Dans le monde d'après, une vie sans contact ? par Francis Brochet / Journaliste
29 avril 2021Nous le sentons, nous le disons tous : vivre à distance les uns des autres nous assèche, nous épuise. Pour qualifier cette vie sans contact, les premiers mots qui nous viennent à l’esprit sont « solitude », « tristesse », difficulté ». En grande majorité des termes négatifs, loin devant des notions plus positives telles « praticité » ou « facilité », selon une étude de l’Observatoire Cetelem (1). Cette lassitude ne suscite cependant aucune révolte : 80% des Européens sont résignés à accepter comme « probable » une société où les pratiques sans contact occuperont de plus en plus de place.
Extrait : Nos usages du numérique en témoignent. Le confinement a naturellement augmenté le temps quotidien passé sur Internet. Il atteignait en moyenne trois heures et 11 minutes début avril, en hausse de +42% par rapport à la même période avant la crise. Mais la hausse a perduré hors confinement, s’établissant à +15% sur l’ensemble de l’année. Comme le souligne Médiamétrie, qui compile ces chiffres : « Certaines activités en ligne nées ou qui se sont renforcées pendant les périodes de confinement ont perduré et semblent s’ancrer progressivement dans la vie des Français » (2).
2020 restera ainsi l’année de la « digitalisation de notre quotidien », confiné ou non.
Cette numérisation de nos habitudes a généré une grande lassitude. Mais elle a également fait découvrir à beaucoup de néophytes le caractère éminemment pratique, efficace, du numérique. Les Européens apprécient désormais le sans contact pour faire leurs courses (73%), travailler (57%), apprendre (51%) et se soigner (43%). La vie sans contact, c’est la vie sans friction, la vie facile.
Nous le savons, cet engouement est fortement conditionné. Les plateformes développent des stratégies très élaborées afin de capter notre attention, intensifier nos usages - et remplir leurs caisses : une année sans contact, cela produit 15,2 milliards de dollars de bénéfices pour Google (+50%) et 11,2 milliards pour Facebook (+53%).
Dès le début de la crise et les premiers confinements, les plateformes ont flairé l’opportunité historique d’un grand bond en avant numérique. Dès le 27 mars 2020, l’ancien PDG de Google Eric Schmidt plaidait dans le Wall Street Journal en faveur « d’une économie et d’un système éducatif futurs fondés sur le télé-tout, nécessitant une population complètement connectée et des réseaux ultra-rapides » (3).
Suite de l'analyse >>>
Dans le monde d'après, une vie sans contact?
Et si le monde d’après ressemblait au monde pendant le Covid?
www.telos-eu.com
Synthese interessante mais toutefois inquietante de monsieur Brochet , mais restons Zen !
" la réalité est à la fois multiple et une, et dans sa division elle est toujours rassemblée." / Platon
" Malheureux que tu es de ne jamais avoir été malheureux car tu as traversé l’existence sans rencontrer d’adversaire. Pour se connaître, il faut s’éprouver " / Sénèque
Dernière édition: