Un peu plus d'informations sur le personage... On ne donne pas la raison de son deces, mais il etait encore sur une emission des grosses tetes la semaine derniere, en pleine forme.
Né à Luneville en 1938, Jean-Pierre Coffe avait évoqué ses premières années, celles tenaillées par la faim, dans Paris Match. En voici un long extrait: "J’ai tout juste 2 ans, en 1940, lorsque mon père est tué à Pont-Remy par les Allemands. Je suis ce qu’on appelle un pupille de la nation. Pendant la débâcle, tous les Alsaciens, les Lorrains s’en vont. Nous aussi. Avec ma mère, comme tant d’autres, on trouve refuge dans une champignonnière au bord de la Loire, non loin de Saumur. Un cauchemar. La nuit, les rats passent entre mes jambes de gamin de 5 ans. C’est la misère, la faim. Ma grand-mère maternelle est cuisinière dans un château non loin de là. Mais on y est très mal reçu et on refuse de nous donner même les miettes. De retour à Lunéville, où je suis né, ma mère reprend le salon de coiffure familial. Je cueille des pissenlits sur le terrain de football à côté de la maison pour avoir un semblant de salade verte. Ma mère fait du savon avec les marrons qu’on ramasse dans la forêt. Pour Noël, ma grand-mère m’offre une orange, enveloppée dans du papier d’aluminium qu’elle a repassé comme s’il s’agissait de la soie la plus précieuse. Mon unique cadeau est ensuite déposé dans une vieille crèche. Pendant ces années de guerre, je mène une vie atroce, qu’un petit Français d’aujourd’hui ne peut même pas imaginer."
La suite, il la racontera dans "Une vie de Coffe", aux éditions Stock. A 13 ans, il entame une carrière sur les planches puis s'inscrit au Cours Simon. La guerre à nouveau le rattrape, lui l'antimilitariste. Après trois années de caserne, il multiplie les petits boulots, décroche un job de directeur de publicité chez Robert Laffont, fonde sa propre agence de relations publiques. Echec. En 1976, il se lance dans la restauration en ouvrant la Ciboulette et Le Modeste. Les adresses deviennent prisées des stars. Jean-Pierre Coffe en devient une. En 1984, il débute à Canal +, transformant le métier de chroniqueur culinaire. « Un soir, Lescure et sa bande de Canal+ dînaient Chez Modeste. Ils m’ont proposé d’animer une rubrique culinaire. J’ai refusé. Trop de boulot. En plus de mon restaurant, j’approvisionnais ceux des théâtres de Patrice Chéreau et d’Antoine Vitez. Mais Jean Carmet a appelé en douce Michel Denisot et lui a assuré que je viendrais au casting. La veille, la soirée s’est éternisée jusqu’à 4 heures du matin avec Jean Poiret, Caroline Cellier, Jean Carmet, Miou-Miou et Dominique Lavanant. A 5 heures, Carmet me fait une proposition : “Va te doucher, on part au marché acheter des saint-jacques.” C’était le thème de l’audition. Arrivé dans les coulisses de la télé, je dis à Denisot : “J’en ai marre que les gens dévalisent les plages avec leur récolte sauvage de saint-jacques.” Séduit par mon coup de gueule, il m’a choisi. Mon engagement pour la bonne bouffe est venu de là. »