Corriges moi si je me trompe:
Par la même, tu justifies une reaction xénophobe par cette théorie ? ce serait un peu simpliste...
Même si je partage l'idée que nous sommes formaté par les fictions, il faut à mon humble avis la nuancer.
Premièrement, la gammes des supports visuels est plus large que ce que tu laisses entendre , nous ne sommes pas branché 24/24 sur un écran avec indépendance day en boucle. Nous savons donc faire la différence au sein du paysage visuel entre une fiction, un documentaire, une publicité, une interview ou un jeu d'acteur, le virtuel et la réalité... De plus, chaque format a son type de narration bien distinct.
Deuxièmement, le rapport qu'entretient le cinéma avec ses spectateurs n'est pas systématique, il est représentative du nombre des idées qu'il transmet. Le traitement de la mort n'est donc pas une vision manichéenne pour tous comme tu sembles l'avancer.
Pour en revenir à cette "jubilation" dont tu parles, il faut d'après moi que tu ailles chercher les raisons plus loin. En tous cas la théorie semble un peu légère pour la justifier a elle seule. A moins que tu n'ai eu une éducation incluant uniquement les films que tu mentionnes, dans quel cas je ne remettrai pas en doute ta réflexion.
Je te corrige car tu te trompe.
On n'est pas du tout dans le registre de la xénophobie.
Où est la xénophobie dans la scène du sac où Scapin rosse son maître ?
C'est de ça dont je parle.
De l'instant où le faible avec ses armes de faible arrive à porter un coup à celui qui le domine en permanence.
Un retournement de situation.
Comme un sinistre et tragique entartage.
Chercher plus loin ?
Peut-être as-tu raison. Sans doute même.
Peut-être est-ce d'avoir moi-même vécu cet combat contre ses tripes pour monter sur un tabouret et coller une claque au grand frère. Tu vois à quel point ce dont je parle est diamétralement opposé à la xénophobie. Pour moi, même dans la guerre, nous sommes tous frères.
Mais je crois que tous, au moins symboliquement, même de façon brève et futile, nous avons vécu des expériences similaires.
C'est pourquoi je serais surpris que toi-même ne puisse pas me comprendre.
Quand à la mort, je parle bien de la mort à l'écran.
Qu'est-ce qui distinguait sur le vif ces victimes de celles d'un film, pour le téléspectateur à l'autre bout de la planète, si on en reste au niveau des émotions ?
"Attention, ces victimes sont réelles et dans votre camps, vous êtes prié d'être vraiment tristes".
Et de celles parties dans les volutes d'Hiroshima ?
"Attention, ces victimes étaient nécessaires et n'étaient pas dans votre camp, vous êtes priés d'être compréhensifs".
Les figurants anonymes, on en a vu mourir des millions dans les fictions. Ils n'étaient là que pour le décor, pour faire trembler de peur pour le héro, pour légitimer sa sainte colère et faire de ses propres victimes des occasions de soulagement.
Je suis rarement devant un écran de télé ou ce ciné, en particulier parce que je trouve malsain d’accepter cette désensibilisation.
Manque de compassion ou d'empathie ?
Peut-être bien que pour moi, ça n'a rien de naturel d'éprouver de la compassion à travers un écran de télé.
Est-ce grave ? Je trouve plutôt ça rassurant.
On parle de sentiments, donc de choses subtiles qui ne supplantent pas dans les actes la raison et les réactions objectives.
Il ne me m'est par exemple pas venu à l'idée une seconde de ne pas condamner les actes dont nous parlons.
Tout simplement parce qu'en elles-mêmes, les victimes n'avaient en aucun cas à payer un tel tribu à la politique de leur pays.
Ce qui leur est arrivé est définitivement injuste. La question n'est pas là.