«La France doit déclencher un état d’urgence économique» par Claude Sicard Docteur en économie
FIGAROVOX/TRIBUNE - Avant même la crise, la situation de l’économie française était très mauvaise en comparaison des autres pays européens, rappelle l’économiste Claude Sicard. Le ralentissement de l’économie ne va faire selon lui qu’aggraver nos maux. Des mesures d’exception s’imposent.
Extrait : Les mesures de confinement général de la population qui ont été prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie du coronavirus ont mis toute l’économie du pays à l’arrêt. Notre Président, dès l’arrivée du Covid-19 sur notre territoire, n’a pas hésité à donner le cap: sauver des vies quoi qu’il en coûte, empruntant à Mario Draghi sa formule lapidaire:
«whatever it costs». On en est, actuellement, à 27.000 décès, et, la courbe commençant à s’infléchir, on entreprend de procéder à une levée du confinement, mais avec d’infinies précautions, ce que l’on peut comprendre.
La situation de l’économie française, déjà avant la crise du coronavirus, était loin d’être florissante.
Les dégâts causés à l’économie de notre pays par le coronavirus vont se révéler, à mesure que l’on va avancer, considérablement plus importants qu’on ne l’imagine aujourd’hui, et il faut bien comprendre que la situation de l’économie française, déjà avant la crise du coronavirus, était loin d’être florissante.
Une analyse rapide de l’économie française indique que, parmi les quatre principaux secteurs d’activité, des secteurs structurants que le gouvernement hollandais dans sa politique d’intervention dans l’économie appelle des «tops-sectors», deux se trouvaient déjà en difficulté.
L’industrie automobile, tout d’abord: ce secteur est important (210.000 personnes), mais il est quatre fois moins puissant que son homologue outre-Rhin, et il a manifesté ces dernières années quelques signes de faiblesse. Sa production, en effet, décline: on est passé de 3,5 millions de véhicules en 2000 à 2 millions en 2018. Second problème: la mutation vers le véhicule électrique, ce qui va nécessiter une profonde restructuration des chaines de production, et cela se traduira immanquablement par une forte réduction des effectifs.
Second secteur: l’agroalimentaire. Ce secteur, traditionnellement important dans notre économie, est depuis quelques années fortement concurrencé par les Hollandais et les Allemands qui sont, globalement, plus compétitifs. Ainsi, sur les marchés internationaux les producteurs français sont-ils passés de la seconde place à la quatrième, battus par les Hollandais et les Allemands. En 2018, nos exportations sont montées à 44 milliards d’euros, contre 72 milliards dans le cas de l’Allemagne et 94 milliards dans celui des Pays-Bas. Un économiste réputé pour ses analyses sectorielles, Alexandre Milicourtis, du groupe Xerfi, a même parlé dans un de ses articles d’une «Berezina»! Notre industrie agroalimentaire a besoin d’être restructurée, nous dit cet expert, car elle est constituée de beaucoup trop de petites entreprises.
Suite de l'analyse >>>
FIGAROVOX/TRIBUNE - Avant même la crise, la situation de l’économie française était très mauvaise en comparaison des autres pays européens, rappelle l’économiste Claude Sicard. Le ralentissement de l’économie ne va faire selon lui qu’aggraver nos maux. Des mesures d’exception s’imposent.
www.lefigaro.fr
Pas tres rejouissant tout ca !