La Chine annonce la mise en service de son premier porte-avions
Le Monde.fr avec AFP | 25.09.2012
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La Chine a annoncé, mardi 25 septembre, la mise en service de son premier porte-avions, dans un contexte de fortes tensions territoriales en mer de Chine orientale avec le Japon. "Ce matin le premier porte-avions chinois, le Liaoning, a été officiellement admis au service actif", a annoncé dans un communiqué le ministère de la défense chinois, précisant que le navire, construit à partir d'une coque fabriquée en ex-URSS, avait été baptisé du nom d'une province du nord-est du pays.
Le Liaoning va permettre à la Chine de "rehausser les capacités de combat de sa marine nationale à un niveau moderne et d'améliorer ses capacités de défense", a ajouté le ministère. Au sein de l'Armée populaire de libération - la plus grande du monde -, ce navire va "jouer un rôle important pour défendre les intérêts souverains de l'Etat", a précisé le communiqué.
Le porte-avions de 300 mètres de long, un bâtiment à l'origine baptisé Varyag et destiné à la marine soviétique, a été racheté en 1998 à l'Ukraine, puis rénové pendant des années dans un chantier naval à Dalian, dans la province du Liaoning. Ce navire-amiral, qui incarne les ambitions navales de Pékin, avait effectué sa première sortie en mer en août 2011. Il a ensuite réalisé une dizaine de missions d'essai en mer.
DEUX AUTRES PORTE-AVIONS PEUT-ÊTRE DANS LES TUYAUX
Selon des experts indépendants, il faudra toutefois plusieurs années à Pékin pour se doter d'un groupe aéronaval complètement opérationnel. Ils estiment par ailleurs que la Chine a déjà engagé, sans le dire, un programme de construction d'un voire deux autres porte-avions. Mais les ambitions de Pékin dans l'ensemble des régions maritimes à l'ouest du Pacifique suscitent des inquiétudes croissantes, plusieurs différends territoriaux non résolus provoquant des pics de tension chroniques entre la Chine et ses voisins.
Cela est actuellement le cas avec Tokyo : la Chine et le Japon, qui n'ont jamais vraiment soldé le lourd héritage d'une guerre d'invasion nippone particulièrement meurtrière (1937-1945), se livrent un inquiétant bras de fer autour d'un archipel disputé, nommé "Diaoyu" en chinois et "Senkaku" en japonais. Cette crise s'est aggravée mardi avec l'arrivée dans les eaux concernées de huit navires des gardes-côtes taïwanais accompagnés de dizaines de bateaux de pêche.