J'avais commencé à répondre mais Dui m'a grillé. Totalement d'accord.
Je reviens juste là-dessus :
En fait, je suis pas vraiment d'accord avec les deux postulats suivants: "La prise de risque de créer une entreprise doit avoir des retombées d'argent potentiellement illimitées, et le salaire hiérarchique doit être exponentiel inversé". Rien ne me semble obligatoire ici a part si on considere le fait que ce ne soit pas mis en place a echelle globale et que les gens concernes aient donc tendance a vouloir quitter le territoire.
Pour moi il devrait exister une limite aux remunerations. Pas forcement une valeur absolue mais plutot une valeur relative en fonction de ce que sont payes les employes de la meme boite. Ca ne limite pas l'ambition de ceux qui veulent reussir et pour le coup ca tire reellement les autres vers le haut.
J'y vois quand-même un problème de compétitivité internationale, dans cette proposition.
Dans le cas de 2 sociétés concurrentes, l'une française et l'autre américaine par exemple, le simple fait de limiter les salaires sera la porte ouverte aux débauchages en masse vers la boite US. Meilleur salaire, plus d'opportunités de promotions, les américains vont pas se gêner. Le problème avec l'économie c'est que l'homme ne sait pas la contrôler (au mieux l'influencer) malgré le fait qu'il l'ait créé de toute pièce. Le marché est plus puissant que les nations, et c'est aux nations de s'y adapter, pas l'inverse. Dans ce contexte le mieux qu'on puisse faire c'est se rendre compétitif afin de récupérer des parts du gâteau. C'est con mais entre un SMIC à 800€ et le chômage à 25%, je crois que y'a pas photo.
Je dis pas que c'est idéal, ni que le gouvernement devrait appuyer les propositions du MEDEF en gardant sa politique actuelle. Je crois que tout le monde doit prendre conscience qu'on n'est pas un pays riche et que les "acquis sociaux" ne devraient pas être "acquis". Quand je conduis ma voiture, qu'un mur se présente devant moi, je ferme pas les yeux en me disant "bouh pas bien, hier y'avait pas de mur y'a pas de raison que ça passe pas aujourd'hui", je freine et je change de trajectoire même si ça me ralentit...
En sachant qui je suis et a qui je m adresse...
Je fais appel a une entreprise d électricité. Je suis client. Un employé arrive, je lui ouvre la porte le matin, revient le soir. Regarde son travail. Si problème, je contacte l entreprise, son supérieur ou service clientèle. En aucun cas je suis son patron, et lui mon employé, et l entreprise mon fournisseur.
Et si j ai décidé de faire appel a cette entreprise, c est parce que je leur fais confiance ou ai décidé de leur faire confiance. Et si je me suis planter. Je change d'entreprise. Aucun contrat me lie sur la durée avec eux.
Je crois que le problème est la en fait. Un problème de confiance. C est sur a force de faire fonctionner des boutiques vendant de la merde, on ne peut avoir que le retour de bâton et bientôt on aura plus d autres choix que de le lécher.
Le fournisseur, entreprise dans laquelle je travailles, patron ou salarie ou ouvrier... J y étais la journée pendant que l électricien faisait des travaux chez moi.
Pas besoin d avoir le cul dans la savane comme tu dis... Juste une façon différente de la tienne de fonctionner. Ce qui nous empêche pas de vivre dans le même monde et faire appel aux même services parfois, avoir a faire aux même entreprises peut être...
En fait je crois que ton rapport à l'entreprise d'électricité est précisément le type de relation qui devrait exister entre employé et employeur.
"Et si je me suis planter. Je change d'entreprise. Aucun contrat me lie sur la durée avec eux."
En supprimant le CDI ou autres contrats définitifs, plus personne ne prend plus personne par les couilles. Si dans ton cas ton électricien avait le pouvoir de te dire "t'es pas content ? j'ai mal travaillé ? j'en ai rien à foutre parce que j'ai encore tout ton salon à refaire et crois moi je vais te le pourrir, et si t'es pas content t'appelles mon patron pour que j'arrête mais tu devras payer 15 fois le prix de la facture bouyaaaa mofo", tu serais pas super à l'aise et tu t'y prendrais à
deux cinquante fois avant de faire confiance à une entreprise. C'est un peu ça, le CDI. Ça plombe les relations, ça plombe l'économie, ça donne l'idée aux employés qu'ils sont inférieurs aux patrons (ce qu'ils ne sont pas, ne pas confondre supériorité hiérarchique et sociale) parce que c'est un contrat qui les lie et non une relation de confiance dans les compétences. Ce n'est plus de la collaboration mais de l'exploitation. En fait, les syndicats entretiennent ce complexe d'infériorité sociale qui leur permet d'argumenter en faveur des intouchables acquis sociaux.
Je crois pas que c'est avec cette mentalité que la France se relèvera.