Si je me rappelle bien, c'est une interprétation des expériences qui mettent en évidence la dualité onde-corpuscule (Fentes de Young). Le comportement "corpusculaire" est en fait dû à une perturbation (et donc mesure) de la fonction d'onde et conduit à ce qu'on appelle son effondrement. En fait, si l'on ne postule pas la dualité onde-corpuscule, le résultat de la mesure serait juste dû à des variables qu'on ne mesure pas, qui font qu'on a l'impression d'un résultat probabiliste alors qu'il serait en fait déterministe, mais à variables cachées. Mais comme on sait qu'il n'y a pas de variables cachées, c'est qu'on a vraiment un résultat probabiliste, donc que nos particules ne sont pas des objets correspondant à la mécanique classique. Donc que ce sont à la fois des ondes et des particules, et donc que la mesure les perturbe.
(Lyka, si je me plante grâve, tu le dis et je supprime hein)
Pfedac, je me permet de réagir au passage mis en gras. Cet a priori comme quoi il n'y a pas de variables cachées ne me semble se baser que sur des postulats (du genre : impossible d'aller plus vite que la lumière donc …). C'est à mon avis manquer d'imagination que d'accepter cette conclusion pour la vérité. Le fait que la physique en tant que discipline trouve adéquat pour avancer de réduire les problèmes à des modèles est une chose, mais le fait de présenter ces modèles comme vérité aux profanes en est une autre.
Tout le côté intéressant philosophiquement de la science de l'extrêmement petit est passé à la trappe par cette affirmation (qui en l'état actuel des connaissances, va bien trop loin). En effet, s'il y a des variables cachées, alors la véritable nature de l'univers est très différente de celle que nous en percevons, notre monde pourrait très n'être que l'écume à la surface d'une soupe bouillante (mon image est imparfaite, mais je me comprend).
Je vous reproduis ici une interview qui date de 1981, mais sur laquelle j'aimerai recueillir vos avis critiques (je n'attend pas de la moquerie, mais éventuellement des éléments neufs, sachant par ailleurs qu'il existe toujours aujourd'hui des chercheurs en rétro-causalité et que je ne dis pas que rétro-causalité impliquerait précognition). Il s'agit d'une interview de M. Olivier Costa de Beauregard, chercheur au CRNS mort en 2007 dont vous trouverez la biographie ici :
Lien retiré
Solange Collery. - On parle beaucoup de vous en ce moment. On vous a même décerné le titre injurieux de « roi des mages ». Pourquoi ?
Olivier Costa de Beauregard. - Parce que je propose une interprétation théorique du paradoxe EPR qui n’est pas du goût de certains physiciens français. Ce débat, réactualisé par la présente expérience d’Orsay, est âprement discuté dans la physique mondiale. II n’y a pas deux théoriciens pour proposer la même interprétation de ce redoutable paradoxe.
S. Collery. - Qu’est-ce que le paradoxe EPR et l’expérience d’Orsay ?
O. Costa de Beauregard. - Le paradoxe EPR est le paradoxe d’Einstein, Podolsky et Rosen. Je vais essayer de l’expliquer en utilisant des images et en vous rappelant toutefois que « comparaison n’est pas raison »...
Supposez que vous agitiez deux dés dans un cornet et que vous les lanciez sur la table. La surprise avec le phénomène EPR est qu’à chaque expérience, vous obtenez la même face sur chacun des dés. Si l’un montre le 6, l’autre montre le 6. Et si l’un montre le 5, l’autre montre le 5.
On dit que les dés sont corrélés. Or le formalisme mathématique montre nécessairement que le coup de hasard intervient lorsque les deux dés finissent de rouler sur la table et pas lorsqu’ils sont agités dans le cornet. C’est cela le mystère, le « paradoxe ».
Évidemment mon image est une métaphore grossière. La forme de ce jeu de dés en mécanique quantique, est la cascade atomique telle que l’expérimente, depuis trois ans, Alain Aspect dans le laboratoire d’optique dirigé par Christian Imbert à Orsay.
Des atomes chutent d’un niveau d’énergie supérieur sur un niveau d’énergie inférieur, en passant par un niveau « virtuel ». Dans cette opération, deux photons sont émis. Et là, on ne dit pas, quand un dé montre le six, l’autre montre le six, mais la même surprise attend l’observateur. On s’aperçoit que toutes les paires de photons sans exception, sont trouvées avoir des polarisations linéaires parallèles entre elles... Jusque là pas de scandale... Mais il y a plus encore : elles sont parallèles soit à l’un soit à l’autre des deux polariseurs linéaires croisés, dont les « orientations » sont à part cela arbitraires !
Il y a là un véritable casse-tête théorique et on en discute depuis 1927...
S. Collery. - Depuis le début de la nouvelle mécanique quantique ?
O. Costa de Beauregard. - Précisément. C’est-à-dire depuis l’époque où se sont illustrés Louis de Broglie, Dirac, Heisenberg, Schrödinger.
En 1927, Einstein disait trouver cela extrêmement paradoxal : Comment l’information peut-elle se transmettre de l’un des dés à l’autre ? Plus vite que la lumière, semble-t-il. Ce qui alors serait contraire à la théorie de la relativité.
C’est en 1935 qu’Einstein, Podolsky, et Rosen exposeront, dans un article fameux, le paradoxe auquel ils ont laissé leurs initiales.
Avec Einstein, un certain nombre de physiciens importants pensent que le paradoxe EPR entraîne un conflit entre les théories, de la relativité et des quantas. Ce sont d’Espagnat et Schimony, par exemple. Personnellement, je n’en crois rien. Mais il y a là un problème de fond...
