Trump et Johnson fragilisent le modèle allemand: tant mieux pour la France et l’Europe!
FIGAROVOX/TRIBUNE - La guerre commerciale engagée par Washington et le Brexit nuisent au commerce extérieur allemand. C’est une opportunité pour un changement de cap de l’Union européenne, qui devrait se recentrer sur son marché intérieur, argumente l’économiste Nicolas Goetzmann.
Extrait : L’industrie allemande était perçue, il y a encore peu, comme le moteur indépassable de l’économie européenne. Or les premières vagues de la guerre commerciale opposant Chine et États-Unis ont désormais touché Berlin. Pour ce mois de juin 2019, la production industrielle allemande s’est contractée de 5,2 % comparativement au même mois de l’année passée. Sur le seul dernier mois, la chute a été de 1,5 %. Du point de vue des exportations, le mois de juin 2019 affiche un recul de 8 % en comparaison de juin 2018. Des circonstances qui pourraient mener l’Allemagne vers un nouveau trimestre de contraction de son PIB, après l’épisode temporaire de la fin 2018, entraînant ainsi l’ensemble de la zone euro sur le terrain glissant de la stagnation, sans oublier un éventuel scénario de récession.
Paradoxalement, l’escalade entre Washington et Pékin produit ses effets les plus lourds en Allemagne, en raison de la forte vulnérabilité au commerce mondial du modèle économique développé par Berlin au cours de ces dernières années. Puisque le pays exporte l’équivalent de 50 % de son PIB tout en affichant un excédent commercial de biens de près de 230 milliards d’euros (2018), soit 7 % de son PIB, l’Allemagne s’est donné le rôle du canari dans la mine du commerce mondial. En faisant reposer sa croissance sur la bonne volonté des autres pays à acheter sa production, Berlin s’est mis en situation de dépendance de ses principaux partenaires commerciaux, Chine, États-Unis, Royaume Uni, pour ne citer que les pays hors zone euro.
Mais cette «stratégie» n’est pas restée cantonnée à l’Allemagne. Désormais - et puisque les politiques d’austérité des années 2010 ont également eu pour objet de comprimer la consommation de certains pays (Espagne, Grèce, Italie) - c’est l’ensemble de la zone euro (hormis la France, qui pourrait en être le contre-exemple) qui s’est positionnée sur un tel axe «mercantiliste» dont le principe est simple. En freinant sa consommation et en cherchant à profiter de la croissance relativement plus forte de l’étranger, les pays européens parviennent à créer un déséquilibre entre leur demande intérieure et la demande étrangère. Mécaniquement, les importations progressent ainsi moins rapidement que les exportations, ce qui conduit à former un excédent commercial sur le reste du monde. Collectivement, les 19 pays de la zone euro présentent alors un tel excédent de 200 milliards d’euros sur la planète hors zone euro. Un déséquilibre qui est la source de la colère de Donald Trump à l’égard du continent «L’Europe nous traite plus mal que ne le fait la Chine» annonçait-il lors d’une interview donnée à Fox News en juin 2019. Mais ce déséquilibre est maintenant la cause de la nouvelle vulnérabilité économique du continent.
En haussant le ton dans la poursuite de sa guerre commerciale avec Xi Jinping, en menaçant la Chine de la mise en place de nouveaux tarifs douaniers dès le 1er septembre - tandis que la Banque centrale chinoise pourrait laisser sa devise se déprécier dans les prochaines semaines - la zone euro, Allemagne en tête, est dans une situation critique. Et cela est sans compter la plus grave menace qui pèse sur Berlin, c’est-à-dire la possibilité de voir Donald Trump imposer des tarifs douaniers de 25 % aux importations automobiles à destination des États-Unis, ce qui viendrait enfoncer le clou du déclin industriel allemand.
Suite de l'article >>>
www.lefigaro.fr
Article ayant plusieurs jours mais interessant , le titre est un peu ambigu mais bon !
