Reflexions & ruptures sociologiques de notre epoque ...

« Avec la disparition de Gibert jeune, c’est une part de nous-mêmes qui disparaît ! » par Éric Anceau / Éric Anceau est maître de conférences à Sorbonne université, l’agrégé d’histoire est l’auteur de nombreux ouvrages sur le Second Empire et la guerre de 1870, en particulier «Ils ont fait et défait le Second Empire» (Tallandier, 2019).


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FIGAROVOX/TRIBUNE - À Paris, 4 des 6 magasins Gibert Jeune des 5e et 6e arrondissements vont fermer. Pour Eric Anceau, maître de conférences à la Sorbonne, cette disparition est le symbole de la perte de rayonnement de la capitale et de la disparition progressive de l’«exception culturelle française».

Extrait : Lorsque j’ai appris samedi la prochaine fermeture par Gibert de quatre de ses magasins historiques du Quartier latin, une grande émotion m’a envahi. Depuis ma plus tendre enfance, je les ai fréquentés régulièrement, fidèlement et, j’ose le dire, passionnément. Nous avons tous nos madeleines de Proust et, parmi les miennes, ces magasins à l’enseigne jaune portant un Frédéric Moreau tout droit sorti de l’Éducation sentimentale, occupent une place particulière.
Deux des moments les plus forts de mes jeunes années s’y déroulaient rituellement: l’achat des fournitures à la rentrée des classes et celui des lectures de vacances en fin d’année scolaire dont maints romans sont encore dans ma bibliothèque et portent la célèbre étiquette jaune ou le tampon du magasin. Aujourd’hui, la proximité de la Sorbonne où j’enseigne fait que je m’y approvisionne encore très régulièrement en livres.

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Une sorte de variante de Fahrenheit 451 * , dont le numerique serait un des pyromanes ? :hum:Souhaitons que nous ne manquions jamais d'electricite , et ce meme temporairement **!
* 451, c’est le point d’auto-inflammation du papier en degrés Fahrenheit, soit 232,8° Celsius.
** A ce propos un article insolite :dead:

Extrait :
Une calamité peut en cacher une autre. Alors que des millions de foyers au Texas se retrouvaient privés d'électricité, de chauffage et d'eau potable durant une semaine où leur État était confronté à une vague de froid polaire, avec des températures pouvant atteindre les -10°C la nuit par endroits, d'autres ont eu la mauvaise surprise de recevoir une facture d'électricité faramineuse, affichant des montants à cinq chiffres: 5.000, 10.000 et même 17.000 dollars, ont rapporté des médias américains.

Vague de froid polaire -10°C ! ;) Peut etre font-ils allusion au Vortex polaire et ses caprices ?

Le vortex polaire arrive dans l’hémisphère nord : l'hiver sera glacial

 
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« Avec la disparition de Gibert jeune, c’est une part de nous-mêmes qui disparaît ! » par Éric Anceau / Éric Anceau est maître de conférences à Sorbonne université, l’agrégé d’histoire est l’auteur de nombreux ouvrages sur le Second Empire et la guerre de 1870, en particulier «Ils ont fait et défait le Second Empire» (Tallandier, 2019).


J'étais client assidu des librairies Gibert de Paris, ainsi que de la librairie Broglie de Strasbourg (également mentionne dans l'article, comme ayant fermé ses portes) ...
Une page se tourne :(
 
J'étais client assidu des librairies Gibert de Paris, ainsi que de la librairie Broglie de Strasbourg (également mentionne dans l'article, comme ayant fermé ses portes) ...
Une page se tourne :(
Pour info comme on a souvent des idées préconçues sur les causes :
 
