Je suis végétarien depuis environ l’âge de 15 ans, et je mangeais déjà de moins en moins de viande depuis l’âge de 8-10 ans. J’en ai maintenant 31, donc j’ai passé sans viande plus de la moitié de ma vie dont un morceau d’enfance et d’adolescence. Je suis le seul végétarien de la famille, je suis marié et ma femme mange un peu de viande. Nos enfants en mangeront aussi jusqu’à l’âge de choisir eux-mêmes.
Dans ce topic je lis des expressions du genre « sans tomber dans le végétarisme » suivies de nombreuses lignes de considérations diverses, mais je ne vois pas où sont les arguments en raison desquels le végétarisme est rejeté en une formule lapidaire. Est-ce à la suite d’un choix ou par simple habitude, parce que Papa et Maman faisaient comme ça ? Mon Papa et ma maman aussi, et ils le font encore ; pas moi.
Personnellement, je ne crois pas que ce soit une question de comparaison (« Chine/France », « pendu par les pieds/la tête écrasée sous la chaussure pendant qu’on l’égorge », « chien ou chat/cochon ou vache »...), mais plutôt de nécessité.
Pour moi, la question est : « est-il nécessaire pour moi ce midi de faire tuer un être » ? Si je veux manger du poulet, un animal va mourir. Si je laisse cavaler ce poulet, ça ne m’empêchera pas, moi, de me porter très bien.
En plus de la mort, je pense aussi, et même peut-être plus, aux conditions de vie de ces animaux ; pour quelques minutes à se débattre dans son sang avec l’air qui entre dans le coeur, il y a des mois dans des cages, ne pas pouvoir s’étirer, ne pas pouvoir faire aller ses os et ses muscles...
La conséquence est que j’adapte mes pratiques selon le pays ou la zone.
En France et surtout en Afrique, je mangeais beaucoup de poissons parce qu’il n’y avait pas assez de légumes ou produits laitiers, que je pensais que la majorité de ces poissons ne venait pas d’élevage et que d’ailleurs, même en élevage, un poisson n’a pas les pattes coupées par du grillage et n’est pas dans un volume de la même taille que lui. Quand on sort un poisson de l’eau, il a « une garantie de mort pas trop lente » : il ne peut pas respirer. Pas de coups...
Depuis que je suis en Chine où les poissons sont gardés vivants pendant des jours dans des aquariums minuscules, parfois coincés sous des cloisons internes des bacs, 10 à 20% de morts par stress chaque jour (estimation personnelle selon ce que j’ai vu), la peau abîmée, la chair apparente, je ne mange plus de poisson sauf obligation sociale. En France, j’en re-mangerai (c’est un futur, pas un conditionnel).
Je ne suis pas devenu végétarien du jour au lendemain, et la part dogmatique fut extrêmement mince au début : quand j’étais petit, je mangeais à la cantine et c’était dégueulasse. Les légumes étaient moins pires que la viande, donc je me concentrais sur eux. Progressivement, je me suis dit qu’il me coûtait peu de faire un pas supplémentaire et que c’était inestimable pour ceux qui attendaient leur tour devant la chaîne d’abattage, et le dernier pas fut franchi vers 15 ans (je ne sais même pas quand exactement). C’est aussi une forme de « je fais ma petite part pour que le monde soit moins moche »... Et cela n’empêche pas de faire sa petite part dans des domaines plus directement humains, ce n’est pas parce qu’on s’occupe des bestioles qu’on crache sur les humains... Serait-ce même le contraire ? Certains l’ont dit, et pas des plus cons (je vous renvoie aux dictionnaires de citations pour le détail, je ne les ai pas sous le coude).
Si je peux vivre sans amener la mort, je le fais. Mais si ma vie est en danger, je sacrifie plutôt une autre vie : comme je l’ai écrit, je ne me pose pas de question en terme de comparaison mais en terme de nécessité. Il y a 3-4 ans, étant déjà aussi végétarien que maintenant, j’ai acheté et mangé des biscuits au cochon (biscuits pour chiens) parce que c’était ça ou mourir dans la semaine (une expatriation en zone nettement moins reposante que la Chine). Ce n’est quand même pas un cas quotidien ! Si je le devais pour vivre, je tuerais et mangerais n’importe quel animal, et même un d’entre-vous. Mais ce n’est pas la situation présente...
J’ai un peu braconné autrefois et j’ai nettement plus de sympathie (sauf exceptions bien sûr) pour les chasseurs que pour les « écolos du bulletin de vote » qui n’ont jamais rien fait.
Si je vivais à la campagne, je serais peut-être (encore) chasseur et alors je mangerais le produit de ma chasse (cf. ce que j’écrivais sur les conditions d’élevage).
Mais je ne vis pas à la campagne et je ne vais pas mourir si je me nourris avec autre chose que de la viande aujourd’hui ; alors pourquoi faire égorger ou bastonner ? Et pourquoi le faites-vous ?
