Boeing : des prestataires sous-payés derrière le bug des 737 MAX ?
Des intérimaires payés quelque neuf dollars de l'heure sont-ils responsables des dysfonctionnements que connaissent les Boeing 737 MAX depuis des mois ? Après les deux crashs d'Ethiopian Airlines et de Lion Air, la flotte entière est clouée au sol depuis le milieu du mois de mars. Le logiciel spécialement conçu pour les 737 MAX est pointé du doigt.
Selon les informations révélées par Bloomberg récemment, il s'avère que Boeing ainsi que plusieurs de ses fournisseurs sous-traitent en réalité une partie du développement et des tests des logiciels de l'appareil à des intérimaires.
Lorsque le développement du logiciel du
737 MAX était en cours, Boeing a pris la décision de se séparer d'un certain nombre de ses ingénieurs expérimentés et a mis sous pression certains de ses fournisseurs afin qu'ils réduisent leurs coûts. Résultat : le constructeur américain a de plus en plus recours à des sous-traitants, intérimaires, mal payés pour développer et tester les logiciels de l'appareil, rapporte
Bloomberg.
L'agence précise même que ces intérimaires opèrent, la plupart du temps, depuis un pays qui ne connaît pas grand-chose à l'aéronautique, comme l'Inde.
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Certains de ces intérimaires sont même tout juste diplômés et sont notamment employés par des entreprises indiennes spécialisées dans les nouvelles technologies, comme HCL Technologies. Ces employés devaient écrire les lignes de code du logiciel des 737 MAX. Une décision controversée, selon un ancien ingénieur informatique chez Boeing qui déplore un manque d'efficacité : « Il a fallu plusieurs allers-retours parce que le code n'était pas écrit correctement », a-t-il raconté à Bloomberg. Lui, comme d'autres ingénieurs remerciés entre 2015 et 2017, a confié à l'agence que Boeing souhaitait en réalité, « par tous les moyens, faire baisser les coûts de production », estimant que ses ingénieurs étaient devenus très chers.
Une facture de 10 milliards de dollars
Si Boeing ne semble pas renier son partenariat avec HCL Technologies, elle nie toutefois que les salariés de cette entreprise ont œuvré sur
le fameux logiciel anti-décrochage du 737 MAX, le MCAS, qui a été mis en cause dans les crashs d'Ethiopian Airlines et Lion Air. Dans des propos rapportés par Bloomberg, l'avionneur américain explique « travailler depuis des décennies avec des fournisseurs/partenaires à travers le monde. Notre intérêt premier est de toujours nous assurer que nos produits et services soient fiables, de la plus grande qualité et conformes aux régulations en vigueur ».
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Mais les déboires de Boeing commencent à peser lourd sur les finances de l'entreprise, celle-ci continuant de brûler un peu plus d'argent chaque jour. Sa flotte de
737 MAX est clouée au sol depuis le milieu du mois de mars dernier et, selon
Challenges, il semblerait qu'aucun Boeing 737 MAX ne redécollera avant le premier semestre 2020. Le constructeur a certes réduit sa production de 20 %, passant de 52 à 42 737 MAX produits chaque mois, mais ce rythme lui fait encore dépenser près de 1,5 milliard de dollars par mois. Selon une étude du cabinet Archery, citée par l'hebdomadaire économique, le coût total de ces retards pourrait atteindre, voire dépasser, les 10 milliards de dollars.
VIDÉO. Selon les révélations de Bloomberg, le constructeur américain sous-traite une partie du développement et des tests des logiciels de son appareil.
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Quid des autres logiciels autres que le MCAS integres dans les systemes de bord des Max , voir des autres Boeing 777 & 787 ou sont-ils conçus ?