La mine de Bayan Obo est le site qui abrite le plus important gisement de terres rares au monde.
Elle est située près de Baotou, en Mongolie-Intérieure (Chine).
OPINION > Il est de bon ton dans les médias d'accuser la Chine de mener une guerre en faveur des métaux, en particulier ceux qui sont indispensables aux batteries qui vont équiper la voiture électrique. Pourtant, à examiner les faits, ces slogans révèlent surtout une profonde méconnaissance de la façon dont fonctionnent l'industrie minière et le marché mondial des métaux. Par Didier Julienne, spécialiste des marchés des métaux (1).
Extrait : Sur les six derniers Présidents et Premiers ministres chinois, tous sauf un, reçurent une formation thématique d'ingénieur. De 1998-2003 le Président Jiang Zemin était ingénieur électrique tout comme son Premier ministre Zhu Rongji, de 2003-2012 Hu Jintao était ingénieur hydro-électrique et Wen Jiabao était ingénieur géologue, depuis 2012 Xi Jinping est ingénieur chimiste des procédés et l'exception est Li Keqiang, juriste de formation.
Il est plus simple d'atteindre l'objectif national lorsqu'on en comprend le chemin, et cette chronologie thématique des dirigeants chinois le démontre. Elle correspond à la stratégie du développement du pays : centrales électriques et charbon ; hydroélectricité et projection d'entreprises minières et d'hydrocarbures outremer en Afrique, Amérique du Sud, Australie... ; chimie des procédés et investissement agroalimentaire.
Intelligence économique
Certes, l'emploi de l'intelligence économique, une arme désormais largement utilisée par toutes les nations, a été favorable à Pékin dans de nombreux domaines, notamment en Afrique et dans les Tech, mais souvent parce que nous avons été naïfs. Toutefois, quelle jubilation cela dû être pour Pékin de voir ses trois stratégies énergétique, minière et agroalimentaire être couronnées de succès lui permettant d'étendre son empire industriel et son influence au monde entier. La dernière avancée correspond aux progrès chinois sans précédent dans les matériaux de l'éolien et du solaire, et la prochaine dans ceux de la voiture électrique connectée en auto partage et bus et camions à hydrogène.
Sans la Chine, cette prochaine révolution de la mobilité ne serait pas possible, et peu importe la source actuelle d'électricité utilisée pour charger la batterie et pour fabriquer de l'hydrogène, car à l'avenir elle sera décarbonée, comme cela est déjà le cas en France. Au final, sous certaines conditions, ces deux mobilités seront les deux solutions les plus indolores pour la planète, et pourtant elles sont combattues. De la même manière que les orages font éclore des insectes, sous cette révolution naissent des impostures rampantes transformant l'épopée industrielle chinoise en des infox anti-Pékin. Elles accusent la Chine d'une part d'avoir effrontément guerroyé pour des métaux, d'autre part avec son slogan « voiture verte, batterie rouge » elles taclent son hégémonie dans la voiture électrique connectée. Comme souvent, bâties par l'ignorance et sur l'émotion, ces deux infox confortent des croyances, exigent la célébrité, courtisent les lobbies et s'insinuent dans des cerveaux identiques à des nids d'oiseaux absents.
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La Chine et l'infox : guerre des métaux et anti-voiture électrique
OPINION. Il est de bon ton dans les médias d'accuser la Chine de mener une guerre en faveur des métaux, en particulier ceux qui sont indispensables aux batteries qui vont équiper la voiture électrique. Pourtant, à examiner les faits, ces slogans révèlent surtout une profonde méconnaissance de la...
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