "Asile volant" s'insurge contre cette légèreté. Plutôt que de dévoiler des photos de mineurs sans autorisation, écrit-il, les internautes avides de justice feraient mieux de se consacrer à "faire pression sur le gouvernement afin qu'il assume pleinement ses responsabilités".
Trois années après son enlèvement, le petit Wenle a retrouvé sa famille, grâce aux microblogs. Il avait disparu en 2008, à l'âge de 3 ans, dans la ville méridionale de Shenzhen, près de l'échoppe de téléphones publics gérée par ses parents. La seule trace du kidnapping était une vidéo de surveillance qui montrait un homme en blouson noir partant avec le petit Wenle. La photo du jeune garçon publiée par un journaliste sur son compte Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, et renvoyée par des milliers d'utilisateurs, a permis à un internaute d'identifier l'enfant le 2 février : il l'avait croisé par hasard dans la province du Jiangsu, à 1 300 km au nord. Des tests ADN ont confirmé le lien de parenté après que la Toile se fut émue des premiers mots du garçon : "Cet homme qui pleure là-bas, c'est mon papa."
Cette affaire prouve l'efficacité de la campagne lancée depuis le 25 janvier par Yu Jianrong, spécialiste des mouvements sociaux, engagé et fervent utilisateur du Web. Ce professeur de l'Académie des sciences sociales a créé un compte de microblogs sur lequel les internautes peuvent publier les photos des enfants-mendiants des rues, dont beaucoup ont été kidnappés, afin d'aider leurs parents à les retrouver. Après Wenle, six autres enfants ont pu être identifiés : leurs photos ont été vues par plus de 570 000 personnes. La fondation caritative One, créée par l'acteur Jet Li, vient de proposer de mettre ses moyens financiers au service de cette cause.
Justice défaillante
Au même moment, les révélations de la radio publique chinoise sur le village de Gongxiao, dans la province de l'Anhui, ont renforcé l'attention des médias sur les enlèvements, au pays de l'enfant unique. Un réseau de villageois de Gongxiao s'était fait une spécialité de briser les membres des enfants volés ou de les blesser à l'acide citrique pour leur donner un air plus misérable avant de les envoyer mendier.
Bien que louable et très suivie - plus de 1 200 photos d'enfants ont déjà été publiées -, la méthode de Yu Jianrong suscite un débat : faut-il laisser Internet se substituer à un système judiciaire défaillant ?
D'autant que publier les photos d'enfants sur le Web n'est pas sans risque. Un pauvre homme de la ville de Zhuhai, à l'extrême sud du pays, a été contraint de se soumettre à des tests ADN après qu'une photo de son fils, marchant à ses côtés alors qu'il mendiait dans la rue, eut circulé sur la Toile. Un couple mal intentionné de la province centrale du Shanxi avait déclaré à la police qu'il s'agissait de son enfant...
Un blogueur utilisant le pseudonyme "Asile volant" s'insurge contre cette légèreté. Plutôt que de dévoiler des photos de mineurs sans autorisation, écrit-il, les internautes avides de justice feraient mieux de se consacrer à "faire pression sur le gouvernement afin qu'il assume pleinement ses responsabilités".