Rassure toi cela laisse tout un pan de chercheurs qui sont eux précarisés à vie (post, post, post, post-doc) et qui vont passer le temps à faire de l'administratif au lieu de la partie de leur travail qui les passionne pour râler malgré tout. Pour ma part je ne suis pas concernée puisque dans le privé mais cet argument de "faut pas se plaindre, c'est dur pour tout le monde, on va moins mal que d'autres" me donne des envies de meurtre, ou de suicide au choix.
C'est un argument que j'entend tous les jours quand j'estime que certains aspects de ma condition de femme blanche privilégiée sont inacceptables et ça fini par me rendre malade. On ne m'a pas excisée à mes 3 ans donc je ne dois pas me plaindre quand je prend une main aux fesses? Pas d'accord.
Euh, hors-sujet total, et post limite insultant pour moi (non, en fait, pas "limite insultant", insultant tout court).
Si tu veux avoir une discussion sur le monde de la recherche publique française (celle concernée par les coupes), je serais ravi de l'avoir avec toi, ça évitera d'écrire n'importe quoi. Sur le fait qu'il y ait tout un pan de chercheurs précarisés à vie, entièrement d'accord avec toi, mais on pourrait arguer que c'est l'extrême rigidité et le fonctionnariat-total de la recherche publique française qui est à l'origine de cela.
A mon avis, tant que la France restera avec son système "concours-pour-un-emploi-à-vie-quand-tu-as-30-ans-ou-alors-crève", on ne résoudra pas nos problèmes (et ne vient surtout pas me présenter le cas des USA comme épouvantail pour justifier le système français. Il y a tout un éventail de systèmes possibles entre le système, trop far-west, des US, et celui du tout-fonctionnariat de la France).
Si je devais vraiment raler et faire une manif pour la recherche, ce serait pour ré-équilibrer celle-ci vers les jeunes en remettant en question l'emploi à vie de chercheurs tels que moi et transférer un peu de nos privilèges (moyens de fonctionnement, perspectives de carrière, etc...) vers les post-docs qui, effectivement, galèrent. Il ne me parait pas normal que des chercheurs de 50 ans, qui ne publient plus et enseignent à peine aient non seulement droit de recevoir leur chèque du ministère sans contre-partie aucune, mais ont également droit à des avancements de carrière automatiques...tout ceci étant, indirectement, forcément un frein à l'embauche de jeunes.