Je crois que c'est un peu nul et facile d'invoquer une culture douteuse ou un anti-américanisme pour juger certaines réactions au 11 septembre.
Aujourd'hui peut-être peut-on en parler ?
Je pense tout simplement qu'il y a quelque chose de naturellement plaisant à voir les maîtres se prendre les pieds dans le tapis quand on en est pas un soi-même.
Je suis absolument certain qu'une majorité de Français ont ressenti aussi un certain plaisir, qu'ils ont vite refoulé, tout d'abord en vertu de la morale et de la compassion (parce qu'il y a eu mort d'hommes). Puis nos médias se sont chargé d'unifier les pensées. Tous américains et blablabla.
Pourquoi en suis-je certain ? Parce que les Français ont dans leurs gènes et dans leur culture Molière et les fourberies de Scapin.
Je sais que la mort d'hommes est inexcusable, inacceptable. Mais la virtualisation de la télé où les hommes meurent par milliers à chaque film empêche de le ressentir.
Prenez une fiction hollywoodienne de base. Quand les bon tuent les mauvais par milliers, éprouvons-nous la moindre compassion pour ces morts et leurs familles ? Nous avons été éduqué à l’indifférence aux massacres.
Alors on voudrait nous faire croire que seuls les racailles et les sous-éduqués ont connu un instant de satisfaction ? Alors je suis une racaille sous-éduquée.
Non, mon éducation m'a seulement aidé à ne pas le monter et à ne jamais en parler.
Peut-être aussi à porter un mauvais jugement sur moi-même pour avoir eu un tel sentiment.
Et elle me fait aussi me sentir coupable de poster cette intervention.
Mais dans le fond, le petit qui monte sur un tabouret pour coller une claque au grand, quelque part, ça fait plaisir.
Je ne sais pas si je vais être compris ou lapidé sur le champ...
Mais au moins j'aurais dit ce que je pense.