La zone euro doit aller « bien plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et
pourrait même être contrainte d’en effacer une partie, estime le Fonds monétaire
international dans un rapport publié mardi 14 juillet (
http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2015
/cr15186.pdf?hootPostID=2cd94f17236d717acd9949448d794045) .
« La dette de la Grèce ne peut désormais être viable qu’avec des mesures d’allégement »,
ajoute le FMI dans ce rapport remis samedi aux autorités européennes, soit avant que
l’accord qui conditionne un nouveau plan d’aide à Athènes ne soit signé. Ce texte, conclu
lundi au petit matin, prévoit une nouvelle aide de 82 à 86 milliards d’euros, à condition que
soient adoptées rapidement une série de réformes à Athènes. Réclamé par Alexis Tsipras
depuis son arrivé à la tête du pays, le préaccord ne fait qu’une brève allusion à un possible
allégement de la dette grecque.
Trois options
Dans son rapport, le Fonds assure pourtant que la dette grecque est « totalement
non-viable » et prévoit qu’elle approchera les 200 % de son produit intérieur brut dans « les
deux prochaines années », contre environ 175 % actuellement.
Dans ce contexte, le Fonds estime que l’Europe n’a d’autre choix que d’alléger la dette
grecque — une option âprement combattue par l’Allemagne — condition de la participation
de l’institution au nouveau plan de sauvetage, souhaitée par les ministres de finances de la
zone euro. « Nous l'avons fait savoir clairement (...) Il nous faut une solution concrète et
ambitieuse au problème de la dette (...) Si on leur donne un délai de grâce de 30 ans, on
leur permet de réduire la dette en retrouvant de la croissance », a souligné un membre du
Fonds monétaire international ayant requis l'anonymat à Reuters.
Le FMI soumet trois options aux Européens.
La première consisterait à étendre de 10 à 30
ans le « délai de grâce » pendant lequel la Grèce n’aurait pas à rembourser sa dette aux
Européens. La deuxième résiderait dans des « transferts annuels » de fonds à la Grèce et la
troisième serait un « effacement de dette » pur et simple, énumère le rapport.
Au-delà la question de la dette, Le FMI estime qu’
une dégradation de la situation en Grèce
pourrait requérir des « financements exceptionnels supplémentaires des Européens »
au-delà des 85 milliards d’euros de trou budgétaire envisagé par Le FMI — 25 milliards de
plus que dans sa précédente note, il y a deux semaines — et retenu, peu ou prou, par la
zone euro dans son préaccord avec la Grèce.