En Chine, on m'a dit qu'il n'y avait pas de notion de "non assistance à personne en danger".
Du coup, juridiquement, celui qui intervient à tout pour sa pomme. Cela peut se comprendre que les gens ne se pressent pas pour intervenir.
Ce n'est pas tout à fait ce qu'on m'a dit ; il faudrait vérifier la loi pour être sûr.
Ce qu'on m'a dit, c'est que lorsqu'un tel litige survient (accident corporel avec préjudice invoqué par la victime et demande de dédommagement), plutôt que d'aller devant les tribunaux et suivre des procédures longues comme le bras, les policiers "orientent" gentiment le règlement du conflit vers une solution amiable, qui inclut la plupart du temps un dédommagement financier.
La pratique est devenue telle que la plupart des gens qui se trouvent dans cette situation ont évidemment peur que cela leur tombe dessus : pas de jugement, pas de moyen de défendre sa bonne foi contre l'accusation, et obligation de payer sinon ennuis encore plus gros en perspective (sauf si le papa s'appelle LI Gang, et encore).
Au point de se méfier des petites vieilles qui tombent toutes seules dans la rue ou des adolescentes qui se jettent sur le capot d'une voiture.
En France, dans le même temps, je ne suis pas sûr non plus que la loi de "non-assistance à personne en danger" soit le réflexe-moteur des gens qui interviendraient dans le même cas de la petite vieille qui tombe dans la rue.
Plus prosaïquement, chez nous, y'a la sécurité sociale qui paie les frais médicaux et l'obligation pour les professionnels de la santé, de soigner quand quelqu'un est malade.
Y'a aussi des lois qui permettent à la victime de demander réparation à celui qui aurait causé l'accident, mais presque tout le monde a une assurance responsabilité civile, qui paiera pour toi dans un tel cas (pas si c'est un acte volontaire, évidemment).
Il me semble donc que dans notre société, on est peut-être mieux protégé par les lois, mais aussi par l'argent.
C'est plus facile d'être cool et d'aider les autres chez nous que dans cette société chinoise en développement, où ce que l'on craint par-dessus tout, c'est de (re)devenir pauvre.
Enfin, ce n'est que mon avis...