USA / Trump Perspectives Geopolitiques et Interieures 2025

J'ai hate de voir la reaction du peuple americain aux decissions de Trump. Le probleme (pour lui), c'est que la hausse des droits de douanes va avoir un effet inflationiste immediat alors que le rapatriement des entreprises aux US va avoir un impact a 5-10 ans. Donc il n'en vera pas la couleur au cours de son mandat, ni ses electeurs d'ailleurs. Meme chose pour les mines qu'il compte construire en Ukraine. Ca va prendre 5-10 ans pour que les premiers minerais soient exploites.

Quand aux economies decoulant du tronconnage de l'administration US, je me demande bien comment elles vont etre redistribuees au contribuables. Sans doute des "cheques" comme Biden avait fait pendant le covid.
 
J'ai hate de voir la reaction du peuple americain aux decissions de Trump. Le probleme (pour lui), c'est que la hausse des droits de douanes va avoir un effet inflationiste immediat alors que le rapatriement des entreprises aux US va avoir un impact a 5-10 ans. Donc il n'en vera pas la couleur au cours de son mandat, ni ses electeurs d'ailleurs. Meme chose pour les mines qu'il compte construire en Ukraine. Ca va prendre 5-10 ans pour que les premiers minerais soient exploites.

Quand aux economies decoulant du tronconnage de l'administration US, je me demande bien comment elles vont etre redistribuees au contribuables. Sans doute des "cheques" comme Biden avait fait pendant le covid.

Une usine ça se rapatrie en 6 mois
T’inquiète
 
J'ai hate de voir la reaction du peuple americain aux decissions de Trump. Le probleme (pour lui), c'est que la hausse des droits de douanes va avoir un effet inflationiste immediat alors que le rapatriement des entreprises aux US va avoir un impact a 5-10 ans. Donc il n'en vera pas la couleur au cours de son mandat, ni ses electeurs d'ailleurs. Meme chose pour les mines qu'il compte construire en Ukraine. Ca va prendre 5-10 ans pour que les premiers minerais soient exploites.

Quand aux economies decoulant du tronconnage de l'administration US, je me demande bien comment elles vont etre redistribuees au contribuables. Sans doute des "cheques" comme Biden avait fait pendant le covid.
Bravo tu as résumé pourquoi les politiques ne font plus rien depuis des décennies.
Lui fait des choses qu'on soit d'accord ou pas avec lui... et mon petit doigt me dit qu'il fera le nécessaire pour que les résultats soient perceptibles dans un délais plus court.
 
t'as pas encore compris ce que Trump est prêt à mettre en place

Hm j'ai suffisament de bouteille pour savoir que les politiciens qui debarquent avec fanfares et trompettes sont generalement les memes qui ne font rien. Il n'y a qu'a voir Sarkozy et son karsher.
 
Hm j'ai suffisament de bouteille pour savoir que les politiciens qui debarquent avec fanfares et trompettes sont generalement les memes qui ne font rien. Il n'y a qu'a voir Sarkozy et son karsher.
Sarkozy voulait passer le karsher mais au final il a fait "l'ouverture" a gauche.
Trump fait tout l'inverse, il ne cherche pas à séduire la gauche, il fait du rentre dedans direct...

Il a 2 avantages pour lui, il a fait un premier mandat et compris que s'il voulait changer les choses c'était en passant en force des le début de son mandat... et par ailleurs il n'a pas d'enjeu de réélection le concernant...
 
et par ailleurs il n'a pas d'enjeu de réélection le concernant...

Il y a des elections de mi-mandat dans 2 ans et il va passer pour un con s'il se fait battre.

De toutes facons, l'electeur lambda se fout pas mal de la situation economique du pays dans 10 ans. Il regarde son caddie et s'il ne peut pas le remplir, il va geuler. Surtout s'il voit Trump et ses copains milliardaires s'en fouttrent plein les fouilles.
 
