Ce que je fais, c'est à dire ? Un débordement ?
Je persiste pourtant si c'est cela que tu avais en tête, la sécurité ne saurait être le premier devoir d'un Etat. Premièrement parce qu'un Etat en démocratie est sensé être une émanation populaire et soumis à un devoir de transparence vis-à-vis de la population pour que celle-ci soit en mesure de s'assurer de l'adéquation entre les actions entreprise par cet Etat et son intérêt en tant que peuple. Ce qui présuppose des média indépendants, or comme chacun sait média indépendants signifie gouvernement en danger permanent, ce qui n'est pas dans les gênes d'un Etat sécuritaire.
Deuxièmement parce qu'on conviendra que nul n'est mieux protégé que privé de liberté, ce qui est une énorme atteinte à la dignité de la personne, concept flou mais englobant la sécurité, le surclassant donc évidemment (à ce titre la délinquance n'est que le plus visible d'autres maux mais pas le principal rapporté aux actions contre-productives des politiques, à la prédation bancaire, aux attaques coalisées contre des populations plus faibles ou encore à la pollution qui eux définissent l'environnement dans des largeurs moins immédiates).
Il y a une part inhérente d'insécurité dans le concept de dignité humaine. A moins qu'on ne parle d'un homme nouveau, un homme qui dans le futur ne pourrait même pas tenter d'attenter à ses jours sans qu'un drone intervienne à la dernière seconde, qui ne pourrait plus pisser sans être filmé, qui ne pourrait plus sortir sans être contrôlé 15 fois par jour, qui ne pourrait plus naître s'il avait des gênes jugés agressifs, qui ne pourrait plus faire d'enfants s'il avait des gênes indésirables, qui ne pourrait plus passer à la télé s'il avait des idées dangereuses, qui ne pourrait plus voter que pour deux partis parce que les autres ont été jugés contraire à une certaine idée de la République, qui ne pourrait plus se déplacer sans être pisté en permanence, qui ne pourrait plus payer sans que la moindre transaction soit enregistrée, etc.