Pour info comme on a souvent des idées préconçues sur les causes :
Bonjour Mathieu
Ce que souligne l'article du Figaro ainsi que notre ami Chris a moins que je sois dans l'erreur est la disparition programmee des librairies specialisees ou universitaires en neufs ou occasions , au niveau de la grande distribution la Fnac etant une exception mais il n'y en a pas de de partout , on ne peut pas considerer Leclerc et autres enseignes comme des librairies avec des fond de commerces avec des vendeurs dans leurs roles litteraires , d'orientations ou de conseils , ils vendent leurs titres comme du Nescafe ou des boites de thons , tu choisis et tu passes a la caisse apres avoir depose ton achat dans le caddy ! Apres il y a la vente par correspondance style Amazon ,Fnac et cie ou encore ebay , et la c'est encore pire tu ne eux meme pas toucher l'ouvrage ni constater son reel etat ! Apres comme cite par mes soins il y a le numerique et la il n'y a plus rien a toucher ni de page a tourner , ni de marques pages a inserer bien que le contenu de l'ouvrage soit identique , mais bon cela permet d'avoir egalement un vaste choix sur la toile et le plus souvent gratuit quand c'est dans le domaine public ...

Les librairies ont ces atmospheres particulieres voir une odeur que l'on ne retrouve nul part ailleurs , et un choix multiple par categories ! Il y a toujours une curiosite a denicher , et autres discussions qui ne sont pas rares ! De plus quand on possede des bibliotheques chez soi c'est un reel plaisir d'extraire un livre de leurs rayons ! Mais bon ca ne se discute pas ...

Les librairies de nos quartiers et de nos villes disparaitront comme les videos clubs il ne faut pas se faire d'illusions , et nous sommes dans la phases finale ! Et c'est bien dommage !
 
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Les librairies de nos quartiers et de nos villes disparaitront comme les videos clubs il ne faut pas se faire d'illusions , et nous sommes dans la phases finale ! Et c'est bien dommage !
Comme pour beaucoup de choses, il nous restera les souvenirs...
Comme les quincailleries où tu achetais les vis et les clous au poids ! 1 kilo te coûtait le prix de 10 u sous blister aujourd'hui...
Comme les épiceries où tu achetais un peu de tout au détail, même le lait dans les bidons d'alu...
Je vous parle d'un temps...........................
Ce sont ces petits plaisirs désuets que je peux encore pour un temps, vivre en Chine où le petit commerce très actif, a je l'espère quelques belles années devant lui avant de sombrer dans les limbes de la grande distrib !
Même les bibliothèques ici font montre d'un réel dynamisme dont je ne peux hélas profiter !
Ce décalage temporel est réellement un des éléments qui ajoute au plaisir de vivre ici, cette sorte de persistance du passé qui adouci les brutales évolutions qu'imposent inévitablement le "progrès"...
 
Bonjour Mathieu
Ce que souligne l'article du Figaro ainsi que notre ami Chris a moins que je sois dans l'erreur est la disparition programmee des librairies specialisees ou universitaires en neufs ou occasions
On est bien d'accord mais je trouvais l'article intéressant comme on parle souvent d'Amazon et qu'on oublie généralement de parler des grandes surfaces sur ce sujet (on en parle plutôt pour les commerces alimentaires).
 
Comme pour beaucoup de choses, il nous restera les souvenirs...
Comme les quincailleries où tu achetais les vis et les clous au poids ! 1 kilo te coûtait le prix de 10 u sous blister aujourd'hui...
Comme les épiceries où tu achetais un peu de tout au détail, même le lait dans les bidons d'alu...

Comme tu le soulignes, ça existe encore en Chine ...

Je vous parle d'un temps...........................
... que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaitre ??? :langue:

:okjesors:
 

Tarik Yildiz: «En France, la radicalisation islamiste prend souvent sa source dans la délinquance»

26/02/2021

FIGAROVOX/TRIBUNE - À l’occasion de la sortie de son livre, «De la fatigue d’être soi au prêt-à-croire», sur la radicalisation islamiste en France, le sociologue Tarik Yildiz évoque les sources de cette violence, qui, selon lui, sont en grande partie liées à la délinquance. Il tente d’apporter des solutions face à ce phénomène, contre lequel, les pouvoirs publics peinent à lutter.

FIGAROVOX.- Les attentats de 2015 ont mis en exergue un phénomène de radicalisation islamiste qui semblait exister depuis de nombreuses années. Comment ce phénomène est-il apparu en France?