Et il y a une difference entre faire le pitre quand t'es dans l'opposition et faire le pitre quand t'es au pouvoir.
 
J’aime bien ton nouveau titre de pseudo
 

« S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre » : Trump remet en cause l’engagement américain dans l’Otan


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6 mars 2025

Donald Trump a réitéré les critiques américaines sur la faiblesse des dépenses militaires européennes. Tout en lançant une pique destinée à la France, à laquelle Macron a répondu.

Article : Donald Trump met à nouveau sous pression les membres de l’Otan. Le président américain a une nouvelle fois remis en cause jeudi l’engagement américain au sein de l’alliance transatlantique, estimant que les États-Unis ne devaient pas venir au secours des pays qui, à ses yeux, ne dépensent pas assez pour leur propre défense.

« S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre », a indiqué le président américain à des journalistes depuis la Maison Blanche. Les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord « devraient payer plus », a-t-il martelé.


Trump on NATO: If the United States was in trouble and we called them and said we've got a problem. You think they're going to come and protect us? I’m not so sure pic.twitter.com/6FxwLQtdiU

— Acyn (@Acyn) March 6, 2025

« Mon plus gros problème avec l’Otan (…) c’est que si les États-Unis avaient un problème et qu’on appelait la France ou d’autres pays que je ne nommerais pas en disant on a un problème, vous pensez qu’ils viendraient nous aider, comme ils sont censés le faire ? Je n’en suis pas sûr… » a également estimé le président républicain.

« Nous sommes des alliés loyaux et fidèles », a répondu Emmanuel Macron à son homologue américain, tard ce jeudi soir, en marge du sommet européen à Bruxelles. « On peut attendre de la réciprocité », a-t-il même ironisé.

Vers un renforcement de la défense européenne

Les pays européens ont pendant des décennies largement délégué aux États-Unis le coût de leur sécurité, assurée par Washington dans le cadre de l’Otan, et ont réduit leurs dépenses militaires. Les États-Unis, qui ont consacré près de 3,3 % de leur PIB à la défense en 2024, critiquent depuis plusieurs années la faiblesse des dépenses militaires européennes. Donald Trump a déclaré en janvier qu’il estimait que les pays membres de l’Otan devraient dépenser 5 % de leur PIB dans leur défense.

Déterminés à réagir face au désengagement américain, les dirigeants européens ont affiché ce jeudi leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent. Réunis en sommet exceptionnel à Bruxelles, les 27 ont donné leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé « Réarmer l’Europe », qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d’euros, soulignant « la nécessité d’accroître substantiellement les dépenses en matière de défense ».

Pour Emmanuel Macron, la Russie a « déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial », et, dans ce contexte, « rester spectateur serait une folie ». Sa proposition d’ouvrir un débat sur la protection de l’Europe par l’arsenal nucléaire français fait d’ailleurs son chemin. C’est « très prometteur », a réagi le chef du gouvernement polonais Donald Tusk.



Entre un psychopathe nevrose , et Macron dans le role de la grenouille en chef qui veut se faire aussi grosse que le boeuf devant ses partenaires , c'est bien engage !
:hum:
 
Dernière édition:
Il retourne déjà sa veste

Les douaniers et les transitaires doivent s'arracher les cheveux : Trump annonce des droits, les suspend pour 1 mois, les applique 3 jours, les suspend à nouveau, change les taux ... Un vrai cauchemar. Et selon que ta marchandise passe la douane le jeudi ou le vendredi, tu es taxé à 25%, ou 0% !!!

