Oui mais...on a l'impression que le discours des taitais c'est: "je me sacrifie pendant que ma femme/mon mari a une vie trépidante grâce a son boulot".Effectivement, une expatriation ça peut se refuser, mais tu présentes les choses très partiellement en disant que "Ceux qui acceptent ont juge que les avantages pour la famille étaient supérieurs aux inconvénients", je dirais plutôt qu'ils ont jugé que les avantages pour la famille étaient supérieurs aux inconvénients pour eux-mêmes. Et là, désolé d'insister, on retombe clairement dans la notion de "sacrifice" (ou de "concession", pour être plus modéré). En gros, le deal est de mettre son ego entre parenthèses pour permettre à "l'autre" (ou "aux autres", si on rajoute les enfants) de profiter d'une opportunité.
Si tu avais raison, alors il devrait y avoir plein d'expatriations qui seraient initiées par des femmes tannant leur conjoint de trouver un poste à l'étranger pour qu'elles puissent enfin faire une pause et s'épanouir. Mais je ne suis vraiment pas sur que cela soit le cas (mais je ne demande qu'à être contredit).
Et, excuses moi de te demander cela, mais quand tu dis que "je suis prêt a me sacrifier demain pour pouvoir me consacrer a ceux que j'aime et a me développer personnellement", as tu vraiment déjà fait cette expérience ou bien est ce purement de la théorie?
Pour prendre mon petit cas personnel, je pensais exactement comme toi, et j'ai donc pris 2 congés parentaux (et là, c'est bien avant de devenir "Guy tai") pour m'occuper de mes enfants (1 fois 7 mois et 1 fois 3 mois). Je suis très heureux de l'avoir fait, et ça a créé un lien très fort avec mes enfants, mais j'attendais néanmoins avec impatience le retour à la vie "normale", i.e., passer mes journées à faire autre chose que changer des couches, préparer des biberons, faire des phrases de moins de 4 mots et ne jamais avoir plus de 1mn30 de libre "pour moi"; et plus généralement retrouver une sociabilité perdue. Sans compter le regard de la société et des autres, regard dont on ne se rend pas vraiment compte tant qu'on ne l'a pas expérimenté soi-même, regard qui clairement te place en 2ème division sociale (combien de fois ai je entendu le sempiternel "mais que fais tu de tes journées?", question à laquelle j'avais coutume de répondre "je vais aux toilettes dès que j'ai le temps").
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Excuse-moi mais un expat en Chine n'a pas des journées de boulot "géniales". Etre expat en Chine c'est résoudre tous les problèmes que les locaux ne peuvent ou ne veulent pas résoudre. C'est être sous pression de son supérieur car on coûte cher donc il faut des résultats. Et les retours d'expat ne se passent pas toujours bien.
Le conjoint qui bosse se sacrifie lui aussi, pour le confort matériel de sa famille.
Sociabilité grâce au boulot? Mouais, bof quand même. Je préfère voir des potes le week-end que de passer mes journees avec mes collègues.
Et les taitais ont plus d’opportunité de rencontre que leur conjoint qui bosse: sortie des écoles, etc.
Je le redis, dans le cas hypothétique ou je pourrais arrêter de bosser, je le ferais. Et plutôt qu'un sacrifice, ce serait une libération.
A la question "Que fais-tu de tes journées?" => La réponse: "Plein de choses, mais tu peux pas comprendre".