Ça s'appelle uberisation (ou esclavage moderne à mon sens) on donne un statut "auto-entrepreneur" au début ça fait joli, puis le marché fait baisser les prix (pour augmenter la marge du donneur d'ordre)
Bref dans peu de temps on sera dans Élyséum !! (Signe ici pour que tu ne puisse pas faire de procès à la boîte puis on te donne du paracetamol et on t'annonce que tu vas mourir dans 1 semaine.. au revoir bonne journée)
Ça s'appelle surtout l'économie.
"Le marché fait baisser les prix". Heu non, le marché fait rien baisser du tout. Il ajuste à la valeur marchande réelle des gens.
Si t'es payé au smic alors que ta valeur marchande réelle est 200€, il y a un problème (scoop : dans ce cas tu n'es pas payé au smic, mais au chômage car inemployable).
L'uberisation est probablement la plus grande avancée économique de ce début de siècle, avec une optimisation poussée de la force de travail. Au lieu de payer des gens à rien foutre, on les paye à travailler. Dingue.
Tu peux très bien râler sur le fait que c'est indigne de n'avoir que 200€ de valeur marchande, mais voilà ce que ça signifie :
- ça veut dire que ta valeur marchande qui vaut 200€ pour toi, rapportera 200+x€ à la plateforme ou ton employeur
- ça veut aussi dire que ta valeur marchande de 200€ vaut plus pour toi que le temps que tu y passes. Sinon, si ton temps vaut davantage :
- tu créerais ton propre business pour démontrer que c'est vrai
- ou tu trouverais un autre employeur qui te paierait davantage
Ce qui en conclusion veut dire que ces 200€ ajoutent de la valeur des deux côtés : pour toi, et pour l'employeur/plateforme.
Le smic n'est donc pas un salaire minimum qui oeuvre pour le bien des gens, mais un salaire minimum sous lequel tu es simplement interdit de travailler si ta valeur marchande est moindre, et de fait t'enlise dans la précarité puisqu'il t'interdit de monter en compétence.
En qualifiant l'uberisation d'esclavage moderne, tu endosses l'idée qu'il vaut mieux être indéfiniment pauvre et inutile (donc en plus avec la
misère sexuelle qui l'accompagne), que temporairement pauvre et utile. Sans moi.