Coronavirus en Italie : des défilés de mode sans public et une économie qui prend froid
Les mesures prises pour contenir la propagation du virus pénalisent les régions les plus puissantes de la troisième économie de la zone euro.
Extrait : Bourse en chute, salons annulés, défilés sans public, tourisme menacé : l'épidémie du nouveau coronavirus
frappe de plein fouet le nord de l'Italie, poumon de la troisième économie de la zone euro, menaçant un peu plus sa croissance déjà exsangue.
Après un week-end marqué par une explosion des cas (219 dénombrés ce lundi), les autorités ont annoncé des mesures draconiennes en Vénétie et en Lombardie : fermeture des écoles et des musées, annulation des rendez-vous culturels et sportifs et fermeture, dans la seconde région, des bars et restaurants de 18h à 6h du matin.
Défilés de mode sans public
Dans le
Sole 24 ore, le président de Federalberghi (Fédération des entreprises hôtelières) résume d'une comparaison l'ampleur du désastre : «
En février l’année dernière, on comptait 450 à 500.000 arrivées. Cette année, zéro ! », déclare-t-il dans une interview reprise par le site
lepetitjournal.com. Milan, notamment, a accueilli 476.454 visiteurs venus de Chine en 2019. 40.000 touristes chinois étaient attendus en février. Leur absence occasionnera un trou de 8 millions d’euros, et plus largement, le tourisme pourrait perdre jusqu'à 4,5 milliards en 2020, selon une étude de l’institut italien Demoskopika. La situation est d'autant plus dure à accepter à Milan que la ville a connu un envol touristique depuis l'Exposition universelle de 2015, grâce à ses semaines de la mode, du design, son Duomo (cathédrale) et sa vie nocturne. De 4,2 millions de visiteurs en 2011, elle est passée à 6,8 millions en 2018 (dont environ 65% d'étrangers), soit une hausse de plus de 60%.
La Semaine de la mode, qui s'y est terminée dimanche, a été marquée par la tenue sans public, par précaution sanitaire, de deux défilés, dont celui de Giorgio Armani. Plusieurs grands salons professionnels milanais qui devaient commencer cette semaine ont été annulés, dont Myplant & Garden et le Mido, le plus grand rendez-vous international de la lunetterie, l'Italie étant le premier fabriquant mondial de montures et lunettes de soleil haut de gamme. L'inquiétude pèse désormais sur le Salon du meuble et du design, prévu du 21 au 26 avril.
«
La Vénétie et la Lombardie représentent à elles seules entre un quart et 30% du PIB italien et sont un moteur de l'activité productive», et ce qui se passe dans ces régions aura donc un impact sévère, souligne Luca Paolazzi, expert à l'institut italien REF interrogé par l'AFP. Les deux régions représentent 40% des exportations, avec des champions dans la mode ou l'industrie.
Les mesures prises pour contenir la propagation du virus pénalisent les régions les plus puissantes de la troisième économie de la zone euro.
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