Si, la Chine est une démocratie (LE MONDE 07072010) + Commentaires lecteurs

Bonjour,

`A mon avis, une croissance sans démocratie est impossible` :
Je pense que c`est justement parce que les chinois partaient de rien ou presque au niveau economique qu`ils ont pu progresser autant, et ils avaient tellement peu, de plus les ressources sont rares par rapport au nombre, cela associe a une obeissance traditionnelle aux maitres, et les revendications sociales etaient faibles ou nulles.
Autrement dit, les gens sont dependants du systeme.

Je ne suis pas d'accord avec toi. Encore une fois, tu juges les Chinois sur des criteres occidentaux, alors que la mentalitee chinoise, (Chine = civilisation confuceenne), l'obeissance a l'ordre et le travail dans l'optique du bien commun prevaut. En tout cas, c'est mon experience personnelle.
 
J`ai mis 2 choses en plan :

- une cause : `une obeissance traditionnelle aux maitres`

- un resultat : `les revendications sociales etaient faibles ou nulles`.

Je suis d`accord avec toi, en quoi n`es-tu pas d`accord avec moi ?


Je ne suis pas d'accord avec toi. Encore une fois, tu juges les Chinois sur des criteres occidentaux, alors que la mentalitee chinoise, (Chine = civilisation confuceenne), l'obeissance a l'ordre et le travail dans l'optique du bien commun prevaut. En tout cas, c'est mon experience personnelle.
 
Dernière édition:
La démocratie en Chine était le thème du débat de l'émission Mots croisés sur France2 du 14 juin: "La Chine... et nous et nous et nous."

ça rejoint ce qui est dit dans ce topic. Avec nos yeux d'occidentaux, on critique le système politique chinois, on la qualifie de dictature etc...
Un journaliste chinois (Ruolin Zheng) a réagit en faisant prendre conscience que leur vision de la démocratie n'est pas du tout la même qu'en occident. Pour lui, la Chine est une démocratie. C'est leur démocratie.
Je pense que nous, les occidentaux, devrions arrêter de penser que nous sommes mieux que tout le reste du monde et que nous avons des leçons à donner aux autres.
Comme a dit Claude Allègre à propos du fait que l'occident devrait faire pression sur les chinois sur les thèmes climatiques: "Le colonialisme, c'est fini!"
La Chine est comme elle est, si ça pose un problème, il ne faut pas y aller!
 
Bonsoir,

Pourquoi "dictature" serait une critique en fait ?

La Constitution Chinoise, dans son article premier dit :
"中华人民共和国是工人阶级领导的、以工农联盟为基础的人民民主专政的社会主义国家。" (http://www.people.com.cn/GB/shehui/1060/2391834.html)

ce qui donnerait une traduction française (trouvée ici : http://mjp.univ-perp.fr/constit/cn1982.htm) :
"La République populaire de Chine est un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans."

"Démocratie à l'occidentale", ou "démocratie à la chinoise", tout un programme !


La démocratie en Chine était le thème du débat de l'émission Mots croisés sur France2 du 14 juin: "La Chine... et nous et nous et nous."

ça rejoint ce qui est dit dans ce topic. Avec nos yeux d'occidentaux, on critique le système politique chinois, on la qualifie de dictature etc...
Un journaliste chinois (Ruolin Zheng) a réagit en faisant prendre conscience que leur vision de la démocratie n'est pas du tout la même qu'en occident. Pour lui, la Chine est une démocratie. C'est leur démocratie.
Je pense que nous, les occidentaux, devrions arrêter de penser que nous sommes mieux que tout le reste du monde et que nous avons des leçons à donner aux autres.
Comme a dit Claude Allègre à propos du fait que l'occident devrait faire pression sur les chinois sur les thèmes climatiques: "Le colonialisme, c'est fini!"
La Chine est comme elle est, si ça pose un problème, il ne faut pas y aller!
 
@ Manu:

En relisant ce que tu as ecrit j'ai compris ce que tu as voulu dire. C'est peut etre le choix des mots qui m'ont frappes. Au temps pour moi^^
 
(@ Helios99: je pense que tu voulais dire "autant pour moi" ....)

