DE QUELS MAUX L'ÉPIDÉMIE EST-ELLE LE RÉVÉLATEUR ?
Le coronavirus continue à se propager mais les indices boursiers rebondissent après une semaine de chute libre. Les investisseurs veulent se rassurer avec le début de reflux de l'épidémie en Chine et les perspectives d'intervention des banques centrales. Cette pause est l'occasion de prendre un peu de recul et de commencer à tirer les premiers enseignements de cette crise.
L'ÉPIDÉMIE : UN RÉVÉLATEUR
L'épidémie a été un catalyseur.
Et un révélateur.
Le révélateur de nombreux maux qui nous touchent mondialement.
LE PROTECTIONNISME
La première réaction des pays touchés a été de fermer les frontières, de s'isoler.
Une tendance de plus en plus forte.
L'épidémie n'est peut-être pas le mal de la globalisation, mais c'est un mal global et la globalisation et la mondialisation n'ont plus la cote.
LE POPULISME ET LE NATIONALISME
Pour lutter contre cette épidémie, pas d'initiative mondiale, même pas de réponse régionale, notamment en Europe.
Des réponses nationales.
Chacun pour soi.
Dans une ambiance où la crainte du peuple, la crainte des politiques d'être accusés de ne pas avoir pris les mesures nécessaires, a conduit à un "précautionnisme" dont on jugera après coup s'il a été excessif.
LA DÉPENDANCE À LA CHINE
La Chine s'arrête et le monde se demande s'il peut continuer à fonctionner, sans smartphone, sans paracétamol et sans touriste chinois.
LA TENDANCE À LA PANIQUE
Est-ce la faute des réseaux sociaux qui amplifient tout, à coup de rumeurs et de fake news ?
Est-ce la faute des défenseurs de la planète qui nous font vivre dans une peur permanente de l'avenir ?
Est-ce la recherche désespérée et désespérante du "bien-être" ?
Est-ce cette infantilisation grandissante face à l’État ?
Nous avons tendance à avoir peur de tout et à paniquer en cas de problème.
LA FAIBLESSE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE
Contrairement au SRAS en 2003, cette crise arrive à un moment où l'économie mondiale, et en particulier l'économie chinoise, est en fort ralentissement.
L'épidémie va amplifier le ralentissement, mais le ralentissement était là avant l'épidémie.
Un ralentissement qui n'est plus conjoncturel depuis longtemps, non, un ralentissement structurel.
LA SITUATION POLITIQUE AMÉRICAINE
Malgré le comeback de Biden samedi, Bernie Sanders reste en tête des sondages avant le Super Tuesday du 3 mars.
Et, après la victoire de Trump ou encore du Brexit, nul ne peut affirmer qu'il est assuré de perdre face à Trump.
Et l'élection de Sanders provoquerait un vrai changement pour l'économie américaine et les marchés boursiers.
LA DÉPENDANCE AUX BANQUES CENTRALES
L'économie mondiale et les marchés sont accros aux liquidités distribuées par les banques centrales.
Elles dépendent de la dope monétaire.
Et dès qu'il y a un problème, tout le monde se tourne vers les banques centrales pour qu'elles interviennent.
LE MANQUE DE MUNITIONS
Mais on s'est rendu compte au cours de cette crise que les banques centrales avaient épuisé une grande partie de leurs munitions et que si un jour l'économie mondiale était confrontée à une grosse crise, il y aurait peu de moyens d'intervenir.
Les taux sont déjà très négatifs, on ne peut les baisser beaucoup plus et on peut certes encore mettre de la liquidité dans le marché, mais sans effet réel.
Il va donc falloir faire appel à de nouvelles armes comme la relance budgétaire, une arme à double tranchant.