FIGAROVOX/TRIBUNE - La guerre commerciale engagée par Washington et le Brexit nuisent au commerce extérieur allemand. C’est une opportunité pour un changement de cap de l’Union européenne, qui devrait se recentrer sur son marché intérieur, argumente l’économiste Nicolas Goetzmann.
Extrait : L’industrie allemande était perçue, il y a encore peu, comme le moteur indépassable de l’économie européenne. Or les premières vagues de la guerre commerciale opposant Chine et États-Unis ont désormais touché Berlin. Pour ce mois de juin 2019, la production industrielle allemande s’est contractée de 5,2 % comparativement au même mois de l’année passée. Sur le seul dernier mois, la chute a été de 1,5 %. Du point de vue des exportations, le mois de juin 2019 affiche un recul de 8 % en comparaison de juin 2018. Des circonstances qui pourraient mener l’Allemagne vers un nouveau trimestre de contraction de son PIB, après l’épisode temporaire de la fin 2018, entraînant ainsi l’ensemble de la zone euro sur le terrain glissant de la stagnation, sans oublier un éventuel scénario de récession.
Paradoxalement, l’escalade entre Washington et Pékin produit ses effets les plus lourds en Allemagne, en raison de la forte vulnérabilité au commerce mondial du modèle économique développé par Berlin au cours de ces dernières années. Puisque le pays exporte l’équivalent de 50 % de son PIB tout en affichant un excédent commercial de biens de près de 230 milliards d’euros (2018), soit 7 % de son PIB, l’Allemagne s’est donné le rôle du canari dans la mine du commerce mondial. En faisant reposer sa croissance sur la bonne volonté des autres pays à acheter sa production, Berlin s’est mis en situation de dépendance de ses principaux partenaires commerciaux, Chine, États-Unis, Royaume Uni, pour ne citer que les pays hors zone euro.
Mais cette «stratégie» n’est pas restée cantonnée à l’Allemagne. Désormais - et puisque les politiques d’austérité des années 2010 ont également eu pour objet de comprimer la consommation de certains pays (Espagne, Grèce, Italie) - c’est l’ensemble de la zone euro (hormis la France, qui pourrait en être le contre-exemple) qui s’est positionnée sur un tel axe «mercantiliste» dont le principe est simple. En freinant sa consommation et en cherchant à profiter de la croissance relativement plus forte de l’étranger, les pays européens parviennent à créer un déséquilibre entre leur demande intérieure et la demande étrangère. Mécaniquement, les importations progressent ainsi moins rapidement que les exportations, ce qui conduit à former un excédent commercial sur le reste du monde. Collectivement, les 19 pays de la zone euro présentent alors un tel excédent de 200 milliards d’euros sur la planète hors zone euro. Un déséquilibre qui est la source de la colère de Donald Trump à l’égard du continent «L’Europe nous traite plus mal que ne le fait la Chine» annonçait-il lors d’une interview donnée à Fox News en juin 2019. Mais ce déséquilibre est maintenant la cause de la nouvelle vulnérabilité économique du continent.
En haussant le ton dans la poursuite de sa guerre commerciale avec Xi Jinping, en menaçant la Chine de la mise en place de nouveaux tarifs douaniers dès le 1er septembre - tandis que la Banque centrale chinoise pourrait laisser sa devise se déprécier dans les prochaines semaines - la zone euro, Allemagne en tête, est dans une situation critique. Et cela est sans compter la plus grave menace qui pèse sur Berlin, c’est-à-dire la possibilité de voir Donald Trump imposer des tarifs douaniers de 25 % aux importations automobiles à destination des États-Unis, ce qui viendrait enfoncer le clou du déclin industriel allemand.
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Trump et Johnson fragilisent le modèle allemand: tant mieux pour la France et l’Europe!
FIGAROVOX/TRIBUNE - La guerre commerciale engagée par Washington et le Brexit nuisent au commerce extérieur allemand. C’est une opportunité pour un changement de cap de l’Union européenne, qui devrait se recentrer sur son marché intérieur, argumente l’économiste Nicolas Goetzmann.

Article ayant plusieurs jours mais interessant , le titre est un peu ambigu mais bon !
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