Je suis content de voir que certains remettent en questions nos démocraties occidentales car depuis que j’ai commencé à vivre ici en Chine, j’ai commencé à faire la même chose et comme Vermeylen je me demande on va dans le droit chemin. Il y a vraiment des réformes à faire en France et ce n’est pas juste en augmentant les impôts que cela va arranger les choses

D’accord, il y a des choses en Chine qui choquent surtout quand on voit comment les travailleurs venus de la campagne sont traités, c’est vrai que c’est inhumain car c’est marche ou crève. Pas de soutient de la part des autres classes de la socièté qui se font un plaisir de leur cracher dessus surtout en ville et des conditions de vie vraiment ignobles hiver comme été. De toutes façons, les gens qui travaillent dans les branches administratives ne sont pas mieux lotis car en Chine les bureaux de poste et les banques sont ouverts même le dimanche.

La prise du pouvoir par les communistes n’a pas eu que des effets négatifs. Lors de ma licence en chinois qui incluait des cours de culture et d’histoire contemporainne, je suis tombé sur un livre qui s’appele GAO VILLAGE dans lequel il est décrit la vie d’un village dans la région du Jiangxi alors que je faisait une présentation sur le [FONT=宋体]大跃进[/FONT] (le grand bond/saut en avant) et en fait, oui les conditions de vie n’étaient pas faciles mais il y a eu des améliorations. Et puis la Chine n’est pas un pays uniforme où tout a été gérer de la même façon et dans les même temps. Est-ce que la loi sur l’enfant unique est absolue sur tout le territoire chinois ? Pas du tout, pas sur tout le territoire. Je connais pas mal de gens qui ont moins de trente ans et qui ont un frère ou une soeur. Est-ce que cette loi est immorale ? En Chine, elle plutôt favorable dans le fait qu’ils ne pouvaient pas continuer comme ça mais il est vrai que cela entraine d’autres problèmes de société. Mais en avons-nous pas des problèmes de société en France ? En pagaille !!!

Depuis 1949 en Chine il y a du bon et du mauvais dans ce qu’ont fait les communistes mais au moins, ils ont donné un sens à un pays qui partait à la dérive avant cette année là. Un drapeau, un hymne, plus d’hôpitaux, plus d’écoles, une simplification du Chinois pour permettre de l’apprendre plus facilement, la libération de la femme ... il y en a dire mais bon, je vais arrêter là parce que ma réponse est déjà assez longue, haha !

Un dernier point : il est mieux de parler de Maoisme que de communisme en Chine, enfin, c’est chacun qui voit.











 
la mentalitee chinoise, (Chine = civilisation confuceenne), l'obeissance a l'ordre et le travail dans l'optique du bien commun prevaut.

Faut peut-être pas pousser quand même... Actuellement, la Chine c'est plutôt "casse-toi de là que je m'y mette !" (oui, j'exagère un peu, c'est à nuancer bien évidemment)

@Manu
"La République populaire de Chine est un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans."

Attention, dans cette définition, "dictature" est à prendre dans le sens marxiste du terme. (dictature du prolétariat) Donc rien à voir avec les accusations de dictature.

@Alishan1
Lorsque l'on souhaite faire un grand bond en avant, le problème, c'est que pour sauter loin, on est obligé de prendre appui sur une montagne de cadavres...
"(...) un régime qui parvint à tuer plus d'innocents Chinois en 25 années de paix que toutes les forces combinées des impérialismes étrangers en un siècle d'agressions endémiques".
Simon Leys, essais sur la Chine


Si, si, j'aime la Chine, je vous jure !
 
Est-ce que la loi sur l’enfant unique est absolue sur tout le territoire chinois ? Pas du tout, pas sur tout le territoire. Je connais pas mal de gens qui ont moins de trente ans et qui ont un frère ou une soeur.

