Bourse: l’homme qui surfait sur la chute de Shanghai
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Le hedge fund de Huang Weimin a gagné 6.200 % en 2015. Pour, 2016, il conseille de vendre sans attendre !
Dans un pays comptant 99 millions d’investisseurs individuels, Huang Weimin a tout d’un modèle. Ce gérant de
Lien retiré a dégagé l’an dernier un retour sur investissement de 6.200 % ! Inconnu il y a encore un an, il est devenu une star grâce à des paris gagnants sur l’évolution des bourses de Shenzhen et Shanghai. Dernier exemple : un gain de 35 % le 22 janvier, en misant sur la baisse des actions chinoises.
Et alors que la Bourse de Shanghai est
au plus bas depuis 13 mois après une nouvelle journée noire mardi (- 6,4%), le gérant vient de jeter un pavé dans la mare. Il conseille en effet de «
vendre toutes les actions maintenant, avant qu’il ne soit trop tard » ! Il anticipe en effet une baisse supplémentaire de 15 % du marché au premier semestre, fruit du ralentissement économique, de la baisse du yuan dans un contexte de sorties de capitaux et en raison du
risque d’arrivée de nombreuses IPO en Chine . «
Je recommande de tout garder en liquide, d’attendre et de regarder ».
700 fonds ont fermé en Chine
Un avis qui n’est pas sans rappeler celui, il y a quelques jours, d’une grande institution britannique, RBS, à ses clients concernant l’ensemble de la classe actions. Même si les deux institutions n’ont pas grande chose en commun. Car le plus étonnant finalement est que Huang Weimin puisse autant faire entendre sa voix dans le marasme qui touche la Bourse locale. Son fonds, Yourong, n’a ouvert qu’en 2014 et il ne gère, pour l’instant que 15 millions de dollars d’actifs. Une paille sur un marché qui capitalise encore 5.600 milliards de dollars.
Mais le Yourong Fund a réussi là où de nombreux concurrents se sont cassés les dents à l’instar des 700 fonds qui, rapporte Bloomberg, ont dû fermer boutique l’an dernier. Huang Weimin affiche aussi, et de loin, la meilleure performance des 310 fonds privés chinois selon la société Shenzhen Rongzhi Investment consultant… Au premier semestre, il avait largement profité de la flambée historique des actions chinoises, avant de prendre ses bénéfices en mai, puis de commencer à spéculer sur une baisse du marché. S’il n’est sans doute pas en odeur de sainteté auprès de Pékin, son parcours a fait sensation auprès des millions de petits porteurs sortis rincés du krach. «
C’est comme le surf, vous devez pouvoir danser au sommet de la vague », a-t-il expliqué dans un aphorisme digne de Warren Buffett.
Un marché chinois en manque de repère
Mais au-delà de son poids sur les marchés, son avertissement semble plus être le reflet d’un marché en manque total de repère, ballotté par les décisions parfois contradictoires des autorités locales. «
Les marchés boursiers chinois sont déconnectés de la réalité », prévient ainsi la société de gestion d’actifs Aberdeen. «
Lorsque les cours résultent de l’interaction entre les manipulations du marché opérées par l’Etat et les instincts spéculatifs de millions d’investisseurs particuliers, ils ne permettent plus de juger de la qualité d’une entreprise, pas plus qu’ils ne donnent un aperçu de la santé d’une économie ». Cela n’empêche pas les marchés mondiaux de rester très attentifs aux hauts et surtout aux bas de la Bourse de Shanghai. Car la vague n’est pas faite seulement de sommets, mais aussi de creux...