Tarik YILDIZ.- En réalité ce phénomène de radicalisation, qui s’est amplifié notamment en raison du contexte international (conflits en Syrie et en Irak) est à l’œuvre depuis bien avant 2015. Ce processus a des sources diverses. Aux facteurs classiques et fréquemment avancés (conditions socio-économiques) s’ajoutent des dimensions sur lesquelles l’État n’a que peu de prise comme le fond culturel et religieux, ou la déstructuration familiale.
En revanche, d’autres éléments que les pouvoirs publics ont davantage les moyens de maîtriser, sont à l’œuvre: le vide idéologique, le déficit d’autorité et le manque d’instruction. En analysant les parcours des individus radicalisés, nous pouvons nous rendre compte qu’une haine latente de ce qui représente la France, l’État préexistait au passage à l’acte. Il s’agit souvent de jeunes français nés en France qui méprisent un État jugé faible, qui ne sait pas se faire respecter.

Le processus de radicalisation évolue généralement dans un contexte identitaire complexe chez des individus qui testent les limites de la société: les parcours sont très souvent ponctués d’actes de délinquances, pas toujours condamnés. Lorsqu’ils le sont, la «punition» n’est pas rédhibitoire et ils poursuivent sur cette pente glissante jusqu’à combler le vide idéologique et d’autorité en épousant une forme de religion jusqu’au boutiste.
Ces jeunes qui n’étaient pas, contrairement à une idée reçue, «entre deux cultures», entrent dans une forme de religion qui leur permet une réhabilitation: elle représente une force qui sait répondre à toutes leurs interrogations dans un monde où la liberté individuelle rend si «fatiguant d’être soi».
Elle distingue clairement le licite de l’illicite, en allant jusqu’au moindre détail de la vie quotidienne (comme je l’évoque dans mon dernier essai, jusqu’à savoir s’ils ont le droit de consommer du fromage «caprice des Dieux»). Ils apprennent une nouvelle langue, font connaissance avec une forme de discipline en priant régulièrement, en se levant tôt, en apprenant des textes par cœur… Ils jouissent alors d’un prestige auprès de leur entourage.
Ils trouvent là le cadre que la société n’a pas su leur donner par manque d’autorité, de discipline, de limites posées après des actes délictueux. Ils méprisent la faiblesse de l’État et seule la religion leur apparaît digne d’intérêt, comme un moyen de se racheter d’abord vis-à-vis d’eux-mêmes. Tous ne vont pas jusqu’au djihadisme, mais ils ont le souhait de développer une forme de contre-société, plus pure, loin des «déviances mécréantes» et la traduction est parfois violente.

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23/03/2018
04/10/2017
12/02/2021
 
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Violences en zones périurbaines et rurales: «Si rien n'est fait, les campagnes deviendront des déserts sécuritaires»

Le délégué général de l'Institut pour la justice Pierre-Marie Sève constate une augmentation de la violence hors des métropoles. Il l'explique notamment par une faillite de la politique d'immigration, et l'émergence d'un nouveau rapport à la violence.

Le Figaro : Lundi, des violences ont éclaté entre des jeunes et les forces de l'ordre à Beauvais, dans l'Oise. La veille, trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs de mortiers. La France a-t-elle basculé dans une délinquance endémique ?

Pierre-Marie Sève :
Oui. La délinquance en elle-même est devenue un véritable problème depuis les années 1970, avec une augmentation sans précédent du taux de criminalité, qui a été multiplié par cinq. La vraie nouveauté, c'est que le phénomène de délinquance touche aujourd'hui les grandes villes, les villes moyennes mais aussi les villes plus petites et même les campagnes. Comme une maladie, la délinquance a nécrosé des territoires depuis des décennies - les fameuses «zones de non-droit» - mais elle commence à grignoter jusqu'aux zones périurbaines et rurales. C'est une nouveauté en ce qui concerne les zones rurales, et il y a fort à parier que la tendance continuera à s'amplifier dans les années à venir.

