Géo-ingénierie : il ne faut pas attendre de miracle
25 janvier 2018 /
Félix Girault
Mentionné comme un des moyens de limiter le réchauffement dans l’Accord de Paris, le recours aux technologies pour modifier le climat est pris très au sérieux, notamment aux États-Unis. Pourtant, comme l’explique l’auteur de cette tribune, les risques écologique, géopolitique, technique de ces « solutions » imposent de s’en détourner absolument.
Félix Girault étudie la géographie, l’anthropologie et l’écologie à l’université de Heidelberg en Allemagne. Ses engagements associatifs et un projet de recherche sur la COP23 l’ont porté à s’intéresser à la géo-ingénierie.
Alors que, réunie à Bonn pour la COP23, la communauté internationale négociait sans grand succès l’application de l’Accord de Paris sur le climat, le gouvernement états-unien organisait de son côté à la Maison Blanche
Lien retiré. La géo-ingénierie reçoit une attention croissante dans les milieux politiques et scientifiques, et pas seulement outre-Atlantique. Le terme
« géo-ingénierie » est utilisé pour désigner les technologies destinées à modifier le climat terrestre de manière volontaire et à grande échelle. On distingue deux catégories : les méthodes visant à capturer et stocker les gaz à effet de serre (GES) atmosphériques, et celles cherchant à réduire le rayonnement solaire.
La première catégorie comporte notamment le captage et stockage du dioxyde de carbone, après combustion soit d’énergies fossiles, soit de biomasse (
CC et
Lien retiré) ; la fertilisation en sulfate de fer des océans afin d’augmenter la production de phytoplancton, ce qui aurait comme effet supposé de stocker du carbone ; ou bien encore l’afforestation, c’est-à-dire la plantation massive d’arbres dans des régions non boisées auparavant (par exemple au Sahara). Parmi les techniques de contrôle des radiations solaires (SRM,
solar radiation management), on compte principalement la pulvérisation d’aérosols (sulfates, sels marins) et l’augmentation de l’albédo — c’est-à-dire du pouvoir réfléchissant — de certaines surfaces terrestres, par exemple grâce à la culture de certaines variétés de céréales génétiquement modifiées.