S. Collery. - Maintenant que le paradoxe EPR est expérimenté, quelles sont les interprétations proposées ?
O. Costa de Beauregard. - La majorité des physiciens pensent que le résultat imminent de l’expérience d’Aspect va s’avérer conforme à la mécanique quantique. Mais sur l’explication, il n’y a pas deux physiciens qui soient d’accord.
Pour ma part, dès 1947 j’ai proposé une explication qui n’était pas du goût de Louis de Broglie. Je lui disais, on sait bien que tous les phénomènes de la physique fondamentale sont symétriques entre avenir et passé, au niveau élémentaire : ceci est certainement un phénomène élémentaire.
De plus entre deux événements distants L et N il n’y a pas de liaison directe, mais il y a une liaison directe avec le passé C. Par conséquent, je suis parfaitement habilité à penser que l’influence de L à N se propage par un zigzag d’abord vers le passé et puis vers le futur. Je n’ai jamais cessé de soutenir cette thèse et l’ai développée de plus en plus. En 1953, j’ai réussi à faire passer une note remarquée par Max Yammers, historien des sciences. Mais c’est en 1974 que j’ai complètement exprimé mes idées. Ceci au
Boston Collegium for the Philosophy of Science. A l’issue d’un échange constructif, un physicien américain m’a dit « si vous aviez dit cela, il y a seulement cinq ans, on vous aurait jeté dehors. Aujourd’hui vu la gravité du paradoxe, on vous a écouté attentivement ».
Il y a tout de même des tentatives d’explication plus rationalistes que celle d’un déplacement de l’information vers le passé, puis vers le futur ? Oui et non, le phénomène étant paradoxal, l’explication est forcément paradoxale. Nous sommes deux seulement à proposer des équations respectant les lois de la relativité : Vigier et moi. Vigier propose un schéma rigoureusement déterministe.
S. Collery. - Ne propose-t-il pas une interaction directe sur l’espace, l’information se transmettant entre les deux dés à une vitesse supérieure à celle de la lumière ?
O. Costa de Beauregard. - Ce schéma ne me paraît pas être le bon. Mais la place me manque ici pour entrer dans les détails.
Quant aux positions de l’ensemble des physiciens par rapport à ce problème, je pourrais vous la résumer à la manière du physicien suisse Eberhard. Là où nous en sommes maintenant, avec les expériences qui ont été faites, et les théories proposées.
Il y a quatre portes de sortie
Lien retiré La première, est que l’on calcule parce que cela marche, mais on ne réfléchit pas. C’est la position de la grande majorité des physiciens quantiques opérationnels.
Lien retiré La deuxième est que la mécanique quantique se trompe, et que la corrélation EPR disparaîtrait aux grandes distances : C’était la position de Schrödinger en 1935.
Lien retiré La troisième est que la relativité se trompe, telle est l’idée caressée par d’Espagnat et Schimony.
Lien retiré La quatrième porte de sortie est celle que je propose. Il faut changer notre conception de la causalité et accepter
Lien retiré.
S. Collery. - Et par suite donner un label de reconnaissance aux phénomènes de Lien retiré ( Lien retiré, Lien retiré, Lien retiré) ?
O. Costa de Beauregard. - A mon avis, nécessairement.
Mais cela je l’ai gardé par devers moi pendant très longtemps. Je m’en suis ouvert en privé, pour la première fois, à Princeton, en 1951. Le climat des temps s’y prêtait. Depuis lors j’ai poursuivi mes enquêtes.
S. Collery. - Mais vous êtes très isolé !
O. Costa de Beauregard. - C’est faux sur le plan internâational. Plusieurs grands noms de la physique pensent dans ce sens : un Josephson, un Wigner, un Sudarshan, et d’autres encore... Aux Indes, 90 % des physiciens sont spiritualistes. Ils croient à « mind over matter » ce qui ne les empêche pas d’être de très bons physiciens. Aux USA un chercheur connu, physicien d’origine, Helmut Schmidt, expérimente et théorise sur les phénomènes de
Lien retiré. En URSS des recherches sont poursuivies en psychotronique. Et puis si vous lisez les actes du colloque de Cordoue, organisé par France-Culture en 1979, vous constaterez que je ne suis pas si isolé.
S. Collery. - Pourquoi parler de phénomènes de rétro- Lien retiré ?
O. Costa de Beauregard. - Parce que toute expérience de
Lien retiré est nécessairement une expérience de rétro
Lien retiré.
J’ai proposé pour tester ce point, un schéma expérimental apparenté aux corrélations EPR. Peut-être cette expérience sera-t-elle tentée un jour. Pourquoi pas à Toulouse avec Lignon, ou
aux USA avec Schmidt.
S. Collery. - En vous écoutant évoquer la possibilité du développement des aptitudes parapsychologiques, j’ai envie de vous demander pourquoi vous intéressez vous tant à ces phénomènes ?
O. Costa de Beauregard. - Je vous ai dit en commençant que c’est à partir de symétries internes à la physique que je me suis intéressé à la
Lien retiré. Maintenant, il est vrai que je suis un spiritualiste, un catholique romain et que je crois à « mind over matter ».
De plus le fait que tous les grands mystiques tels Jean Bosco, saint Jean de la Croix, Thérèse d’Avila pour l’Occident, mais aussi les très grands spiritualistes du monde entier, aient eu des pouvoirs paranormaux, me surprend : je voudrais comprendre comment cela s’égrène...