Bonjour,

La mise en application de la politique sur l'enfant unique a partir 1979 ne concerne que les populations Hans.
Elle est applique stritement sur les hukous urbains et est plus souple sur les hukous rurals depuis 1984 (il y a 26 ans) pour des raisons sociales. Ensuite il existe differentes derogations comme la possibilite d'avoir un 2 eme enfant lorsque les 2 parents sont eux-memes des enfants uniques.
Rien d'anormal donc a rencontrer des familles ayant 2 enfants.

La question interressante a se poser est celle-ci : quelles populations au maximum le territoire chinois peut supporter avec des individus ayant un niveau de vie developpe comparable a celui des occidentaux. La reponse est probablement moins d'un milliard de personnes. On est est loin !


Affiche
Lien retiré
 
Alors Jin Chunlei, finalement, en disant que la Chine est une démocratie, ne fait que se référer à la Constitution Chinoise, laquelle institue la dictature du prolétariat, qui est un concept qui se rapproche de celui de "démocratie directe".

Donc la Chine est une démocratie, c'est écrit dans la Constitution chinoise.
 
Bien sûr, il a raison Jin Chunlei. Et pis, notre économiste libéral aussi d'ailleurs.

Ils ont tout les deux bon, puisqu'ils ne parlent pas de la même chose !
 
Match nul, balle au centre ! Soit.

Mais j'aimerais bien avoir l'analyse de l' "économiste libéral" pour pouvoir juger un peu ses dires. Quelqu'un aurait l'article de "J'accuse le régime chinois" (Le Monde du 7 juin), signé par Guy Sorman ? Ca permettrait de faire avancer le débat.
 
Ah merde, il n'est plus accessible sur leur site.

Sorry
 
@ Alishan1: Non on ecrit pas autant pour moi mais au temps pour moi, si tu ne me crois pas verifie sur le net.
@ chine-experience: Peut etre que l'impression qui est donnee maintenant est un individualisme effrene, mais c'est aussi une des consequences du developpement economique. Cependant, je trouve que derriere ca, il y a tout de meme une emulsion commune pour le bien du pays, surment du a un nationalisme tres present. Pour l'instant, les Chinois veulent que leur pays soit reconnu, et ils travaillent dans ce sens. Ca n'empeche psa de tirer la couverture vers soi biensur!
 
Match nul, balle au centre ! Soit.

Mais j'aimerais bien avoir l'analyse de l' "économiste libéral" pour pouvoir juger un peu ses dires. Quelqu'un aurait l'article de "J'accuse le régime chinois" (Le Monde du 7 juin), signé par Guy Sorman ? Ca permettrait de faire avancer le débat.

Ci-joint l'article demandé ...

Bonne lecture ...

Le Monde.fr : J'accuse le régime chinois

Andreï Sakharov, Nelson Mandela, Vaclav Havel, Lech Walesa, voilà les noms avec lesquels, dans les années 1980, il fallut nous familiariser : symboles, acteurs, puis vainqueurs, hors normes, de la résistance à des tyrannies bestiales. De notre Occident, intellectuels et politiques, nous leur avons apporté soutien et confiance : notre solidarité a contribué à la libération de centaines de millions d'êtres sur des continents et dans des civilisations que certains, adeptes du relativisme, jugeaient imperméables à la démocratie. Celle-ci n'était-elle pas qu'occidentale ? Tandis que l'Orient ou le Sud, par on ne sait quelle fatalité, auraient été voués au despotisme, au mieux éclairé.

Aujourd'hui, retenons les noms de Wei Jingsheng, Hu Jia et Liu Xiaobo : ils sont, pour la Chine, les nouveaux Havel, Sakharov et Mandela, les héros d'une dignité à venir, celle qui jusqu'à présent est déniée à un milliard de leurs concitoyens chinois, hommes et femmes en quête des mêmes droits que nous : Chinois, mais avant tout nos frères et nos soeurs en humanité.
Ces Chinois ne seraient-ils pas satisfaits de leur sort ? Sous la tutelle bienveillante du Parti communiste chinois (PCC) qui leur a conféré le droit de s'enrichir, à l'exclusion de toute autre aspiration, spirituelle, politique et morale ? La croissance comme destin : ce discours-là, complice de la répression communiste, pétri d'ignorance historique et de sinophilie primitive, est devenu une vulgateen Occident, autant qu'en Chine.

