Michel Bourguignon, professeur et commissaire de l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), vient de s'exprimer sur Canal+, aux côtés de Gilles Delafon (La Matinale), pour parler des risques et des conséquences biologiques de la catastrophe nucléaire à Fukushima : "Les conséquences sanitaires vont dépendre essentiellement d'abord des relargages d'iode radioactif. Plus le temps passe, moins il y en a. Il faut bien se rendre compte que les réacteurs ont été arrêtés automatiquement au moment du tremblement de terre puisqu'il y a des capteurs pour cela. [...] La réaction au sein du réacteur étant arrêtée, il n'y plus de fission nucléaire. [...] On ne gère que la décroissance de tout cela. La puissance aujourd'hui du réacteur n'est plus que de 4/1000e de ce qu'elle était initialement. Ça ne veut pas dire que ce n'est plus dangereux. Il reste des mégawats d'énergie à évacuer. C'est pour cela qu'on continue à refroidir le réacteur. Les conséquences pour l'air et les populations concernent les iodes 131 : l'iode 131 a 8 jours de période. Tous les jours, la radioactivité diminue d'un facteur 2, c'est un composé chimique qui est volatile - donc il s'échappe. Il est dangereux pour les humains parce qu'il se concentre sur la thyroïde. Tout ce qui part vers la mer, n'a pas de conséquences. Ce qui sera sur la terre sera très différent. On a des mesures de débit de dose ambiant, mais ce dont nous avons besoin, ce sont de véritables mesures au sol, permettant de savoir la nature des contaminations."