"La Chine, animée par un esprit humanitaire, a apporté son aide à plusieurs reprises aux États-Unis. Ces derniers ne devraient pas répondre par de l'ingratitude, et encore moins en imposant des taxes injustifiées", a déclaré Wang Yi.
Traduit en langage Trump : "D'abord t'as même pas dit merci, ensuite, t'as pas les cartes en main ... et c'est pas parce que t'as un beau costard que ça va changer les choses..." :ptdr: :ptdr: :ptdr:
 
« Mon plus gros problème avec l’Otan (…) c’est que si les États-Unis avaient un problème et qu’on appelait la France ou d’autres pays que je ne nommerais pas en disant on a un problème, vous pensez qu’ils viendraient nous aider, comme ils sont censés le faire ? Je n’en suis pas sûr… » a également estimé le président républicain.
Trump oublie que l'article 5 de la charte de l'OTAN a été invoqué une seule fois : le 12 septembre 2001, au lendemain des attentats aux US, et les membres de l'OTAN ont répondu présent ! :siffle:
 
Les douaniers et les transitaires doivent s'arracher les cheveux : Trump annonce des droits, les suspend pour 1 mois, les applique 3 jours, les suspend à nouveau, change les taux ... Un vrai cauchemar. Et selon que ta marchandise passe la douane le jeudi ou le vendredi, tu es taxé à 25%, ou 0% !!!
Au Canada, des magasins avaient déjà retiré tous les produits venant des USA des rayons et cherchaient des produits locaux. Il va falloir tout remettre pour un mois.
 
Au Canada, des magasins avaient déjà retiré tous les produits venant des USA des rayons et cherchaient des produits locaux. Il va falloir tout remettre pour un mois.
Je sais que les alcools américains (commes les whisky) ont été retirés de la vente au Québec. Mais pourrons t-ils les remettre, certains se sont peut-être dévoués pour ne pas gaspiller :drunk:
 

« Renversement des alliances » et « loi du plus fort » : Bayrou accuse Trump de « détruire l’ordre international »

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7 mars2025

Invité de l’émission « La Grande interview » sur Europe 1 et CNews ce vendredi matin, le Premier ministre s’est longuement exprimé sur la situation internationale, un peu plus bouleversée depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Situation : La situation internationale était le principal sujet. Et François Bayrou a tout de suite donné le ton sur Europe 1 et CNews ce vendredi matin. « Il y a trois ans, nous avons vu (la Russie) se jeter sur son pays voisin (…) pour le happer et le prendre. (…) C’est une chose qui change la manière dont les nations vont vivre ensemble », a posé d’emblée le Premier ministre, invité de l’émission « La Grande interview », déplorant un passage de « la force de la loi » à « la loi du plus fort ».

Or, à cette situation déjà inédite, vient de s’ajouter « le renversement des alliances » initié par Donald Trump. « Un allié qui décide de passer dans le camp de vos adversaires, qui déclare une guerre commerciale et prétend annexer des territoires qui appartiennent à des pays libres… Ça s’appelle une destruction de l’ordre international. La remise en cause de tout ce à quoi nous croyons », a taclé François Bayrou, citant les nombreuses déclarations du milliardaire républicain depuis son retour à la Maison-Blanche sur l’Ukraine, le canal de Panama, le Groenland, Gaza et les droits de douane… « Je lui donne tort de rendre le monde plus dangereux que ce qu’il était », a encore critiqué le Premier ministre, ne retenant pas ses coups contre le président américain.

« On ne peut pas laisser désarmer le pays »

Face à ces bouleversements, « l’Europe doit se défendre elle-même et c’est le seul point sur lequel je suis d’accord avec Trump », a-t-il estimé. Or, sur ce point, « la France est la seule (parmi les 27) à avoir fait des efforts d’indépendance, d’autonomie, depuis des dizaines d’années », s’est félicité le Premier ministre au micro de l’émission « La Grande interview », incluant « tous les gouvernements successifs du pays » depuis Charles de Gaulle.


À lire aussiAu sommet de Bruxelles, Emmanuel Macron et le réveil de l’Europe : « Il consolide son leadership »


Sur la dissuasion nucléaire, un sujet qui revient sur la table depuis plusieurs jours, « le patron, ça reste le président de la République française », mais les intérêts vitaux de la France peuvent être les mêmes que ceux des autres pays de l’Union européenne, a répété François Bayrou, dans la même lignée que ce qu’a dit Emmanuel Macron lors de son allocution mercredi soir. « Ce qui se joue en Ukraine, (…) c’est la loi qui fait que les nations peuvent vivre libres en Europe », a justifié le Premier ministre.