Ce non-droit à la démocratie, assez bon pour des Chinois adeptes de la servitude volontaire, autorise nos sinophiles en quête de visa, nos affairistes en quête de contrats, nos politiciens en quête de flatteries, à se précipiter à Pékin, sans états d'âme, surtout pas d'états d'âme. Les « dissidents » démocrates, Wei Jingsheng, Liu Xiaobo et Hu Jia ne seraient-ils que des égarés ? N'auraient-ils rien compris à la « Grande Renaissance chinoise », pour reprendre la terminologie bétonnée du PC ? Il n'empêche que ce gouvernement chinois, mieux averti que les Occidentaux, n'est pas dupe de sa propre propagande.

Wei Jingsheng ? En exil, après dix ans de bagne pour avoir clairement exprimé en langage populaire une aspiration générale à ce que l'on appelle là-bas «la cinquième modernisation », celle de la démocratie. Hu Jia ? En prison, rongé par la maladie, sans soins, cerné dans un bagne de Pékin par des prisonniers de droit commun. Son crime ? Avoir dénoncé la relégation des malades du sida dans la province du Henan et la corruption d'apparatchiks qui détournent les médicaments
offerts à la Chine par des organisations humanitaires. Liu Xiaobo ? Condamné à onze ans de prison, incarcéré dans un centre de détention provisoire à Pékin, il lui est interdit de lire, d'écrire et de communiquer avec son avocat ou avec Liu Xia, son épouse. Son crime ? Avoir publié sur le Web une charte dite 08 (2008) réclamant l'instauration d'un Etat de droit en Chine.

A eux trois, ils incarnent l'aspiration de la société chinoise, aussi ancienne que sa civilisation, à la dignité politique et morale. Et le sort de Wei Jingsheng nous rappelle tout de même qu'en 1911 un certain Sun Yat-sen, exilé en Grande-Bretagne, s'en revint en Chine y proclamer la République contre l'Empire et être élu président, bien avant que de nombreuses monarchies européennes n'empruntent le même chemin. Et Liu Xiaobo est pétri de la pensée chinoise autant que de la philosophie des Lumières, familière aux intellectuels chinois depuis deux siècles au moins. Et Hu Jia, bouddhiste fervent, nous rappelle que la compassion et la vertu sont aussi des composantes éternelles de la civilisation chinoise. Eux trois et le peuple se reconnaissent sans peine dans ces strophes de Lao-tseu (ou Laozi), il y a plus de vingt siècles :

« Sont dignes du respect du peuple Ceux qui se contentent d'une vie calme et frugale. »

La frugalité est ce qui manque le plus à l'oligarchie communiste, aux dynasties d'apparatchiks qui se partagent le pouvoir et l'argent. Cette nouvelle classe de super-riches exploite (au sens marxiste du terme) le labeur d'un milliard de paysans pauvres : misère économique et dénuement moral d'un peuple souvent privé d'écoles et de toute médecine. Privé de liberté religieuse aussi, sauf lorsqu'elle se cantonne dans des lieux de culte gérés par le PC.

Ne croyons pas un instant que le peuple chinois soit satisfait de son sort ni hypnotisé par la propagande du parti qui claironne un nouvel « âge d'or ». Entre Internet et téléphonie cellulaire, les humbles surveillent en continu les exactions des super-riches et des apparatchiks de village. Tous savent, par exemple, qu'au Sichuan, où des milliers d'enfants sont morts en 2008 sous les décombres d'écoles bâties à la hâte, les apparatchiks mènent grand train dans des voitures de luxe, acquises avec les fonds destinés à la reconstruction.

