Non. C'est une deduction logique. Pourquoi on charge l'Etat de reprimer les delis s'il n'a pas son mot a dire dans l'education de ses citioyens? Comment est-ce qu'un gamin eleve par un couple de refugies Afghans par exemple peut assimiler les codes de la Republique Francaise si ses propres parents ont d'autres codes? Il y a un bug dans le systeme la...
Reflechis sur cette analyse qui est fort a propos ,et essaye de comprendre et de faire la part des choses avec plus de discernement comme chacun d'entre nous tente de le faire ! Quand aux refugies Afghans ce n'est pas a l'ecole d'eduquer leurs progenitures ni a l'etat , on peut tout au plus leur inculquer les valeurs de la republique francaise rien de plus , c'est le role des parents d'apprendre a leurs enfants a dire bonjour , merci , excusez moi , s'il vous plait , etudie al'ecole , fait tes devoirs , ne frequente pas des racailles , respecte les personnes etc .... Afghans ou non !
Les jeunes face à l’emploi: méritocratie scolaire ou débrouillardise? par Monique Dagnaud Directrice de recherches à l'EHESS
2 septembre 2020
Le joker de la méritocratie scolaire
Extraits choisis : Depuis cinquante ans, l’éducation universitaire s’est imposée comme le nerf de la guerre des positions sociales. Son élan démarre en flèche aux États-Unis dans les années 1970 et est suivi quelques années plus tard dans les pays européens, puis asiatiques.
Aujourd’hui, cette course en faveur de l’enseignement supérieur se poursuit – nombre d’établissements et nombre d’étudiants continuent d’augmenter et surtout de se diversifier partout – mais elle a atteint un certain palier. Dans les pays de l’OCDE, 44% des
millenials (25-34 ans) sont diplômés du supérieur en 2017, alors que les baby boomers (55-64 ans) ne le sont que pour 26% d’entre eux
[1]. Ce qui conduit les chercheurs du Pew Research Center à titrer avec emphase : « Les millenials sont en train de devenir la génération la plus éduquée que l’on ait connue ». La césure entre les diplômés du supérieur, certains à terme de trouver un emploi, et les autres dotés de moindre parchemin, qui peineront bien davantage à s’insérer dans un travail stable, est régulièrement désignée comme la matrice organisatrice des inégalités de destin dans les sociétés modernes.
Un point de clivage essentiel a émergé dans ce marathon aux diplômes : entre les étudiants qui chassent dans les hautes sphères du système, qui poussent le plus loin leurs études, qui fréquentent les établissements prestigieux, et qui souvent multiplient les parchemins grâce aux passerelles édifiées entre les filières, d’une part, et tous les autres, d’autre part. Les bacs + 5 (et souvent davantage), les détenteurs d’un doctorat ou du titre d’une profession d’expertise fermée statutairement (avocat, médecin, journaliste, architecte) et plus largement les diplômés des grandes écoles d’ingénieur ou de management, forment un monde en soi assez éloigné des autres étudiants (des filières professionnelles, ou dans des secteurs moins porteurs) qui vont occuper des positions moyennes. La montée en gamme du niveau de diplôme a abouti à créer une « élite de masse » (le terme est d’Emmanuel Todd), ces premiers de cordée englobant environ 20-25 % des nouvelles générations. Cette élite de masse se distingue du reste de la société par une constellation de critères : une concentration résidentielle dans les grandes agglomérations, avec un espace qui se conforme à un imaginaire romantique de mode de vie – multiplication de services éducatifs et culturels, espaces de coworking, ateliers réhabilités, artisanat et nouveaux créateurs, essor de marques et services qui promettent une expérience humaine, alliance du luxe et du
cheap, floraison de terrasses, d’espaces arborés et/ou dédié à l’agriculture urbaine, lieux événementiels, pistes cyclables, friches rénovées, etc. Chez elle prospère un ethos : la qualité de la vie dans sa dimension existentielle, voire spirituelle, se faire du bien à soi-même, s’améliorer. La célébration de l’individu électron libre dans tous ses choix de vie cohabite avec une vision enchantée du bonheur privé, un retour à un idéal familial new look qui concilie tradition et futurisme. Au fil du temps, les premiers de la classe ont embrassé avec enthousiasme le thème de la liberté et sont moins réceptifs à celui de l’égalité. Ces catégories bien diplômées forment l’
aspirational class, une classe mue par une ambition éthique et esthétique pour elle-même, selon l’expression de la sociologue Elizabeth Currid-Halkett qui se fonde sur le modèle américain* (voir mon article sur Telos du 6 avril 2018).
2/ Les vulnérabilités de la méritocratie scolaire
Alors que la méritocratie scolaire s’impose objectivement comme le cyclotron des positions sociales, elle a perdu de son éclat, de sa force d’exemplarité tant, dans la psyché contemporaine, elle est confondue avec l’idée de détermination par le milieu social d’origine. Elle est vue et dénoncée comme un faux semblant, une notion hypocrite, puisqu’elle ne devrait presque rien à l’effort réel et tout à la chance de naitre dans un univers culturellement privilégié . Des décennies d’analyses bourdieusiennes ont donc abouti à éroder le prestige du bon élève. Dans la doxa journalistique, et plus largement dans les représentations, la méritocratie scolaire est souvent associée à l’image de l’élite, à celle de la domination sociale, et donc à tout de ce qui, dans le monde d’aujourd’hui, soulève bruits et fureur.
Suite de l'analyse >>>
Sur quelles cartes miser pour atteindre le graal de l’insertion? / Monique Dagnaud
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Que font les nouvelles élites américaines de leur argent? / Monique Dagnaud
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