A la pêche aux requins, les chiens servent d'appâts vivants
[FONT=Verdana, MS Reference Sans Serif, Georgia, Trebuchet MS]«En Martinique, il y a le problème d'immolation des chiens. A la Réunion, c'est la pêche aux requins. A chaque insularité sa spécificité.» Me Xavier Bacquet, l'avocat parisien de la fondation 30 millions d'amis, est encore loin du compte. Le département de la Réunion est victime d'une surpopulation canine et n'a pas trouvé d'autre alternative que d'euthanasier à la chaîne. Les chiens errent dans les rues, finissent sous les roues des voitures (3 000 par an), dans les marmites ­ cuisinés en cari ­, empoisonnés par des agriculteurs (300 par an). Le dernier cas en date, à l'origine d'une vive polémique, est celui d'un chien appât.[/FONT]
[FONT=Verdana, MS Reference Sans Serif, Georgia, Trebuchet MS]Cloués sur des planches. Fin juillet, un adolescent découvre un chiot dans une rivière asséchée. L'animal a un hameçon planté dans les babines et deux autres dans les pattes avant et arrière. La pratique est connue dans l'île. Des pêcheurs partent en mer avec des royal-bourbon (les chiens bâtards), ils leur plantent des hameçons et les clouent sur des planches de bois. Les gémissements des animaux et le sang qui se répand dans l'eau attirent les squales. Les pêcheurs n'ont plus qu'à ferrer les requins.[/FONT]
[FONT=Verdana, MS Reference Sans Serif, Georgia, Trebuchet MS]Les associations s'indignent et se mobilisent. Fin août, Brigitte Bardot adresse un courrier au préfet et au ministre de l'Outre-Mer, François Baroin. L'ex-star des sixties exige des actions coup de poing. Laurent Cayrel, le représentant de l'Etat fraîchement débarqué à la Réunion, s'exécute et prend un arrêté interdisant la détention de tout animal carnivore à bord d'une embarcation. Un coup d'épée dans l'eau. Malgré les opérations d'envergure menées au large des côtes avec hélicoptères et renforts de la marine, aucun délit n'est constaté. Dans le même temps, l'affaire s'ébruite en métropole. Une pétition lancée via Internet par le magazine 30 millions d'amis recueille 70 000 signatures. Michel Drucker et Dany Saval adoptent Chance, une chienne sauvée in extremis d'une pêche au requin dans le sud de l'île. L'image de la Réunion en prend un coup. Sur le web, des touristes potentiels promettent un boycott.[/FONT]
[FONT=Verdana, MS Reference Sans Serif, Georgia, Trebuchet MS]Dans ce contexte, les gendarmes finissent par coincer un suspect. Le pêcheur nie, ses hameçons ne correspondent pas... Qu'à cela ne tienne, il sera jugé en comparution immédiate au TGI de Saint-Denis. Jean-Claude Clain finit par expliquer à la barre : «Il y avait un chien qui attaquait mes poules alors j'ai fait un piège avec du fil et des hameçons.» Le pêcheur amateur n'a pas vraiment la tête de l'emploi. Père de famille, livreur de viennoiseries, un casier vierge et une femme enseignante... Le substitut du procureur Frédéric Almendros requiert trois mois de prison dont un ferme. «Même si ce genre de pratique est marginal, elle jette l'opprobre sur tous les Réunionnais.»[/FONT]
[FONT=Verdana, MS Reference Sans Serif, Georgia, Trebuchet MS]Trois mois avec sursis. L'avocat de la défense dénonce un procès de l'hypocrisie : «Les corridas et les combats de coqs sont autorisés, et l'on veut condamner cet homme parce qu'il a voulu protéger son bien ?» Le 30 septembre, les juges condamnent le pêcheur à trois mois de prison avec sursis, 5 000 euros d'amende et 4 000 euros de dommages-intérêts à verser aux quatre associations constituées parties civiles. Pour Marie, bénévole responsable des maltraitances à la SPA de la Réunion, ce n'est pas assez : «Il aurait dû avoir une partie ferme, il faut que les pêcheurs comprennent qu'ils peuvent être punis
Plus rien a dire La France [/FONT]