Wei Jingsheng ? « Il ne représente rien », me dit-on officiellement à Pékin. Alors comment expliquer que le parti brouille ses interventions radiophoniques diffusées par la voix de l'Amérique ? Liu Xiaobo, s'il n'est « qu'intoxiqué par des idées étrangères », me dit-on aussi officiellement à Pékin, comment comprendre qu'en 24
heures dix mille personnes aient signé la Charte 08 sur le Web, avant qu'il ne soit incarcéré ? Le gouvernement chinois feint de s'inquiéter des ravages du sida : pourquoi Hu Jia, le premier à signaler l'épidémie, est-il incarcéré pour avoir « porté atteinte à la sécurité de l'Etat » ?

La nouvelle Chine, celle qui nous séduit et nous soudoie, de Jeux olympiques à Pékin en Expo à Shanghaï, derrière le rideau de scène, est déchirée entre deux mondes. Le peuple, contre le parti et sa clientèle, s'affirme informé et rebelle. Les jacqueries paysannes renversent des potentats locaux ; des ouvriers exigent des salaires décents ; des migrants refusent d'être reconduits dans leur village ; des journalistes dénoncent les officiels corrompus ; des taoïstes, des bouddhistes, des chrétiens s'organisent en groupes de prière ou de charité ; des universitaires appellent à la démocratie ou, au moins, à la décence des dirigeants et à l'équité sociale. Entre les deux, il est vrai qu'une nouvelle classe moyenne hésite, mais elle est à la merci de l'inflation qui la ronge et d'une bulle immobilière qui la ruinera.

Conscients tout de même de cet éveil de la société civile, les dirigeants communistes se révèlent totalement déterminés par leurs intérêts matériels : le pouvoir rapporte trop pour qu'ils l'exercent avec retenue ou retiennent leur famille de se partager prébendes immobilières et industrielles. Pire, le parti se raidit, le pouvoir devient arrogant. Hu Jia et Liu Xiaobo n'étaient pas en prison avant les JO de 2008 : ils ont été incarcérés après, une fois la fête terminée, le boycott évité, et l'Occident manifestement indifférent aux droits de l'homme.

Pareillement, depuis qu'elle a été admise dans l'Organisation mondiale du commerce (en 2001), la Chine en respecte de moins en moins les règles, incarcère des cadres étrangers, viole les normes juridiques internationales (non-respect de la propriété industrielle, du protectionnisme, mépris de la concurrence dans les appels d'offres). Depuis qu'elle est reconnue comme grande puissance, ce qui en soi est légitime, la Chine ne participe pas à l'harmonie mondiale, mais déstabilise l'Asie, en manipulant sa marionnette nord-coréenne.

Le parti est-il encore communiste ?, se demande-t-on en Occident. Certains invoquent un capitalisme d'Etat, étrange oxymore. Liu Xia, qui vit le régime de l'intérieur, estime, elle, que le fascisme est une référence plus appropriée : parti unique, mépris pour la culture, alliance de l'Etat et du capital. « Nous, les démocrates, dit Liu Xia, nous sommes comme les juifs en Allemagne nazie. On nous extermine dans l'indifférence générale des Occidentaux. Vous vous réveillerez quand nous aurons disparu. »

Il faut écouter Liu Xia et traiter avec le régime chinois comme naguère avec l'Union soviétique. Nous ne confondions pas le peuple russe avec le Parti communiste soviétique ; nous commercions avec l'URSS parce que l'échange était profitable aux peuples ; nous soutenions les dissidents soviétiques parce qu'ils incarnaient la permanence de l'âme russe et l'avenir de la Russie. De la même manière, sachons que le peuple chinois ne se confond pas avec le PC chinois, poursuivons les échanges qui éveillent la société civile chinoise, reconnaissons que Liu Xiaobo, Hu Jia et Wei Jingsheng sont l'honneur et la dignité de la Chine. Son avenir peut-être ?

Soyons humbles : l'histoire de la Chine n'obéit à aucune nécessité et certainement pas au diktat de l'Occident. Il est possible que la Chine progresse à son rythme, selon des lois qui nous sont étrangères. Dissident surveillé mais en liberté, l'éminent économiste Mao Yushi me dit avoir évalué à cinquante millions le nombre des victimes directes du PC chinois, de la révolution de 1949 aux réformes de 1979 : guerre civile, exécutions, famine organisée.