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Franck Ferrand: «L’ignorance de l’histoire est le terreau sur lequel progresse la cancel culture»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - À l’occasion de la parution de son nouveau livre, «Portraits et destins» (Perrin), Franck Ferrand invite à ne pas porter un regard anachronique et moralisateur sur le passé et appelle à célébrer l’héritage que nous avons reçu.

FIGAROVOX.-Dans votre nouveau livre, «Portraits et destins», vous racontez vingt histoires, de la bataille de Salamine aux premiers pas de l’homme sur la Lune. Existe-t-il un lien entre ces épisodes?

Franck FERRAND.-Ce qui les relie les uns aux autres se trouve moins dans les sujets que dans la façon de les envisager et de les traiter. Tous ces moments d’histoire, je les ai d’abord écrits pour le magazine Historia, avec la double ambition d’instruire et de distraire.
Enfant, c’est de la lecture ce magazine que s’est nourrie ma passion pour l’évocation du passé, à l’école de maîtres comme Decaux et Castelot, bien sûr, mais aussi Erlanger, G. Lenotre ou le duc de Castries... Tous étaient attentifs, avant tout, à maintenir et soutenir l’attention du lecteur, mais sans rien concéder à l’exactitude et à la clarté.
Chaque évocation, par ailleurs, se devait de tendre vers une forme de synthèse, tout au moins vers un archétype... Plus j’avance dans ce métier et dans la vie, plus je me dis qu’il n’existe pas de meilleure école.

FIGAROVOX.- Vous racontez notamment l’épopée d’Alexandre de Macédoine qui fut en quelque sorte la première figure du conquérant victorieux. Pour reprendre votre terme, à quel archétype son parcours se résumerait-il?

Franck FERRAND.-La vie du grand Alexandre a été, de diverses façons, vouée à la notion de dépassement. C’est ce qu’il y a, au fond, de fort peu grec chez ce Macédonien. L’influence de sa mère Olympias, sans doute… Son ambition ne connaît pas de limite, jusqu’à l’hybris des dernières années. Certains préféreront peut-être retenir son rêve de synthèse Orient-Occident, rêve avorté de son vivant, et jamais abouti nulle part, depuis. Alexandre n’en reste pas moins un personnage fascinant, très agréable à ressusciter.

Suite de l'entretien >>>


Que de verites dans tout cela on s'en apercoit chaque jour le constat est sans appel , dommage que les reponses soient fort succintes , mais bon un entretien traitant de ces sujets dans un quotidien national qui n'a pour destination le plus souvent que des lecteurs lambdas qui au bout de 6 lignes vont considerer les reponses comme des litanies , cela est suffisant ...
 
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Les Européens (et les Français) croient-ils toujours à la démocratie ? Par Olivier Galland / Sociologue, directeur de recherche au CNRS

8 mars 2021

La récente publication du « Democracy Index Report » du journal The Economist (2 février 2021) a relancé le débat sur l’affaiblissement de la démocratie dans le monde. Le rapport souligne que la note moyenne[1] sur l’ensemble des pays recule depuis cinq ans. Les résultats ont frappé les esprits en France, notre pays ne se classant qu’au 24e rang et étant relégué en 2020 – pour un centième de point – dans le groupe des « démocraties défaillantes » (avec une note de 7,99 sur 10).


Extrait : Les doutes sur le fonctionnement et la solidité des démocraties ne datent pas d’aujourd’hui. Les régimes autoritaires paraissent de plus en plus arrogants et n’hésitent à vanter, sans aucun complexe, la supériorité de leur modèle sur celui des démocraties occidentales, la Chine s’illustrant particulièrement dans cet exercice. Au sein même des démocraties occidentales, la solidité et l’unicité du modèle démocratique sont interrogées. La capacité du système électif à rendre compte des aspirations démocratiques des citoyens est questionnée et certains suggèrent qu’il faut lui adjoindre diverses formes de démocratie directe.

