j'avais entendu dire qu'il fallait un permis spécial et une formation pour pouvoir atterrir sur l'ancien aéroport de HK. Les habitants ont du être soulagés du bruit lors du déménagement. j'ai pu voire aussi un film sur la construction du nouvel aéroport et la construction du pont qui maintenant relie l'île de Lanteau, et le déménagement en une nuit de tout le personnel et la mise en service du nouvel aéroport, une prouesse de nouvelle technologie pour l'époque.
Bonjour Marcou
Un recit sympa ...
«Air France six four two two, Kai Tak approach, clear to IGS approach runway 13, report leaving 3500 ft». Voilà, nous y sommes. Le contrôle nous autorise à l’approche, l’arrivée face à la colline et au milieu des immeubles est de celles qui donnent au métier ce côté exceptionnel.
On part en virage à droite, dans la nuit et la pluie, pour intercepter l'IGS. Ce n'est donc pas un ILS, mais un IGS : les faisceaux radio ne mènent pas sur la piste, mais sur une colline, où un immense damier est peint et éclairé. Vers 700 pieds, il faut quitter l'axe (sinon on rentre dans la colline !) et virer d'environ 50 degrés à droite, l'aile au ras des immeubles, pour finir sur la piste, pendant que le vent tourne un peu dans tous les sens, à cause des obstacles au sol. C'est surréaliste, on perce dans une colline qu'on ne voit pas.
Pour être autorisé à utiliser Hong Kong-Kai Tak, il faut au préalable avoir fait des approches sur cette piste au simulateur.
Mais au simulateur, il manquait la pluie contre le pare-brise, la turbulence, la radio qui n'arrête pas, et le petit pincement de se dire qu'on y est pour de bon, et qu'on va se mesurer grandeur nature à la légende. «Train sur sorti». […] Check-list avant atterrissage. On commence dessous à voir un tas de lumières dont on ne sait si elles sont des bateaux ou des habitations dispersées sur la multitude d'îles du secteur.
1000 pieds. On jette quelques coups d'oeil devant. «Je vois le damier», annonce sereinement notre Captain, «on continue comme ça».
800 pieds. Voilà le lièvre, c'est à dire la traînée de feux à éclats qui, en virage, mène au seuil de piste, sur le toit des immeubles, où les comités de riverains ne doivent pas trop la ramener. Il faut y croire car, pour l’instant, le terrain est invisible.
700 pieds.
«The» virage. Pilote Automatique débrayé, nez dehors, coup d'oeil au badin, c'est comme à la fin d'un encadrement en DR400, le vent qui était arrière tourne plein travers, volets 25, puis 30.
Bigre, que cette piste est donc petite! Là, bien aligné dans les 300 derniers pieds, petite dérive, badin stable, on va l'avoir!
200 pieds. Les parkings aussi sont mesurés, et l’autre 747 qui attend pour décoller n'a pas dû rouler beaucoup.
100 pieds. On débouche dans la lumière, les lampes doivent être au maxi.
40 pieds. Plein réduit. Arrondi tranquille. «Boudoum boudoum!». Reverses. «Les quatre passés». «130 nœuds ».
Ben voilà, reste plus qu'à dégager. «Kai Tak ground. Ni hâo (bonjour en chinois). Air France Six Four Two Two is vacating...».