Je ne suis pas adepte du « tout ou rien », c’est souvent une bonne méthode pour ne rien faire...
Pourquoi ne pas renoncer à la viande de temps en temps, pour certains repas seulement ? Vous verrez, on y survit et on se sent bien ;-)
Dans ce topic je lis des expressions du genre « sans tomber dans le végétarisme » suivies de nombreuses lignes de considérations diverses, mais je ne vois pas où sont les arguments en raison desquels le végétarisme est rejeté en une formule lapidaire. Est-ce à la suite d’un choix ou par simple habitude, parce que Papa et Maman faisaient comme ça ? Mon Papa et ma maman aussi, et ils le font encore ; pas moi.
Personnellement, je ne crois pas que ce soit une question de comparaison (« Chine/France », « pendu par les pieds/la tête écrasée sous la chaussure pendant qu’on l’égorge », « chien ou chat/cochon ou vache »...), mais plutôt de nécessité.
Pour moi, la question est : « est-il nécessaire pour moi ce midi de faire tuer un être » ? Si je veux manger du poulet, un animal va mourir. Si je laisse cavaler ce poulet, ça ne m’empêchera pas, moi, de me porter très bien.
En plus de la mort, je pense aussi, et même peut-être plus, aux conditions de vie de ces animaux ; pour quelques minutes à se débattre dans son sang avec l’air qui entre dans le coeur, il y a des mois dans des cages, ne pas pouvoir s’étirer, ne pas pouvoir faire aller ses os et ses muscles...
La conséquence est que j’adapte mes pratiques selon le pays ou la zone.
En France et surtout en Afrique, je mangeais beaucoup de poissons parce qu’il n’y avait pas assez de légumes ou produits laitiers, que je pensais que la majorité de ces poissons ne venait pas d’élevage et que d’ailleurs, même en élevage, un poisson n’a pas les pattes coupées par du grillage et n’est pas dans un volume de la même taille que lui. Quand on sort un poisson de l’eau, il a « une garantie de mort pas trop lente » : il ne peut pas respirer. Pas de coups...
Depuis que je suis en Chine où les poissons sont gardés vivants pendant des jours dans des aquariums minuscules, parfois coincés sous des cloisons internes des bacs, 10 à 20% de morts par stress chaque jour (estimation personnelle selon ce que j’ai vu), la peau abîmée, la chair apparente, je ne mange plus de poisson sauf obligation sociale. En France, j’en re-mangerai (c’est un futur, pas un conditionnel).
Je ne suis pas devenu végétarien du jour au lendemain, et la part dogmatique fut extrêmement mince au début : quand j’étais petit, je mangeais à la cantine et c’était dégueulasse. Les légumes étaient moins pires que la viande, donc je me concentrais sur eux. Progressivement, je me suis dit qu’il me coûtait peu de faire un pas supplémentaire et que c’était inestimable pour ceux qui attendaient leur tour devant la chaîne d’abattage, et le dernier pas fut franchi vers 15 ans (je ne sais même pas quand exactement). C’est aussi une forme de « je fais ma petite part pour que le monde soit moins moche »... Et cela n’empêche pas de faire sa petite part dans des domaines plus directement humains, ce n’est pas parce qu’on s’occupe des bestioles qu’on crache sur les humains... Serait-ce même le contraire ? Certains l’ont dit, et pas des plus cons (je vous renvoie aux dictionnaires de citations pour le détail, je ne les ai pas sous le coude).
Si je peux vivre sans amener la mort, je le fais. Mais si ma vie est en danger, je sacrifie plutôt une autre vie : comme je l’ai écrit, je ne me pose pas de question en terme de comparaison mais en terme de nécessité. Il y a 3-4 ans, étant déjà aussi végétarien que maintenant, j’ai acheté et mangé des biscuits au cochon (biscuits pour chiens) parce que c’était ça ou mourir dans la semaine (une expatriation en zone nettement moins reposante que la Chine). Ce n’est quand même pas un cas quotidien ! Si je le devais pour vivre, je tuerais et mangerais n’importe quel animal, et même un d’entre-vous. Mais ce n’est pas la situation présente...
J’ai un peu braconné autrefois et j’ai nettement plus de sympathie (sauf exceptions bien sûr) pour les chasseurs que pour les « écolos du bulletin de vote » qui n’ont jamais rien fait.
Si je vivais à la campagne, je serais peut-être (encore) chasseur et alors je mangerais le produit de ma chasse (cf. ce que j’écrivais sur les conditions d’élevage).
Mais je ne vis pas à la campagne et je ne vais pas mourir si je me nourris avec autre chose que de la viande aujourd’hui ; alors pourquoi faire égorger ou bastonner ? Et pourquoi le faites-vous ?
Je ne suis pas adepte du « tout ou rien », c’est souvent une bonne méthode pour ne rien faire...
Pourquoi ne pas renoncer à la viande de temps en temps, pour certains repas seulement ? Vous verrez, on y survit et on se sent bien ;-)