Depuis 1979, an I des réformes, Mao Yushi comptabilise à deux cent mille, en trente ans, le nombre des victimes du régime : exécutions, répressions, morts en prison. Les dirigeants déchus partent à la retraite, ils ne sont plus assassinés. A quoi s'ajoutent les bénéfices incontestables d'une croissance qui allonge l'espérance de vie. Admettons donc avec Mao Yushi, quoi que nous coûte ce calcul macabre, que la Chine « progresse ». Encore un effort, serait-on tenté de dire ! Devons-nous, étrangers à la Chine, dire cela ? Est-ce notre responsabilité ? Est-ce utile ? Mais Liu Xia l'attend de nous, Zeng Jingya, l'épouse d'Hu Jia, et Mao Yushi nous en supplient.
Les pétitions de l'Occident, dit Mao Yushi, sont essentielles au progrès de la Chine. Dès l'instant où eux le demandent, nous n'avons, en Occident, aucun droit de nous taire. Il est de notre devoir d'accuser les geôliers de Liu Xiaobo et d'Hu Jia : celui qui sait et garde le silence, celui-là est un lâche.

Guy Sorman
 
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"Les attaques contre la Chine sont pour moi, motivée par la peur de ce géant, qui risque bien de mettre les pays occidentaux en grande difficulté."

euh c'est pas encore fait, faut rester modeste tout de même et puis réaliste. Certe la chine a fait un grand bon en avant, enorme même, d'ici a ce qu'elle est le même poids politique que d'autres grands pays de la scene international, faut voir, il y a pas mal de paramètres a prendre en compte pour comprendre la place d'un pays en politique international, et non juste l'argument qui revient souvent "troisième puissance economique mondiale". tu n'as qu'a voir la prise de décisions politiques qui vont dans le sens des OMC et autre organisation, sur le plan de la sécurité international ou encore les partenariat internationaux, sur le discours même de la chine, bref .....je te laisse faire le taf par toi même

"Le pays des lois est très bon donneur de leçon, mais les chinois peuvent aussi en donner à la France (économie, géopolitique)
...alors, oui il y a des zone d'ombre, de gros cumulus... quel grande puissance n'en à pas, ou pas eut !! Russie (Tchétchènie), USA (Irak et occupation divers), France (Afrique, la France est quand même à l'origine des maux de ce continent, pétrole, gaz, minerais, or, ...pilé)"

Alors là je dis non non et non,
c'est marrant de justifié les erreurs dun pays en pointant du doigt ceux d'un autre, tu est donc d'accord avec l'attitude enfantine: c'est pas ma faute c'est lui qui a commencer ? on va loin avec ce genre de principes !!,
ça montre bien que tu as ton avis, mais qu'il semble être formater par les tendances collectives des eberlué de la montée en puissance ne notre cher pays d'acceuil et de coeur.

Tu as bien raison sur ce point, c'est bien la montée en puissance lié à la grande imprécision politique de la chine sur la scène international qui fait que ce débat existe. Malheuresement, j'ai beau adoré la chine et les chinois, ce n'est pas pour autant que certains principes doivent passer à la trappe et que les gens responsable du gouvernement d'un pays (France,Chine, Etats unis, congo.....) peuvent être dédouaner par ce que tu viens d'enoncer, certaine chose peuvent être excusées d'autres non, et souvent la nature humaine trouve des excuses comme celle que tu site pour soulager sa conscience.
 
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Bonjour,

Il y a des généralités vite avancées selon moi.
Un exemple : "famine organisée" : veut-il parler du Grand Bond en avant ? Je pense plutôt que ce sont des erreurs politiques, liées à un contexte défavorable non ?

Mais il y a aussi des choses dites crument mais vraies. Perte de face.

En Chine il y a les puissants et les humbles. Et le fossé s'agrandit...

