Euh, oui, c'est exactement ce que j'ai dit (mais je me suis trompé, car c'est, je crois, plutôt Dimitri Karamazov qui sort cette phrase. Je viens d'ailleurs de retrouver le texte original:
"Que faire si Dieu n'existe pas, si Rakitine a raison de prétendre que c'est une idée forgée par l'humanité ? Dans ce cas l'homme serait le roi de la terre, de l'univers. Très bien ! Seulement, comment sera-t-il vertueux sans Dieu ? Je me le demande. [...] En effet, qu'est ce que la vertu ? Réponds-moi Alexéi. Je ne me représente pas la vertu comme un chinois, c'est donc une chose relative ? L'est-elle, oui ou non ? Ou bien elle n'est pas une chose relative ? Question insidieuse. [...] Alors tout est permis ?"
C'est d'autant plus Marrant que j'ai le même prénom que l'un des personnages.
Mais ça n'apporte rien, passons (j'ai barré à postériori ce que je disais, cela n'avais en effet aucun sens).
Je ne suis pas complètement d'accord pour Aristote: il me semble que, par ex., l'Ethique à Nicomaque présente une morale assez différente de la morale Chrétienne version Augustin ou Thomas d'Aquin (sans parler de Pascal). On pourrait par ailleurs argumenter qu'Aristote était "croyant", certes pas au sens pascalien du terme, mais Dieu est quand même assez omniprésent dans son oeuvre.
Et je n'ai absolument pas dit qu'il n'y a de morale que religieuse, loin de moi cette idée, je dis juste que c'est un sujet majeur de débat: comment fonder une morale laique. Il me semble que cette idée a pas mal torturé Nietzsche (mais je reconnais humblement que là j'ai une expertise limitée).
J'aurais pu prendre les stoïques, Platon... Aristote est une facilité. Ce que je voulais dire principalement était que la morale ou l'essence de la morale catholique n'a rien d'innée, c'est une construction qui se base sur d'autres penseurs, principalement des philosophes, et surtout c'est une construction à postériori (les mecs, ils te lisent un philosophe et ils cherchent à coudre les trucs qui manque à base de branlette pour faire genre on y réfléchis... culture du bouchage de trou).
Je ne vois d'ailleurs rien en cela qui puisse être une question majeure (du moins aujourd'hui), pense qu'il faut revenir à l'essentiel (wikipedia) :
" La morale (du latin moralitas, « façon, caractère, comportement approprié ») désigne l'ensemble des règles ou préceptes relatifs à la conformation de l'action humaine aux mœurs et aux usages d'une société donnée."
Je ne vois rien en cela qui puisse contredire que la Morale est en fait un simple état de fait. La morale n'est ni laïque ni religieuse et en ce sens elle n'a pas besoin d'être ni laïque ni religieuse et surtout ; elle est un agrégat : elle ne se précède pas !
C'est donc typiquement une grosse bonne branlette, voir un sophisme intégral. On défini comme morale ce qui est le reflet de la société... elle fluctue, elle change et est donc tout sauf figée (la loi du Talion était un précepte parfaitement moral à une certaine époque, pour l'exemple.) La morale ne peut précéder la société car elle ne fait que définir un aspect de celle-ci.
Quand on cherche à définir la morale, on cherche avant tout à qualifier ce qui est moral à l'instant T dans une société donnée. La religion n'a rien à voir dedans, la laïcité non plus. Tout cela, c'est du vent, des songes, de la poudre pour faire croire à une reflexion.
Notre morale est d'inspiration x ou y, mais elle ne se définie pas par x ou y... elle se défini par ce que nous l'acceptons comme morale.
Quant à la morale étant une construction a posteriori de la Religion, je ne sais pas vraiment, j'ai l'impression que, pour ce qui est du christianisme, cet aspect est présent dès les premiers pères de l'église. Mais là, j'ai l'impression qu'il faut distinguer la "Religion" au sens organisation et dogme de la "croyance" en un système de valeur "extérieur" au monde (je ne sais pas si je suis très clair).
Je ne comprends en effet pas ta dernière phrase. J'ai l'impression que tu cherches trop loin quelque chose qui est simple et dont on oubli souvent la nature : La morale ne peut se précéder (je sais je radote)... ou alors faut m'expliquer comment définir les caractères de la société sans la société.
Attention, on peut réfléchir à la morale, on peut experimenter la morale (façons Diogène et bouge toi de mon soleil tu fais eclipse avec ton cul), mais tant qu'elle n'est que concept elle n'est pas morale, elle ne le devient que quand elle devient un element de définition de la société.