« On ne peut pas laisser désarmer le pays »

Poursuivant sur le sujet de la défense, le maire de Pau a assuré que « la responsabilité du gouvernement est de répondre qu’on ne peut pas laisser désarmer le pays ». Cependant, « on ne peut pas, au nom des enjeux de défense, oublier la totalité des autres enjeux », a estimé François Bayrou, citant plusieurs domaines qui ne doivent pas « être dépouillés » de leurs budgets, comme l’éducation et les finances publiques - qui « ne peuvent pas être laissées dans l’état de délabrement, de déséquilibre dans lequel elles sont ».

Mais comment financer la Défense tout en maintenant à flot le budget ? « Les solutions ne sont pas arrêtées. Le travail va prendre des semaines, peut-être jusqu’à deux mois », a dévoilé François Bayrou, assurant que la possibilité de faire appel à l’épargne des Français n’était qu’une option parmi d’autres et qu’aucune décision n’était prise.


 

L’Europe et l’Ukraine sans l’Amérique ? par Riccardo Perissich / Riccardo Perissich est Directeur d'études à l'École d'économie politique de la LUISS (Rome)

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6 mars 2025

La liturgie bien établie des rencontres entre Trump et ses interlocuteurs étrangers est la suivante : on commence par une rencontre dans le bureau ovale avec l’interlocuteur et quelques intimes en présence de quelques journalistes sélectionnés.

Analyse :
L’objectif est d’échanger des compliments, de flatter l’ego de Trump et de préparer la discussion sérieuse qui aura lieu dans un contexte confidentiel. À la fin, une conférence de presse commune est prévue.

Ceux qui auront la patience de regarder les cinquante minutes fatidiques de la rencontre de vendredi entre Trump et Zelensky seront d’abord frappés par sa longueur. L’échange a commencé par les habituelles civilités bilatérales, mutuellement amicales. Puis il s’est prolongé alors que le nœud du problème émergeait. En substance, deux exigences différentes et incompatibles : celle de Trump de reconnaître que sa seule signature suffit à rendre un accord crédible et celle de Zelensky d’avoir des garanties solides face à un adversaire assurément peu fiable.

Après quarante minutes de discussion somme toute courtoise, la situation a explosé à la suite d’une intervention impromptue et offensante de Vance à l’encontre de Zelensky. Les dernières minutes sont celles que nous connaissons tous. Même ceux qui sont réfractaires au complotisme sont tentés de penser que ce qui s’est passé dans le bureau ovale était un piège délibéré. Sinon, pourquoi Trump, maître de cérémonie, aurait-il laissé durer si longtemps et en public une discussion importante et prévisible, mais qui aurait dû avoir lieu en privé ? La phrase finale de Trump en témoigne : « C’était un grand moment de télévision. »

À ce stade, la première question qui se pose est la suivante : en épousant ouvertement les thèses russes sur la guerre et en préconisant un accord avec Poutine, quels qu’en soient les coûts pour l’Ukraine et l’Europe, quel est l’objectif de Trump ? Peut-être des avantages économiques, mais qui semblent en tout cas très modestes. Peut-être séparer la Russie de la Chine ; une inversion de la stratégie de Nixon. Cependant, lorsque Nixon et Kissinger ont mené à bien cette brillante opération, les relations entre la Chine et l’URSS s’étaient déjà fortement détériorées. Au contraire, les relations entre la Russie actuelle et la Chine ne cessent de se consolider. Elles peuvent peut-être s’atténuer, mais un changement soudain de cap de la part de Poutine n’est pas crédible.

