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Ca ouvre un vaste débat et un peu en lien avec le sujet. Autant dans l'approche globale je dirais il y a un peu de mieux avec une certaine prise de conscience. Mais dans la pratique si tu discutes par exemple avec l'ONF ils te répondront qu'ils ont des impératifs économiques de gestion par forcément compatible avec la protection des espèces indigènes. On voit encore régulièrement la pratique de la coupe à blanc puis dessouchage de nos plus belles futaies de chênes que l'on remplace allègrement par du chêne américain ou du pin douglas. Ca pousse vite et pratiquement aucun xylophage indigène ne s'y attaqueront.
On en est encore au stade de la protection des espèces sans forcément y intégrer la notion d'écosystème. Exemple tout bête on va protéger certaines espèces de chouettes ou de chauve souris mais on coupera sans scrupule les arbres creux pour des pseudo-motifs sécuritaires.
Après on peut créer quelques réserves intégrales à droite à gauche c'est très bien mais cela ne répond pas non plus au problème d'isolation des populations première étape dans le processus d'extinction.
S'ils sont inséminés c'est qu'ils sont à priori fertiles donc rien n'empêche que dans des conditions naturelles ils ne puissent pas se reproduire entre eux et prospérer d'autant plus dans des régions dépourvues de prédateurs naturels.
Ensuite pour quelqu'un qui plaide la cause Vegan du fait de leur souffrance injustifiée, tu proposes au final leur l'éradication pure et simple.
Drôle de postulat mais pourquoi pas, cela répond surement à une certaine problématique mais en agissant de la sorte tu enclencheras inéxorablement la disparition d'espèces associées. Déjà une bonne partie des insectes coprophages dont les populations ont déjà régressées de 80% depuis le début du 20ème siècles, eux mêmes fertilisateurs de sols et fouisseurs de graines (certains végétaux en sont même dépendants). Sans compter également l'impact sur des essences végétales propres aux prairies pâturées et par redondance certains oiseaux ou vertébrés. Un vrai génocide annoncé.Il ne faut jamais négliger l'effet papillon dans notre approche de l'environnement.
Même s'ils sont destinés à être mangés ou exploités, ils ont leur rôle et leur place sur cette planète. Les conditions de leur exploitation c'est ça pour moi le vrai sujet.
Tu prends un raccourci. Comme la plupart des carnistes j'ai pas besoin de ce type de raisonnement et je ne cherche même pas à me justifier de ça car j'accepte aisément ma part d'animalité dans une logique alimentaire omnivore. Je ne m'amuse pas à la remettre en question, j'essai juste de moduler ma consommation vers du manger mieux et plus équilibré. Si tous le monde faisait un pas dans ce sens et si la société de consommation ne destinait pas 50% de sa production à la poubelle on ferait un grand pas en avant pour résoudre nos problèmes environnementaux actuels. Le Veganisme n'est pas forcément LA SOLUTION....
L'éternel argument visant à mettre au pilori les carnistes qui seraient déniés de tout sentiment ou altruisme vis à vis des animaux sous prétexte que leur régime alimentaire cautionne l'abatage des animaux est terriblement réducteur.
Combien de carnistes luttent dans leur quotidien pour la protection des animaux ou expriment aussi leur compassion pour le monde animal?
A titre personnel il m'arrive lorsque je trouve un animal blessé de le recueillir, le soigner avant de le remettre en liberté mais parfois aussi quand ceci est impossible de l'achever pour abréger ses souffrances. Je répond aussi régulièrement aux carences des pouvoirs publics en participant à de nombreux inventaires faunistiques pour que dans leur processus de décision ils soient amenés à prendre les meilleures mesures de gestion possibles et pour ce faire également je tue quelques centaines d'insectes par an. Cela m'a valut par certains de tes comparses un plaidoyer digne du tribunal de Nuremberg.
Ce n'est pas parce que l'on ne cautionne pas ta vision du changement que l'on s'oppose à toute forme de changement. Ceci dit je note que selon ta vision des choses tous les animaux n'ont pas leur place sur terre et que pour s'éviter la vue d'un génocide quotidien tu en préconises un autre plus radical encore. Tu blâmes ceux qui s'approprient le droit de tuer pour manger pour t'approprier le droit de choisir les espèces qui ont leur place sur terre. On est pas loin là encore de la notion de races impure.. Assez choquant comme postulat pour quelqu'un qui base sa philosophie sur la compassion et l'égalité de droits entre espèces.
