Bonsoir, je ne sais pas pourquoi j'ai ouvert et parcouru ce sujet. Je fuis cette nouvelle depuis que c'est arrivé, je ne veux pas savoir. C'est tragique. Ce qui est plus ahurissant encore c'est "le direct" - les photos qui circulent, les vidéos (apparemment bloquées) et qui ont sans doute déclenché vos fou-rires.
Je n'ai jamais ri pour Paola. Pourtant, les rires d'enterrements, je connais. Pour Paola non, jamais. L'image que j'ai comme seul support de mémoire de ce jour-là, c'est celle d'un corps couvert d'un drap blanc. Les pieds encore chaussés. C'était le premier article paru. La nationalité, le nom n'étaient pas encore rendus publics. Une amie m'avait envoyé un mail avec juste un lien vers cet article et une phrase : la victime, c'est Paola. La photo m'a choquée encore plus que la nouvelle. Elle est restée gravée dans ma tête à jamais. Et l'image de la nuit noire. Parce que c'est arrivé en pleine nuit. Là en plein jour. Ici, l’assassin a un visage. En voyant les photos de ce zombi avec le sabre, j'ai pu mettre un visage sur celui de l'assassin de Paola Sandri. Ou quelque chose du moins, qui pourrait y ressembler. On ne saura sans doute jamais.
S'il vous plait, pensez à un truc quand vous laissez vos commentaires sur des sujets aussi dramatiques : Les proches des victimes peuvent un jour tomber sur vos écrits. Ca arrive. On a beau se l'interdire. Ca m'arrive encore, j'avoue. Taper Paola Sandri dans google. Ou "Italienne assassinée à Pékin en juillet 2006" dans baidu (puisque son nom est proscrit par les autorités, à moins que plus maintenant ?). Je ne suis heureusement jamais tombée sur des blagues ... seulement sur son sourire, des nouvelles photos mises en ligne par un tas de gens qui l'ont juste croisée parfois et qui n'oublient pas.
Je me sens en sécurité en Chine. Mais je dois me le rappeler constamment : un fou peut surgir de n'importe où, quelqu'un basculer. Quand on parle chinois, quand on aime voir, comprendre, parfois on peut mettre le nez trop près des gens prêts à exploser. On ne se méfie pas, trop naïfs, trop innocents.
Mes plus sincères condoléances aux proches de la jeune femme. MERCI à l'homme - (ami, mari) qui, lui-même blessé, a tenté de stopper l’hémorragie.