Numéro un : Xi Jinping, 59 ans, secrétaire général du Parti communiste et président de la Commission militaire
"Fils de prince", Xi Jinping est entré au Parti communiste en 1974, alors qu'il était en "rééducation" à la campagne. Diplômé en Sciences sociales (université Tsinghua), spécialisé en théorie marxiste, idéologie et éducation politique, il a débuté sa carrière au secrétariat de la Commission centrale militaire (1979-1982), puis a suivi un cursus au sein de l'administration locale, tout en maintenant un contact avec l'administration militaire. Il a ainsi été en poste au Hebei (1982-1985) ; Fujian (1985-2002), où il occupait la charge de vice-maire, chef du parti et gouverneur ; puis au Zhejiang, où il a été gouverneur et directeur de la région militaire de Nankin (2002-2007) ; et enfin à Shanghai, où il fut secrétaire du parti et de la garnison en 2007.
Depuis 2007, il était considéré comme le dauphin du régime. Vice-président de la République depuis 2008, et vice-président de la Commission militaire centrale depuis 2010, il se préparait à son actuelle fonction. Xi Jinping avait été recommandé par l'ancien président chinois
Jiang Zemin et accepté par le président sortant Hu Jintao comme candidat de compromis, en raison de son aptitude au consensus.
Numéro deux : Li Keqiang, 57 ans
Docteur en économie (université de Pékin) et parlant parfaitement l'anglais, Li Keqiang se prépare depuis cinq ans à devenir le prochain Premier ministre. Originaire de l'Anhui, comme le président sortant Hu Jintao, dont il est très proche, il est également passé par la direction de la Ligue de la jeunesse communiste. Entré au Parti communiste en 1976, il a été gouverneur puis secrétaire du parti au Henan (1998-2004), en charge des grandes inondations provoquées par le fleuve Jaune ; puis secrétaire du parti au Liaoning (2004-2007).
Depuis 2007, il était vice-Premier ministre. Il aura pour tâche de piloter la deuxième économie mondiale dans un contexte international marqué par la récession en Europe et aux États-Unis, et de transformer le modèle de croissance chinois, longtemps tiré par les exportations et les investissements étrangers, vers la consommation intérieure, les innovations et les exportations vers les autres pays émergents et du Sud.
Numéro trois : Zhang Dejiang, 66 ans
Originaire du Liaoning et entré au Parti communiste en 1971, Zhang Dejiang est surtout connu pour son diplôme en économie obtenu à... l'université Kim Il-sung, en Corée du Nord ! Sa connaissance de la langue coréenne a permis à ce "jeune éduqué", envoyé dans une commune populaire au Jilin pendant la Révolution culturelle, de commencer sa carrière à Yanbian, terre d'immigration des Nord-Coréens au nord-est de la Chine.
Il descend plus au sud à partir de 1998, vers les provinces du Zhejiang puis du Guangdong, plus axées sur l'économie privée, et d'où sont parties les grandes réformes économiques. Protégé de l'ancien président Jiang Zemin, mais également proche du président sortant Hu Jintao, Zhang Dejiang est considéré comme un technocrate conservateur. Il a été envoyé à Chongqing, ville de 36 millions d'habitants, en remplacement du flamboyant Bo Xilai. Il pourrait, en mars prochain, récupérer la présidence de l'Assemblée.
Numéro quatre : Yu Zhengsheng, 67 ans
Originaire du Zhejiang et entré au Parti communiste en 1964, Yu Zhensheng a étudié l'ingénierie militaire dans le froid glacial de Harbin, la capitale de la province du Heilongjiang, aux confins de la Sibérie russe, où il s'est spécialisé sur l'étude des missiles balistiques. Longtemps en poste au Shandong (1985-1997), puis ministre de la Construction (1998-2001) sous l'ancienne équipe du président Jiang Zemin, il a ensuite été en poste au Hubei, avant d'être nommé à Shanghai, où il était chef du parti depuis 2007. Comme le nouveau numéro un du parti, Yu Zhengsheng est un "prince rouge", un descendant de haut dirigeant du PCC.
Numéro cinq : Liu Yunshan, 65 ans
Originaire du Shanxi, Liu Yunshan entre au Parti communiste en 1971. Il est resté près de vingt ans en Mongolie intérieure (1964-1993), où il a été successivement étudiant puis reporter pour l'agence de presse officielle Chine nouvelle (Xinhua). Après une formation à l'École centrale du parti (1981), il a gravi les échelons politiques en Mongolie intérieure avant d'arriver en 1993 à Pékin, au comité central, chargé de la propagande. Il suivra le dossier de la culture et des médias, avec pour principale tâche la surveillance du Weibo, le Twitter chinois, qui compte 360 millions d'adhérents. Au cours des trois dernières années, Weibo est devenu le point de rendez-vous virtuel d'une jeunesse chinoise mieux informée et plus politisée.
Numéro six : Wang Qishan, 64 ans
Également originaire du Shanxi, Wang Qishan est diplômé d'histoire et économiste. Entré au Parti communiste en 1983, il a occupé des fonctions-clés tout au long de sa carrière. D'abord banquier, Wang Qishan a été vice-gouverneur de la Banque de Chine, puis gouverneur de la Banque de construction. Devenu ensuite un homme politique d'envergure, il a occupé les postes de vice-gouverneur du Guangdong, chef du parti à Hainan, avant d'être nommé maire de Pékin pendant l'épidémie de Sras, jusqu'aux Jeux olympiques de 2008. Chargé ensuite des finances de l'État pendant toute la traversée de la crise économique, Wang Qishan est l'une des personnalités les plus respectées dans l'administration chinoise.
Son mariage lui a permis d'entrer dans le cercle étroit des "princes rouges". Parfaitement bilingue en anglais et apprécié des Occidentaux pour son style direct, il a représenté la Chine avec succès lors de négociations économiques avec les États-Unis et l'Union européenne. Réputé pour son intégrité, notamment parce qu'il n'a pas d'enfants, il vient d'être nommé à la tête de la puissante commission de la discipline du Parti, chargée de la lutte contre la corruption.
Numéro sept : Zhang Gaoli, 66 ans
Né au Fujian et entré au Parti communiste en 1973, Zhang Gaoli est diplômé en économie de l'université de Xiamen, spécialisé en statistiques et planification. Zhang Gaoli a débuté comme ouvrier au Guangdong dans le secteur de l'industrie pétrolière. En trente ans (1970-2001), il a gravi tous les échelons du parti dans cette province du Sud, pionnière dans les réformes économiques. Gouverneur puis chef du parti au Shandong (2001-2007), il était depuis lors secrétaire du parti à Tianjin, la ville natale du Premier ministre sortant, qui, au cours des cinq dernières années, a connu un développement économique fulgurant. Reliée à la capitale par TGV en moins d'une demi-heure, la ville portuaire a ouvert une zone économique consacrée aux nouvelles technologies qui attire des investissements du monde entier. Proche de Jiang Zemin, l'ancien président chinois, et de Wen Jiabao, le Premier ministre sortant, Zhang est aussi réputé proche du tycoon hongkongais Li Ka-shing.
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http://www.lepoint.fr/monde/qui-sont-les-nouveaux-mandarins-de-la-chine-15-11-2012-1529382_24.php
Claire efficace