L'EXPRESS du 14 août 2015
Mi-végétal, mi-animal, le cordyceps est paré de toutes les vertus par la médecine traditionnelle. La cueillette de ce trésor si rare et au prix exorbitant a longtemps fait la fortune des Tibétains. Mais voilà que le Parti communiste flaire des relents de corruption dans un marché réservé aux riches...
Dans la région de Yushu, ce matin, il n'y a personne dans les maisons. Les écoles aussi sont fermées. Et les parents ont abandonné les yaks dont ils s'occupent d'habitude. La petite ville est désertée, tout comme le sont les villages alentour. C'est la saison où, sur les hauteurs du plateau, la plupart des Tibétains mettent de côté leurs activités habituelles pour se consacrer à une affaire bien plus rentable: agenouillés sur les collines de la région, ils cherchent le cordyceps, un champignon dont le prix approche de celui de l'or. D'un oeil expert, ils inspectent les herbes qui poussent encore à près de 5000 mètres d'altitude. Seule l'expérience permet d'identifier l'extrémité dépassant de terre d'Ophiocordyceps sinensis, selon son nom scientifique. A 44 ans, Pubu n'est plus novice; après un temps de calme observation, il s'exclame: "J'en ai un!" En quelques gestes, il saisit sa pioche et détache une belle motte de terre pour en retirer le précieux champignon. Son fils, Gayong, 15 ans, en trouve bientôt un autre; sa fille, Jomu, 20 ans, un troisième. Chacun en est convaincu: la journée sera bonne.
Guère plus épais qu'un haricot vert, le cordyceps est un curieux hybride entre végétal et animal. Surtout, il ne pousse que dans certaines régions du plateau tibétain. Cette rareté explique sa valeur: un morceau de la taille d'un petit doigt se vend une bonne dizaine d'euros pièce, soit 20 000 euros le kilo. Et davantage, même, dans les pharmacies les plus prestigieuses des grandes villes de l'Est chinois, à 3000 kilomètres de là, où des clients fortunés guettent les arrivages.
http://pan.baidu.com/s/1eQCpjoA
Mi-végétal, mi-animal, le cordyceps est paré de toutes les vertus par la médecine traditionnelle. La cueillette de ce trésor si rare et au prix exorbitant a longtemps fait la fortune des Tibétains. Mais voilà que le Parti communiste flaire des relents de corruption dans un marché réservé aux riches...
Dans la région de Yushu, ce matin, il n'y a personne dans les maisons. Les écoles aussi sont fermées. Et les parents ont abandonné les yaks dont ils s'occupent d'habitude. La petite ville est désertée, tout comme le sont les villages alentour. C'est la saison où, sur les hauteurs du plateau, la plupart des Tibétains mettent de côté leurs activités habituelles pour se consacrer à une affaire bien plus rentable: agenouillés sur les collines de la région, ils cherchent le cordyceps, un champignon dont le prix approche de celui de l'or. D'un oeil expert, ils inspectent les herbes qui poussent encore à près de 5000 mètres d'altitude. Seule l'expérience permet d'identifier l'extrémité dépassant de terre d'Ophiocordyceps sinensis, selon son nom scientifique. A 44 ans, Pubu n'est plus novice; après un temps de calme observation, il s'exclame: "J'en ai un!" En quelques gestes, il saisit sa pioche et détache une belle motte de terre pour en retirer le précieux champignon. Son fils, Gayong, 15 ans, en trouve bientôt un autre; sa fille, Jomu, 20 ans, un troisième. Chacun en est convaincu: la journée sera bonne.
Guère plus épais qu'un haricot vert, le cordyceps est un curieux hybride entre végétal et animal. Surtout, il ne pousse que dans certaines régions du plateau tibétain. Cette rareté explique sa valeur: un morceau de la taille d'un petit doigt se vend une bonne dizaine d'euros pièce, soit 20 000 euros le kilo. Et davantage, même, dans les pharmacies les plus prestigieuses des grandes villes de l'Est chinois, à 3000 kilomètres de là, où des clients fortunés guettent les arrivages.
http://pan.baidu.com/s/1eQCpjoA