Balkany, panier percé à Levallois…
Renaud LECADRE 30 juin 2009 à 06:52 (Mis à jour : 30 juin 2009 à 06:52)
Hauts-de-Seine. Frais de bouche, péages, primes… La très dépensière mairie de Levallois épinglée.
La Chambre régionale des comptes (CRC) des Hauts-de-Seine vient de pondre un rapport aux petits oignons sur la gestion de Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret et fidèle de Nicolas Sarkozy. Il devait être débattu hier soir en conseil municipal, l’opposition étant remontée comme une pendule. Basiquement, la CRC épingle une nouvelle fois les proverbiaux frais de bouche
- «frais de réceptions, fêtes et cérémonies», selon sa nomenclature. A Levallois, ils sont passés de 240 000 à un million d’euros entre 2000 et 2005 (2000 étant la dernière année de mandat de l’ex-maire Olivier de Chazeaux, défait en 2001 par le revenant Balkany après exil sous les cocotiers).
Boulangerie le dimanche… La chambre prend poliment
«acte des engagements visant à mieux assurer le contrôle des frais de restaurant», mais ne boude pas son plaisir à pointer des
«achats récurrents en boucherie, boulangerie, primeurs et poissonnerie […], souvent de faibles quantités, plusieurs fois dans la même journée, fréquemment le dimanche». Il n’y a pas de petit profit sur le dos du contribuable.
Au rayon bagnole, l’équipage Balkany se surpasse : 304 800 euros de notes d’essence en 2005. Les Hauts-de-Seine, un des plus petits départements de France, ne justifiant guère de tels transports, la CRC déniche cette explication :
«Des passages de péages et des prises de carburant ont lieu fréquemment hors de la région parisienne et en fin de semaine.» Entre les différents véhicules de service, c’est la course au kilométrage, emportée de haute lutte par la direction des affaires financières : 34 336 km au compteur en 2005. La CRC conclut benoîtement :
«Ces utilisations, qui ne présentent guère d’intérêt municipal, ne sauraient être prises en charge par la commune.»
Sarkozyste en diable, Balkany a traduit localement le «travailler plus pour gagner plus» : ses plus vaillants collaborateurs bénéficient de nombreuses heures supplémentaires, au point de dépasser le plafond autorisé (25 heures en sus des 35 heures légales). Un de ses disciples se surpasse, avec une moyenne de 70 heures sup par mois. Compte tenu du
«caractère systématique, sans interruption durant les périodes de congés», la CRC croit comprendre qu’il s’agirait de
«primes forfaitisées non conformes aux textes, ce non-respect de la réglementation étant de nature à engager la responsabilité de l’employeur», Balkany en personne.
La dette bondit. Cela prêterait à sourire si Levallois ne s’était endettée sous Balkany II, de 156 à 236 millions d’euros (+ 51%), l’obligeant à augmenter les impôts locaux depuis 2004. Ils sont désormais plus élevés que la moyenne des Hauts-de-Seine, alors que sa commune dispose de ressources (principalement immobilières) supérieures de 60 % à la moyenne départementale. En réponse à la CRC, Isabelle Balkany, première adjointe de son mari, accuse le Fonds de solidarité de la région Ile-de-France, les communes les plus riches finançant les plus pauvres. A Levallois, cela représente moins de six millions d’euros par an. Il faudra trouver autre chose.
Renaud LECADRE