Je le demande vraiment naïvement mais, un moins de natalité implique forcément plus de vieux ? Je suis encore loin d'être "vieille", mais je n'ai absolument aucune envie de passer l'équivalent de tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent clouée dans un lit avec un respirateur et avoir le luxe d'avoir un des "rares jeunes" restants disponibles dans ce futur pour m'essuyer les fesses ...Mais dans ce cas, si je te suis, le prix à payer pour la décroissance serait d'avoir des pays de vieillards. Car c'est bien cela que la décroissance basée sur la dénatalité implique.
Je ne sais pas ce qu'il en sera quand j'arriverai à cet âge là, je ne dis pas que la vie ne vaut plus rien une fois un certain âge passé ... mais je ne sais pas si beaucoup de vieux sont bien heureux d'être toujours présents sur Terre après un temps de végétation ?? Quand Xi me raconte la tristesse de la majorité des vieux de la maison de repos dans laquelle il travaille ... Ca donne vraiment pas envie d'y finir sa vie ...
En fait, ça me fait penser au 1er épisode de Scrubs (série hospitalière) où le héros s'étonne que la plupart de ses patients sont des vieux, et là son chef lui dit un truc genre "mais que croyais-tu ? notre rôle à nous, médecins, est justement de maintenir en vie des personnes qui auraient du mourir il y a bien longtemps".
Bref, je ne remets pas en question la médecine, les progrès scientifiques, je ne dis pas qu'il faut laisser crever des gens qu'on pourrait soigner etc. mais je me demande jusqu'où il faut aller ?
Est-ce que c'est vraiment "bien" de pousser toujours plus loin le progrès pour maintenir en vie le plus longtemps possible les humains ?? Est-ce qu'il n'y a pas une "limite" au-delà de laquelle les efforts ne devraient plus être prioritaires ? Est-ce éthiquement inacceptable de laisser la nature prendre le dessus à partir d'un moment, même si on a les moyens d'empêcher que la nature se produise ?
Ca me fait aussi penser à ce qu'un prof nous avait raconté : le jour où la technologie a permis de détecter des doses plus petites de métaux lourds, de nombreuses eaux autrefois considérées comme potables ont été déclarées non potables, alors qu'il s'agissait de la même eau que l'on buvait sans crainte jusqu'à ce moment. Alors le jour où on sait détecter des picrogrammes par litres, on doit nécessairement prendre les mesures avec ? Tout comme le jour où on sait maintenir en vie des personnes jusqu'à 120 ans "facilement" et sans grand coûts, devra-t-on nécessairement le faire ?