Ce que tu dis est faux et je te remets sur le tapis le peuple esquimau. Ceci dit avec la fonte des glaces d'ici quelque temps ils pourront chiquer du lichen...
Si une population s'inscrit dans un régime alimentaire sur la durée cela s'inscrit dans son patrimoine génétique. Si les Bishnoïs venaient à changer leur régime alimentaire en y introduisant de la viande ils développeraient plus de risque de développer les cancers digestifs que tu évoques pour le régime carné et vice versa pour les esquimaux s'ils introduisaient massivement du végétal.
Faudrait il encore qu'il soit pourvu de conscience chose que je n'ai jamais affirmé. Ensuite oui dans une logique de dissémination des graines tu as globalement raison. Mais l'homme de part son mode de vie à plutôt tendance à aller au wc que d'aller faire ses besoins dans les fourrés on peut pas dire qu'en l'espèce on participe à ce processus vertueux en langeant des fruits. On devrait quelque part ainsi être mis au ban du monde végétal. Un concept à développer quoi que ici on est plus open sur ce point
Ensuite plus globalement l'animal sert le végétal comme il peut aussi le desservir (retour sur l'exemple grand koudou/acacia). Je t'invite aussi à planter un verger dans ton jardin et d'y glisser un troupeau de chevreuil, de t'intéresser au nématode du pin, le capricorne asiatique ou le castor.
Tout est fait de symbiose et de prédation. Retenir un seul aspect de l'équation biaise le raisonnement global car peut être aussi que la destinée d'un lapin c'est de se faire bouffer par le renard.
2 car je n'ai pas lu dans tes propos l'option 1. Je soulignais en effet que la notion de compassion reste le propre de l'homme. Les animaux ne se posent pas cette question ce qui me gène un peu c'est que ce serait vertueux dans un sens et pas l'autre. Si je prenais l'exemple de l'ours c'est qu'il est omnivore lui aussi.
A considérer quand même que même si nous sommes des animaux nous sommes les seuls à disposer cette capacité de moduler et impacter de manière aussi forte notre environnement. Niveau écologique je ne pense pas qu'un monde 100% Vegan soit la solution pour les raisons que j'ai évoqué. Ensuite cela reste une problématique très occidentale et quelque peu impérialiste car je ne me vois pas à titre personnel expliquer à des populations qui crèvent la faim de leur dire d'arrêter de manger de la viande pour quelques raisons que ce soit.
C'est là que je fais un distingo très important entre le Vegan par simple compassion et l'antispéciste militant que je considère quelque peu égoïste et inconséquent même si je partage certains de leurs constats. Quant aux adeptes inconditionnels de Peter Singer là franchement je trouve ça carrément effrayant.
Darwiniste convaincu je suis et si t'as bien compris c'est la base de tout mon raisonnement. Ca va peut être te surprendre mais oui c'est bien la théorie de l'évolution qui nous a amené à comprendre le fonctionnement de la vitamine B12 et qui nous amène là ou nous en sommes aujourd'hui.
L'homme est un animal et presque rien ne nous en dissocie des autres excepté peut être une chose: Le récit. Preuve en est ce forum
Ben finalement, c'est ce que tu proposes de manière radicale en prônant la suppression des animaux domestiques à destination alimentaire.
Dans l'hypothèse de leur libération inconditionnelle, j'en reviens aux inévitables désordres que cela occasionnerai. C'est un paramètre systématiquement éludé lorsque l'on évoque ce sujet. Juste un exemple en passant si on devait supprimer la chasse comment pourrions nous gérer les problèmes occasionnés par les surpopulations de Sanglier ou de Chevreuil? Je ne suis pas chasseur mais c'est un état de fait.
Autre exemple encore plus marquant que celui de l'Australie.
A te lire, si je ne me trompe pas, au delà du véganisme tu tiens ici un vrai discours antispeciste? Auquel cas, jusqu'où valides tu la philosophie de Peter Singer en la matière?