Il est rare que le boss de notre branche Hong-Kongaise vienne nous voir à Shenzhen. Il doit prendre le ferry, passer la frontière, prendre un taxi: en gros ça lui pète sa journée. Journée qu'il doit en plus passer avec des chinois, ce qui la fout vraiment mal quand t'es un natif de HK, autant dire d'une race supérieure à des années lumières des crasseux chinetoques qui pullulent de l'autre côté de la frontière.
En gros, le Boss ne se déplace que lorsqu'il se passe quelque chose d'important et arrive généralement de (très) mauvais poil.
Conséquence: si t'as rien à dire de vital, tu fermes ta gueule.
Il y a deux semaines, le boss débarque donc pour faire le point sur d'importants changements au sein de la boîte. A la fin de la réunion, il attend nos questions. Silence, jusqu'à ce qu'une assistante terrifiée décide de jouer sa vie et dise:
"On s'est concerté, et il faut qu'on vous demande quelque chose: Est-ce qu'on aura un budget pour acheter des mooncakes ?"
J'étais à deux doigts de partir dans un fou-rire monumental, au moment de me rendre compte que j'étais bien le seul à ne pas prendre la question au sérieux. Mes autres collèfues acquiescent et semblent attendre la réponse du boss avec anxiété.
"Pas besoin, les fournisseurs vont nous en livrer. Machin s'en occupe pour vous"
Soit.
Aujourd'hui, j'appelle la collègue en question pour lui souhaiter un joyeuse fête:
-"Alors, tu les as bouffé tes mooncakes ? C'était bon ?
- J'en ai mangé un ou deux, mais je déteste les mooncakes c'est dégueu...
- ..."
Donc tu passes à deux doigts de la rouste du siècle pour une saloperie de gateau que tu manges même pas.
Après rapide sondage autour de moi, tout le monde déteste ces machins là. En tout cas, j'ai trouvé personne pour me dire "J'adore ça ! J'en mange des caisses tellement c'est bon !"
Soit j'ai loupé une étape, soit il leur manque un vendredi à ces chinois. S'il vous plait aidez moi... Qu'est-ce qu'ils leur trouvent à ces mooncakes, bordel ?