Une autre théorie se profile alors : pour Trump, l’accord avec Poutine n’est que la première étape d’un projet plus vaste d’accord entre les grandes puissances pour se partager l’influence sur les affaires mondiales. En substance, un nouveau Yalta à l’échelle planétaire. Dans cette perspective, le prochain sacrifice serait Taïwan. Les avantages pour la Russie et la Chine seraient évidents. À part la gloire personnelle de Trump, on ne voit pas ce que les États-Unis y gagneraient.


Les répercussions négatives se feraient sentir non seulement en Europe, mais aussi parmi les alliés de l’Amérique en Asie. Mais il est difficile que cela fonctionne dans un monde rempli de puissances moyennes qui se bousculent pour élargir leur marge de manœuvre. En l’espace de quelques mois, les États-Unis passeraient du statut de centre du plus grand réseau d’alliances jamais connu dans l’histoire à une situation d’isolement substantiel et de conflit, surtout avec leurs alliés. La puissance de l’Amérique reposerait uniquement sur la force, certes considérable, mais que Trump affirme ne pas vouloir utiliser. Il existe enfin une troisième hypothèse : que Trump n’ait aucune vision globale et qu’il aborde les problèmes uniquement de manière opportuniste, guidé par une forme particulière de mégalomanie.

Les personnes sensées ont raison de continuer à espérer que les forces de la raison se réveillent au sein de la société américaine et surtout au sein du parti républicain avant qu’il ne soit trop tard. Le silence assourdissant des sénateurs républicains est inquiétant, mais les médias proches du parti publient des analyses sévères. La majorité des républicains au Congrès est cependant très fragile et un parti démocrate moins étourdi par la défaite aurait une grande marge de manœuvre. D’autant plus qu’en plus des contradictions de la politique étrangère, Trump devra bientôt faire face aux conséquences de sa politique intérieure, notamment économiques. Il n’est toutefois pas très judicieux de spéculer sur ces développements aujourd’hui, car cela prendra de toute façon du temps et il y a des urgences qui ne peuvent attendre.

Dans ces conditions, que peut et doit faire l’Europe ? En réalité, nous avons deux impératifs. Le premier est d’adopter rapidement des mesures crédibles : des actes concrets, pas des intentions ou des procédures. Le second est de ne pas faire de promesses que nous ne saurions pas tenir. La division entre ces deux impératifs est très subtile, mais pas impossible à gérer.

Le dilemme auquel nous sommes confrontés est le suivant. Si l’on considère les prévisions des principaux analystes, l’effort supplémentaire que l’Europe doit fournir pour rendre crédible sa capacité de défense face à la menace russe est économiquement supportable, même s’il est considérable : moins de deux points de PIB pour l’UE et le Royaume-Uni.

Cependant, même si les décisions qui s’imposent étaient prises aujourd’hui, il faudrait du temps pour y donner suite efficacement. Dans l’immédiat et pour une période à déterminer, il serait impossible, tant sur le plan industriel qu’opérationnel, de se passer du soutien américain. Si la perspective à long terme des relations transatlantiques reste incertaine, il y a donc des raisons urgentes de ne pas interrompre le dialogue avec l’Amérique ; ce qui implique également de favoriser la reprise d’un dialogue constructif – mais non humiliant – entre Zelensky et Trump.


La tâche est certainement rendue plus difficile par la décision d’interrompre brutalement l’aide militaire à l’Ukraine. Cependant, un engagement européen plus important est l’une des principales demandes de Trump ; beaucoup auront remarqué ses éloges envers la Pologne lors de sa rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Tout aussi important est le contact avec les autres alliés, en particulier en Asie, au Canada et en Amérique latine, qui ont des problèmes similaires aux nôtres par rapport à l’Amérique de Trump.

Même s’il n’est pas hors de portée, l’engagement demandé à l’Europe nécessite une forte mobilisation de l’opinion publique. Celle-ci n’est possible que si l’on s’accorde sur une vision commune de la menace russe.

