Brexit : les députés britanniques rejettent l'accord de Theresa May pour la 3e fois, et maintenant ?
AVENIR - Les députés britanniques ont rejeté pour la troisième fois le Traité de retrait du Brexit. No deal, no Brexit, report long : quels scénarios s'offrent désormais au pays ?
Ce vendredi, les députés britanniques ont rejeté pour la troisième fois, par 344 voix contre 286, le Traité de retrait négocié avec l’Union européenne (UE). L’adoption de l’accord était censée permettre au Royaume-Uni de quitter l'UE le 22 mai, avec une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020, ce afin d’éviter une rupture trop brutale. Cette option ayant à nouveau été balayée, que peut-il advenir désormais ?
Un plan B avant le 12 avril
Londres a jusqu’au 12 avril pour proposer un plan B à l’Union européenne, faut de quoi le pays sortira de l’UE sans accord - le fameux "no deal" - et sans transition à cette date. Ce qui serait une catastrophe pour les milieux économiques. Pour éviter une telle perspective et proposer une alternative, les parlementaires britanniques doivent se réunir lundi prochain, et tenter de s'accorder sur une autre solution que le plan de Theresa May. Mercredi, ils avait échoué à réunir une majorité sur huit scénarios proposés, notamment celui d'un "no deal".
Selon la commission, une sortie sans accord le 12 avril "est désormais un scénario probable". Même son de cloche du côté de la présidence française, pour qui ce troisième rejet "accroît très fortement les risques d’une sortie sans accord". Et l'Elysée d'ajouter : "Il appartient d'urgence au Royaume-Uni de présenter dans les tout prochains jours un plan alternatif (élections législatives, référendum, union douanière...)."
Un report long du Brexit
Les dirigeants de l’Union européenne ont ouvert la possibilité d’un long report, si l’accord de retrait était rejeté, à condition néanmoins qu’un changement significatif intervienne entre temps. Theresa May a dit mercredi qu’elle ne serait plus à son poste pour mener de nouvelles négociations. Cela pourrait constituer le changement réclamé par l’UE puisqu’un nouveau gouvernement conservateur serait alors en mesure de rouvrir les pourparlers avec Bruxelles.
Un long report devrait courir au moins jusqu’à fin 2019, a prévenu la Commission européenne, et être approuvé par les 27. Il implique également que le Royaume-Uni prenne part - ce qui n'était là encore pas prévu - aux élections européennes qui auront lieu du 23 au 26 mai 2019 prochain.
L'organisation d'élections générales
Des élections générales peuvent être convoquées si le Parlement et le gouvernement ne parviennent pas à s’entendre sur une solution pour mettre en œuvre le Brexit. Le Parlement doit voter lundi une nouvelle fois sur plusieurs options possibles pour le Brexit mais ce vote n’est pas contraignant et Theresa May peut quoi qu'il advienne décider de convoquer des élections générales pour sortir de l’impasse. Un tel scrutin peut aussi être organisé à la suite du vote d’une motion de censure contre le gouvernement.
Un "no Brexit"
Annuler le Brexit et rester dans l'Union européenne : le scénario est encore possible. Selon la Cour de Justice européenne, le Royaume-Uni peut décider seul de renoncer à quitter l’UE, sans avoir besoin de l’aval des autres Etats membres. Un tel revirement, soutenu par une minorité de députés, sous-entend l’organisation de nouvelles élections ou d’un nouveau référendum qui renverserait le résultat de la première consultation, en juin 2016, au résultat acquis par 52% des voix.
Cette idée est de plus en plus populaire dans l'opinion publique, qui se mobilise pour se faire entendre et essayer d'opérer un revirement de situation. La semaine dernière, une pétition en ligne demandant au gouvernement britannique de révoquer l’article 50 et de renoncer au Brexit a dépassé les 5,8 millions de signatures.