Mais l’ALDE a effectivement reçu, ces dernières années, d’importants financements de la part de Bayer, Uber, Google ou encore du géant suisse des pesticides Syngenta.
Sur la seule année 2018, ce parti centriste libéral a reçu
122 000 euros de la part de huit multinationales et lobbys. Tous ont payé un droit d’entrée compris entre 7 000 et 18 000 euros pour pouvoir
Lien retiré, organisé à Madrid en novembre 2018, ou lors de colloques.
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« C’est une pratique courante et parfaitement légale [contrairement à la France, où le financement politique par les entreprises est interdit] :
nous ouvrons nos débats à ces entreprises, qui participent en retour aux frais d’organisation de ces événements », explique, de son côté, Didrik de Schaetzen, le directeur de la communication de l’ALDE.
Dans un état d’esprit très bruxellois, où le rapport aux lobbys est beaucoup plus décomplexé qu’en France, le parti revendique son ouverture aux
« parties prenantes ».
« On a aussi des relations avec des ONG », s’empresse de souligner M. de Schaetzen, mais aucune n’a eu son rond de serviette au congrès de Madrid.
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S’ils ne représentent qu’une goutte d’eau par rapport à son budget total de 3,5 millions d’euros, ces 122 000 euros sont extrêmement importants pour l’ALDE. Ces donations d’entreprises privées qui, par le plus grand des hasards, frôlent chacune pour la plupart le plafond légal annuel de 18 000 euros, lui permettent de rester dans les clous des règles européennes. Celles-ci imposent aux partis d’avoir, aux côtés de leur financement public, au moins 15 % de ressources propres issues de donateurs privés, de contributions des élus ou d’activités annexes.
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Le parti centriste n’est d’ailleurs pas le seul à bénéficier de ces largesses. Selon les calculs du
Monde, au cours de la dernière législature, quelque 92 entreprises ont versé 1 034 506 euros à cinq grands partis politiques européens.