Plusieurs leaders européens se font les chantres d’un modèle démocratique « illibéral ». Cette notion introduite en 1997 par le politologue américain d’origine indienne Fareed Zakaria[2] consiste à admettre que la démocratie, tout en respectant certains principes démocratiques comme le choix des dirigeants par des élections, puisse être conduite à restreindre certaines libertés au nom de la souveraineté populaire. Les dirigeants illibéraux comme Viktor Orban, veulent promouvoir un mode vie particulier au nom d’une supposée «substance historique et culturelle des peuples»[3] . Concernant la Hongrie et la Pologne, ce mode de vie particulier repose évidemment principalement sur la culture chrétienne et les valeurs traditionnelles qu’elle promeut. La promotion de cette identité suppose aussi, pour ces dirigeants, de refuser l’introduction en nombre d’éléments allogènes qui ne pourraient pas la partager, d’où le refus de l’immigration et de quotas d’accueil des réfugiés un moment imposés par l’Europe.

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Analyse toujours interessante de la part de monsieur Galland , de mon cote j'ajoute 3 liens connexes avec le sujet !

 
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Le refus de la vaccination, une passion française par Virginie Tournay / Ingénieur biologiste, chargée de recherche au CNRS en science politique (CEVIPOF)

9 mars 2021

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Le juriste George Renard, disciple du doyen Maurice Hauriou et ardent défenseur de sa sociologie processuelle des institutions, affirmait en 1939 à propos de ce qui fait l’unité d’une société que le principal défi n’est pas nécessairement de parvenir à faire totalité mais d’en choisir une, compte tenu de l’infinité des manières de constituer un tout. Par exemple, « un tas de pierres est un tout, mais ce tas de pierre peut aussi être perçu comme une maison ».

Extrait :
Ayant à l’esprit cette perspective que la philosophie analytique étudie à partir de la « méréologie » (le rapport des parties au tout), il faut retenir que dans toute totalité revendiquée sont implicitement contenues des inférences logiques d’une grande variabilité.
Si on poursuit l’allégorie, l’État-nation peut être assimilé, non seulement historiquement, mais aussi de façon plus formelle, à un phénomène de composition marqué par un rapport particulier de relations entre les parties. Pour en saisir la complexité, la dernière vague du baromètre de confiance politique conduit par le CEVIPOF analyse l’unité nationale comme réalité sociale partagée.

Une République désintégrée ?

Plus de la moitié des personnes interrogées (53%) représentent l’unité nationale comme un ensemble de communautés qui cohabitent les unes avec les autres. Seulement 43% des répondants voient dans la France une nation assez unie malgré ses différences[2]. De la France « archipel », pour reprendre l’expression chère à Jérôme Fourquet, jusqu’à la nation comprise dans son mythe fondateur comme unité insécable, on note que l’articulation entre la perception individuelle d’un système intégré (ici la nation) et son existence linguistique n’a rien d’automatique.
Cela nous est explicitement illustré par la montée en puissance de mouvements communautaristes et identitaristes contre l’idéal républicain universaliste hérité des droits de l’Homme. Dans un climat social marqué par une gauche républicaine en voie de dissolution, le ressenti et les affects individuels sont davantage politisés au détriment des grands récits émancipateurs[3].

À l’heure des replis communautaires, il faut également nous arrêter sur un résultat aussi surprenant qu’inquiétant : près de 45% de répondants déclarent « avoir le sentiment de n’appartenir à aucune communauté » contre moins d’un quart à « la communauté nationale ». République désintégrée[4] ou nation vécue à la façon d’un cadavre exquis[5], la place significative d’une méréologie de la nation dénuée de forme dans l’imaginaire de la population interviewée mérite examen, et plus particulièrement l’impact de cet imaginaire collectif sur l’acceptabilité sociale de l’action publique.

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Les Français, champions du pessimisme post-Covid par julien Damon Directeur de la société de conseil Eclairs, professeur associé à Sciences Po

16 mars 2021

Ipsos, dans le cadre de ses enquêtes internationales, a réalisé une vaste étude, à l’automne 2020, sur les perspectives post-Covid, dans une trentaine de pays.

