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Sherlock
Navré, je vais vous reprendre sur certains points.
1. La conception de la civilisation multi-millénaire est une erreur qui vient (au moins) de deux biais distincts se corrélant :
- La vision européenne qui pense le groupe comme un ensemble et négationne sa complexité ce qui fait que l'on va amalgamer un groupe ethnique à une culture de base commune et voir cela comme un ensemble. À ce compte, la culture Européenne est tout aussi multi-millénaire, sauf que nous la voyons avec sa complexités ses pertes, gains et aspérités et donc non pas comme un bloc culturel solide traversant d'une diagonale bien droite l'histoire d'une civilisation.
- La perte / négation culturelle qui s'est produite durant la revolution qui a créer un vide qui à priori à donné naissance à une certaine perte de pieds et une envie de se relier à ses racines, ses identifiants ethniques, ses particularismes. Je sais que le point Godwin a déjà été soumis je ne vais donc pas le refaire, mais si on prends l'exemple d'un ethnie quelconque dont une partie de la culture a été prohibée ou réfutée on a souvent ce retour à posteriori. Pensez aux pays de l'ex union soviétiques, aux populations juives, aux population arméniennes etc... qui de facto se sont recentrées sur leur caractères culturels pour se redéfinir après une perte.
2- Ce qui défini une culture.
À priori on parle sans doutes de l'ensemble des aspects abstraits ou non qui définissent les particularités d'une civilisation données (disons, les mythes, images, notions philosophiques et traditions). Ces notions ne sont pas intemporelles, à titre purement indicatif, ce que nous considérons comme étant l'essence de la démocratie ne l'était pas pour le monde greco-romain (Aristote disait de l'election que c'était oligarchique). Bref, ces conceptions sont vouées à évoluer. On ne perds pas sa culture, elle change simplement car la culture tel que vous l'entendez n'a pas pour principe d'être mise sous bocal.
De fait cela réponds du moins en partie à votre question :
Est ce que la culture change : oui.
Est ce que la culture se perds : oui (mais c'est le cas de toutes les cultures, fondamentalement)
3- La Chine qui détruit son histoire.
C'est un mythe et encore une fois un biais interprétatif. La chine ne détruit pas son histoire non plus qu'elle va à rebours de celle-ci. Simplement sa vision de l'histoire est politique (comme c'est le cas ailleurs) et de fait la vision du Parti concernant l'histoire que le Parti souhaite voir dépends de la vision politique. Vraiment, nous faisons tous la même chose, c'est toujours plus évident quand cela ce passe ailleurs et que nos biais intra-culturels ne rentrent pas en compte mais quand on met un De Gaulle en avant ou un Robespierre un arrière, c'est du même ordre, cela réponds à une vision culturel et politique qui réponds à une narration induite ou souhaitée. On ne parle pas ici de volonté propre à effacser, mais de logiques et aspects collatéraux qui poussent à ce phénomène.
4- La vision occidentale biaisée.
Ce que vous omettez de comprendre, ou ce que vous ne comprenez pas sans vous rendre compte, c'est que le PCC (et sans vouloir faire mon wumao) malgré les reproches légitimes que l'on peut lui faire n'a aucun intérêt à ne pas faire de la chine un pays culturellement fort et n'a pas plus d'intérêt à nuire à la culture.
Seulement, une choses, ce que nous considérons comme relevant de l'essor culturel (car en Chine,
culturellement -Confucius and friends- le conservatisme prime sur l'innovation ou le changement, le sculpteur traditionnel va traditionnellement sculpter pendant 20 ans son tampon chinois et ce sera prit comme une beauté de la culture chinoise) relève surtout de l'innovation (ou alors faut définir, l'essor en soit, cela ne veux rien dire, cela sous entends une montée en gamme d'un aspect ou un autre, à ce titre l'essor de la culture traditionnel est en plein essor
) , or la Chine n'est plus une culture d'innovation (et ce, même si il y en a) dans le sens ou on l'entends communément (et il y a un sujet qui traite de la question sur ce forum même).
5- Quels sont les critères d'évaluation ?
Je finis par ce que vous auriez dû commencer, mais qu'importe. Si je prends l'essence de vos questions initiales voilà ce que j'en conclu quant à vos critères pour évaluer une
"antithèse" du constat que vous souhaitez faire :
- Perception occidentale subjective de la culture chinoise
- Perception de la vision stéréotypé occidentale (qui sans surprise, sera "c'est un stéréotype, c'est plus compliqué, etc...)
- Perception subjective locale des stéréotypes (qui sans surprise, sera "ils se voient mieux qu'ils ne sont vraiment")
- Trucs qu'ont rien à voir (eldorado, les gens à fonds dans les cultures exotiques, etc...)
J'ai un doute sur la méthodologie. Si vous cherchiez vraiment à faire une antithèse, je supputes qu'il aurait été préférable de se demander ce qu'était votre thèse de départ (voir mes points précédents) et donc, surtout, quel est la pertinence de la question initiale que de voir la chine via le biais de sa culture comme nous (occidentaux) comprenons la culture et surtout de voir sa qualité intrinsèque selon nos méthode de jugements, sachant que nous ne sommes déjà pas capable de juger objectivement nos propres cultures.
Alors je sais, c'est sans doutes trendy (ou else) de parler de la Chine, c'est pas trop chiant de tirer sur l'ambulance, easy mode sur GTA avec les cheat-codes quoi, on sait exactement ce qu'on cherche et on trouve exactement ce qu'on veux trouver.
Chose étant la réalité est plus complexe que les fantasmes et la chose qui me semble évidente, c'est que si votre méthodologie était si sérieuse, vous ne seriez sans doutes pas venu poser ses questions car vous auriez conclu que le postula de base n'avait pas de sens et qu'il serait sans doutes plus intelligent, utile, et éducatif de se poser les questions qui font que nous, occidentaux, considérons la Chine comme un machin multi millénaire et un pays sans essor culturel plutôt que de se borner à faire le constat que, effectivement nous constatons que nous pensions bien ce que nous pensions, on sera donc content d'apprendre qu'on a bien fait de penser comme on pense.
Et malgré mes digressions :