Par son approche scientifique et son soucis de la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire, auxquels il ajoute le pouvoir de communication), la pensée politique de Tocqueville n'est pas sans rappeler celle de Montesquieu.
Très sensible à l'égalité dont il fait la valeur fondamentale de la démocratie, Tocqueville en reconnaît les effets pervers. La démocratie peut en effet se transformer en douce tyrannie sous l'effet de l'atomisation du corps social et de la passivité et de la médiocrité de citoyens individualistes et dépolitisés qu'un pouvoir politique "bienveillant" maintient sous tutelle.
Pour éviter cette forme de doux despotisme d'un état Léviathan moderne, bienveillant mais infantilisant, il faut à tout prix, selon Tocqueville, préserver la liberté de la presse, l'indépendance judiciaire et le droit d'association.
Tocqueville est le premier penseur à souligner l'importance de la presse et des moyens de communication de masse en politique, même si Platon avait déjà mis en garde contre la manipulation de l'opinion publique dans les démocraties.