C'est un bordel sans nom cette histoire .... (LE MONDE)
Vol MH370 : les informations données par le système ACARS
Lien retiré
Le système de messages ACARS dont est équipé le Boeing 777 de Malaysia Airlines qui a disparu sert essentiellement à la maintenance des avions, mais il peut aussi fournir des informations précieuses dans le cadre d'accident. L'ACARS (aircraft communication addressing and reporting system) permet d'échanger des informations entre l'appareil en vol et le centre opérationnel d'une compagnie aérienne, explique une source du secteur. Ces messages sont envoyés par liaison radio ou satellite, précise une autre source.
Depuis jeudi, la Lien retiré distille des informations sur les données émises par le vol MH370. Les enquêteurs américains, cités sous couvert de l'anonymat, se fondent sur le fait que des données sont automatiquement transmises par les moteurs Rolls Royce, qui équipent le Boeing disparu, dans le cadre du système de communications ACARS. Ainsi, si les systèmes radios ont pu être intentionnellement coupés à bord, ce système de transmission automatique pourrait permettre de lever le mystère sur la destination de l'avion.
LIGNES CODÉES EN LETTRES ET EN CHIFFRES
Tous ces éléments, qui se présentent sous la forme de lignes codées en lettres et en chiffres, sont transmis à la compagnie aérienne, mais peuvent aussi l'être au motoriste et à l'avionneur s'ils le souhaitent. Au départ, ce système n'a donc pas été conçu pour fournir des éléments aux enquêteurs en cas de crash d'un avion. Mais il s'est révélé utile dans le cadre de la catastrophe du vol d'Air France Rio-Paris, qui avait fait 228 morts le 1er juin 2009. L'Airbus A330 avait envoyé 24 messages via le boîtier ACARS en quatre minutes, avant de s'abîmer en mer au large des côtes brésiliennes.
C'est en décryptant ces informations qu'on a pu voir qu'il y avait certainement eu un problème de givrage des sondes Pitot relate une porte-parole du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) à Paris. Les sondes Pitot sont les instruments qui permettent de mesurer la vitesse. « C'est aussi grâce aux messages ACARS remis par la compagnie que nous avons pu déterminer la dernière position connue de l'appareil », ajoute-t-elle. « Mais il nous a fallu des mois pour décrypter l'ensemble des messages et être sûrs que nous ne passions pas à côté d'une information sensible qui aurait pu nous aider. »
LA FAUTE N'EST PAS IMPUTABLE AU CONSTRUCTEUR, L'AVION A CONTINUÉ D'ÉMETTRE
Ahmad Jauhari Yasha, directeur de la Malaysia Airlines, a indiqué, vendredi, avoir interrogé Boeing comme Rolls Royce et qu'ils avaient démenti avoir reçu ces données.
Antoine Hayem, pilote de ligne et instructeur français, qui avait évoqué, parmi les premiers, la piste des sondes Pitot pour expliquer le crash, en 2009, de l'Airbus Rio-Paris, ne s'étonne pas de cette contradiction. « Si les Américains sortent du bois, c'est qu'ils ont des choses. Le système de communications ACARS de l'avion a parlé. Boeing est destinataire des informations émises par ses appareils. Ils ont analysé. La faute n'est pas imputable au constructeur, l'avion a continué d'émettre. »
La Malaisie disait que les ACARS avaient cessé d'émettre. C'était faux. « La Malaisie a persisté à démentir pour des raisons d'honneur national, dans le passé, la France ou l'Egypte avaient fait de même pour des cas similaires », poursuit M.Hayem.
Les autorités malaisiennes n'ont cessé, de fait, d'ajouter à la confusion. Pendant trois jours, elles assurent que les bagages de cinq passagers qui n'avaient pas embarqué ont été déchargés avant son décollage avant d' indiquer que tous les passagers enregistrés ont embarqué. Elles assuraient également que les familles qui affirmaient que les téléphones portables de leurs proches sonnaient toujours faisaient fausse route. Dans le même temps, le consul général de Kuala Lumpur, à Pékin, faisait le tour, jeudi, des ambassades concernées par la nationalité des victimes pour demander les numéros de téléphone des disparus…