Bonsoir
Un personnage ce monsieur aussi loyal que courageux, aussi agressif qu'arrogant, il fut à la fois un époux aimant et un tyran domestique. Il faut dire que, par nature, Winston était plus important que Churchill ...
Winston Churchill raconté par sa petite-fille
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Cinquante ans après la mort de son grand-père, Celia Sandys se souvient. Entre vénération et amusement, elle raconte les ultimes excentricités du vainqueur de Hitler.
"Grandpa aurait détesté l'époque actuelle - il avait le politiquement correct en horreur." Dans les années 1960, où l'esprit gambadait librement, l'expression n'existait pas mais, à coup sûr, eût-il vécu quelques années de plus, cet amateur de bons mots et acrobate de l'art oratoire aurait pu l'inventer. "Grandpa" était un homme politique de génie, rarement correct. Pour chacun, il était l'homme qui, à force de détermination et de courage, avait sauvé le monde libre. Pour Celia, il était juste "Grandpa" - un grand-père facétieux qu'amusait toujours la comédie du monde.
Fille de Diana Churchill, l'aînée de sir Winston et de lady Clementine, et du baron Edwin Duncan-Sandys, plusieurs fois ministre (conservateur,
of course), la petite-fille du "plus grand des Anglais", dixit de Gaulle (qui s'y connaissait en grands hommes), s'est muée au fil des années en vestale de la mémoire familiale. Elle en a même fait un business, promenant, chaque année, de riches touristes sur les traces de son aïeul, des Dardanelles, où le désastre militaire de 1915 précipite dans la disgrâce celui qui est alors premier lord de l'Amirauté, à Cuba, où il suit, en 1895, mi-correspondant de guerre, mi-espion, la guerre d'indépendance de l'île.
L'impressionnante exposition parisienne consacrée au choc de la rencontre
Churchill-de Gaulle (1), à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ravit. Née au coeur du conflit, en mai 1943, Celia Sandys (prononcer "Sands") fut l'enfant de l'espoir de la victoire. Plus tard, adolescente espiègle, elle accompagne, lors de ses vacances, à la fin des années 1950, le vieux lion fatigué venu chercher le repos sur les rives de la Méditerranée, qu'il aime tant peindre. L'aristocrate anglaise, si délicieusement snob, aux mêmes yeux mutins que son grand-père, aux cheveux roux comme les siens dans sa jeunesse, garde un souvenir vif de ces dernières années. Dans le restaurant d'un hôtel chic et discret de Saint-James, à Londres, entre deux coupes de champagne Pol Roger, le favori de "Grandpa", elle livre quelques anecdotes sur ce géant du siècle dernier.
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