En attendant, je pense que beaucoup de chinois (la très grande majorité) n'ont pas la volonté de se rebeller contre le pouvoir en place.
Pour beaucoup de raisons...
je ne vais vous en donner qu'une : le PCC innerve la société (même des chinois "ouverts" ont peur de parler en public), on peut vous trouver, vous dénoncer, vous "rectifier", mais dans la plupart des cas, pas besoin : la plupart des chinois pratiquent l'auto-censure (je ne parle pas), et se concentrent finalement sur l'essentiel : pouvoir vivre, faire vivre leur famille, s'enrichir. La compétition est rude, et le travail est dur, la politique c'est secondaire et ils n'ont aucune prise dessus pour 90% d'entre eux. Alors pourquoi les chinois s'occuperaient de politique ?
 
Dernière édition:
Bonjour,

Pour beaucoup de raisons...
je ne vais vous en donner qu'une : le PCC innerve la société (même des chinois "ouverts" ont peur de parler en public), on peut vous trouver, vous dénoncer, vous "rectifier", mais dans la plupart des cas, pas besoin : la plupart des chinois pratiquent l'auto-censure (je ne parle pas), et se concentrent finalement sur l'essentiel : pouvoir vivre, faire vivre leur famille, s'enrichir. La compétition est rude, et le travail est dur, la politique c'est secondaire et ils n'ont aucune prise dessus pour 90% d'entre eux. Alors pourquoi les chinois s'occuperaient de politique ?

Oui, il y a beaucoup de raisons que les Chinois ne s'occupent pas de la politique, comme par exemple le bourrage de crane des l'enfance pour leur dire que le PC est la pour construire le pays, pour faire avancer le pays, etc...alors, pourquoi s'interesser a la politique s'ils n'ont pas un minimum de stabilite pour la survie ?
Tout ce qui motive les Chinois, c'est de vivre correctement ou de vivre aisement, car le "pouvoir de l'argent" prime sur tout, meme en politique !
 
"Aujourd'hui, retenons les noms de Wei Jingsheng, Hu Jia et Liu Xiaobo A eux trois, ils incarnent l'aspiration de la société chinoise, aussi ancienne que sa civilisation, etc..." de l article de Guy Sorman.

j ai pas l impression que cela reflète l aspiration de la societe chinoise..elle ne cherche qu a améliorer son niveau de vie..pas a se doter de regle "democratique",..ce n est pas une critique mais plutot une constatation..c est vrai pour les chinois mais c est vrai pour nous aussi...certes on se cache derriere de beau ideaux, et on en discute entre nous, ......mais face a gros paquet d argent ou un peu de pouvoir ....soyons honnetes..on mets tout ca au oubliettes vite fait pour la plupart d entre nous...! surtout en preriode de crise !

..il n y pas de grande différence entre nos réactions...c est humain !..c est simplement un peu moins hypocrite en chine (sur ce point)..et ca choque..!..un peu comme les critiques contre les chinoises venales qui ne pensent qu a l argent..ce qui choque c est que ce soit dit clairement..en Occident on ne le dit pas...mais cela se repère a tous les échelons de la société..surtout les haut !!!

Cela dit je suis d accord, il faut des voix qui s élèvent contre un système qu ils estiment mauvais..et paradoxalement un systeme "autoritaire" est indispensable , non pas pour les chinois..(pour qui ce n'est pas un problème)....mais pour nous..!! afin de mettre en avant nos propres dérives (Corruption, Controles des media, lutte des classes,pauvrete...etc), dérives qui sont caches par l idée de démocratie et de liberté que l on nous martelé depuis notre enfance...(nous, on est bien...la chine et l' URSS pas bien)...comme le PCC en fait..

en caricaturant a l extreme avec un film d espionnage humoristique bien connu, "dans les année 60, un pays qui est dirigé par un militaire et une seule chaine de tele controle par le gouvernement cela s appelle comment ?"
.avant le premier choc petrolier on s'enrichissait..donc ou etait le probleme ? simpliste, je l'accorde mais aussi caricatural que la vision de beaucoup sur la chine..