COTISATIONS SOCIALES, dernières news
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Jeudi 10 novembre, le groupe de travail fiscalité de la CCIFC de Shanghai présentait une nouvelle conférence sur les implications à court et moyen terme du décret sur les cotisations sociales des étrangers en Chine. Anne Séverin et Julie Laulusa ont rencontré un public large et diversifié: VIE, employés locaux ou expatriés, tous concernés par cette nouvelle loi
Petit rappel. Octobre 2010, une nouvelle loi est promulguée, réformant tout le système de sécurité sociale en Chine. Les premiers intéressés? Les Chinois, et particulièrement les personnes qui travaillent en dehors de leur province, sans
Hukou. La volonté des dirigeants s’est traduite par une loi d’harmonisation des régimes sociaux à l’échelle nationale, gommant de fait les différences de taux de cotisation et de plafond. Cette loi permet également de bénéficier plus facilement et plus rapidement d’un transfert intégral des droits acquis pour la retraite et la maladie en cas de déménagement d’une province à une autre. Pour la première fois, le texte s’applique aux étrangers qui travaillent en Chine.
Lien retiré nous faisions part d’un nombre important de questions ouvertes. Si les modalités d’application ne sont pas encore connues à Shanghai, Anne Séverin et Julie Laulusa ont apporté des premiers éléments de réponse. Premièrement, l’obligation absolue de cotiser au régime de l’assurance sociale chinoise pour tous les étrangers disposant de permis de travail en règle. Ainsi, la question du caractère optionnel de la loi ne se pose plus et ce, pour toutes les situations contractuelles : expatriés, sous contrat local, attaché à un bureau de représentation ou en V.I. Rappelons que toutes les assurances sont concernées, à l’exception du logement, soit le chômage, la retraite, les accidents du travail, la maladie et la maternité.
En pratique, la mise en oeuvre de cette loi est très contrastée. La loi est entrée en vigueur le 31 octobre à Pékin et Canton entre autres, avec prélèvement automatique sur les compte des entreprises. Il n’existe pas encore de méthode de mise en oeuvre à Shanghai, cependant, les deux interlocutrices recommandent vivement aux employeurs de commencer à provisionner, et ce rétroactivement, à partir du 1er juillet. En cas de litige en effet, c’est toujours le texte de loi qui prédomine. De plus, on peut avancer sans trop de risque une première collecte d’ici six mois à un an. Pour profiter des avantages des cotisations, il semble également que les esprits se clarifient, à savoir que le salarié ne peut prétendre à bénéficier que de sa part, et non la part patronale. De même que pour l’impôt sur le revenu, le maximum déductible se chiffre aux environs de 1.200 RMB.
De ces nouvelles réponses, de nouvelles inquiétudes Les retombées financières de cette loi sur l’employé et sur l’employeur sont assez significatives; le surcoût d’un V.I.E. pourrait atteindre les 25%. Pour les salariés existants, l’employeur ne peut diminuer les salaires et la charge supplémentaire pourrait s’élever mensuellement à 6000 RMB ! Pour les employés, le surcoût sur les impôts actuels s’élève environ à 6%, en fonction du salaire annuel. Evidemment, le système mis en place, dont les avantages sont en tous points identiques aux avantages des locaux, n’est pas très attractif pour les étrangers. Ici, pas de protection sociale illimitée. En cas de maladie, on peut espérer d’être remboursé à 80% de ce qu’on a cotisé. Il n’est pas question évidemment de remboursement pour les prestations à l’étranger et le système ne fonctionne absolument pas dans les cliniques et hôpitaux internationaux. Par conséquent, il n’est pas question pour les Français de Chine de laisser tomber leur cotisation à une assurance privée ou la CFE. D’autant plus que la protection sociale chinoise ne couvre ni les conjoints ni les enfants.
Conclusion, si la volonté affichée d’harmonisation du système est louable, son application aux étrangers de Chine n’est pas sans poser de problèmes aux employeurs et aux salariés. La première étant évidemment la qualité des prestations médicales dans les hôpitaux chinois. La seconde tient aux procédures à mettre en place pour bénéficier des remboursements ou allocations. De plus, beaucoup d’entrepreneurs s’inquiètent de plus en plus de la rentabilité de leur PME sur le territoire chinois. Bien qu’on ne connaisse pas encore la date exacte d’application, il est utile pour tous ceux qui se posent encore des questions – et notamment les demandes de dérogation - de prendre contact avec son cabinet d’avocats ou avec le bureau du travail de Shangha, organisme en charge de la collecte des cotisations.
Morgane Delaisse, (www.lepetitjournal.com/shanghai.html), mercredi 16 novembre 2011