Face au conflit en Ukraine, nous assistons en effet à deux visions opposées, y compris de la part de ceux qui n’hésitent pas à attribuer à Poutine la responsabilité de la guerre. Pour certains, il s’agit essentiellement d’un conflit qui concerne l’Ukraine. D’autres, en revanche, estiment que la guerre actuelle n’est qu’une composante d’un conflit insoluble entre la Russie de Poutine et l’Europe ; un conflit qui ne prendra fin que lorsque la Russie aura dépassé la vision impériale qu’elle a du monde et d’elle-même. Seule cette deuxième analyse est capable de mobiliser l’opinion.

Ce dilemme, qui nous sépare clairement de Trump, existe également en Europe. Les pays scandinaves, les pays baltes et la Pologne l’ont clairement surmonté. C’est probablement aussi le cas de la Grande-Bretagne. Macron l’a précisé, mais il doit encore convaincre le pays. En Allemagne et en Italie, les malentendus sont nombreux, tant à droite qu’à gauche de l’échiquier politique. Il est frappant de constater que beaucoup de ceux qui critiquent vertement le «paix de Trump» sont les mêmes qui, il y a trois ans, s’opposaient à une «guerre par procuration» dans laquelle nous étions entraînés par l’Amérique de Biden et demandaient des initiatives européennes en vue d’une paix qui ne serait pas très différente de celle que Trump préconise aujourd’hui. Il est également frappant de voir le chœur de ceux qui nous expliquent que «De Gaulle avait donc raison». En oubliant peut-être que l’Europe de De Gaulle, de l’Atlantique à l’Oural, n’était pas très différente de celle de Trump : éloignée de l’Amérique, basée sur des nations indépendantes, amie de la Russie et surtout indifférente au sort des autres pays d’Europe de l’Est. Ce qui n’empêchait pas De Gaulle d’appeler à l’unité de l’Occident en cas de danger. La clarté de la vision est donc une condition indispensable à la crédibilité de la stratégie européenne. À en juger par les débats publics en cours, la question reste ouverte. Paradoxalement, il semble plus facile de consolider le consensus sur les critiques à l’égard de Trump que sur la réalité de la menace russe.

La dernière question demeure : qu’est-ce que l’Europe ? Il est clair que ce ne sera pas les 27. La seule solution est une coalition de volontaires qui part de l’arc allant de la Scandinavie à la Pologne et comprend l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Le tout avec le soutien de la Commission. Elle est importante pour résoudre les problèmes de financement de l’effort militaire et pour l’inévitable lien avec le contentieux économique qu’elle sera appelée à gérer. Les réunions de Paris et de Londres ont montré qu’une initiative européenne est sur le point de mûrir, même si ses contours ne sont pas encore clairs. Il est important qu’un groupe de pays déterminés mette les autres devant le fait accompli d’une position définie. Cette position devra faire face de manière crédible à l’urgence à court terme, c’est-à-dire le soutien à l’Ukraine, et à moyen terme, c’est-à-dire la construction d’une « autonomie stratégique » européenne. On ne sait pas encore qui y adhérera. Le choix de Giorgia Meloni sera particulièrement difficile car il mettra en jeu l’équilibre de sa coalition gouvernementale.

Le tournant historique européen arrive donc à son point critique. Sous la pression d’événements qui ne permettent plus de tergiverser et en pleine crise avec notre principal allié. En essayant de ne pas tomber dans le piège résumé par une blague fameuse sur la différence entre le FMI et la Banque mondiale : le premier intervient immédiatement avec la mauvaise réponse et la seconde trop tard avec la bonne réponse.

 
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« C’est une gifle en pleine face » : le blues des électeurs de Trump licenciés pour raison budgétaire

Dans les médias américains, de nombreux Américains qui avaient soutenu le candidat républicain en novembre expriment leur amertume, voire leurs regrets, après avoir été victimes des coupes budgétaires.

 
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