Extrait : La France y confirme sa place de nation parmi les plus pessimistes du monde et, sur bien des aspects, la plus pessimiste. Le sujet et le constat ne sont pas neufs. Ils prennent une résonance particulière au sujet des perspectives post-Covid. Certains peuvent voir dans ce pessimisme, toujours teintée de faible confiance et de défaitisme, une forme de rationalité à la française, de cartésianisme inquiet[1]. L’objet de ces lignes n’est pas d’entrer dans une analyse approfondie, simplement de présenter rapidement les résultats les plus saillants.
Ceux-ci, sont par nature, conjoncturels portant sur les années 2020 et 2021. Leur structure donne cependant des indications sur des phénomènes plus profonds et des tendances plus longues, avec, tout particulièrement, un profond contraste France / Chine.

Sur le plan sanitaire, la France était, à l’automne 2020 au dernier rang des pays estimant qu’un vaccin efficace allait être développé. Avec 48% d’opinions en ce sens, le pays était le seul où cette opinion n’était pas majoritaire, derrière la Pologne (53%) ou l’Allemagne (55%), mais extrêmement loi derrière la Malaisie (84%), Israël (84%), et la Chine (92%).

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LA FRANCE : PATRIE DE LA COLLAPSOLOGIE ? Par Jean-Laurent Cassely, Jérôme Fourque

10/2/2020

Extrait :
Et si le récit de l'effondrement futur de nos civilisations n'était pas le nouvel avatar du pessimisme français ? S'appuyant sur une étude internationale menée en France, au Royaume-uni, en Allemagne, en Italie et aux États-unis, Jean-Laurent Cassely et Jérôme Fourquet montrent pourquoi et comment la collapsologie rencontre un écho important en France et dévoilent les affinités politiques de ses adeptes.


Pdf/16 pages
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Les Européens (et les Français) croient-ils toujours à la démocratie ? Par Olivier Galland / Sociologue, directeur de recherche au CNRS

8 mars 2021

La récente publication du « Democracy Index Report » du journal The Economist (2 février 2021) a relancé le débat sur l’affaiblissement de la démocratie dans le monde. Le rapport souligne que la note moyenne[1] sur l’ensemble des pays recule depuis cinq ans. Les résultats ont frappé les esprits en France, notre pays ne se classant qu’au 24e rang et étant relégué en 2020 – pour un centième de point – dans le groupe des « démocraties défaillantes » (avec une note de 7,99 sur 10).


Extrait : Les doutes sur le fonctionnement et la solidité des démocraties ne datent pas d’aujourd’hui. Les régimes autoritaires paraissent de plus en plus arrogants et n’hésitent à vanter, sans aucun complexe, la supériorité de leur modèle sur celui des démocraties occidentales, la Chine s’illustrant particulièrement dans cet exercice. Au sein même des démocraties occidentales, la solidité et l’unicité du modèle démocratique sont interrogées. La capacité du système électif à rendre compte des aspirations démocratiques des citoyens est questionnée et certains suggèrent qu’il faut lui adjoindre diverses formes de démocratie directe.

Plusieurs leaders européens se font les chantres d’un modèle démocratique « illibéral ». Cette notion introduite en 1997 par le politologue américain d’origine indienne Fareed Zakaria[2] consiste à admettre que la démocratie, tout en respectant certains principes démocratiques comme le choix des dirigeants par des élections, puisse être conduite à restreindre certaines libertés au nom de la souveraineté populaire. Les dirigeants illibéraux comme Viktor Orban, veulent promouvoir un mode vie particulier au nom d’une supposée «substance historique et culturelle des peuples»[3] . Concernant la Hongrie et la Pologne, ce mode de vie particulier repose évidemment principalement sur la culture chrétienne et les valeurs traditionnelles qu’elle promeut. La promotion de cette identité suppose aussi, pour ces dirigeants, de refuser l’introduction en nombre d’éléments allogènes qui ne pourraient pas la partager, d’où le refus de l’immigration et de quotas d’accueil des réfugiés un moment imposés par l’Europe.


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Analyse toujours interessante de la part de monsieur Galland , de mon cote j'ajoute 3 liens connexes avec le sujet !

Un classement établi selon une approche purement anglosaxone du sujet. Notre modèle de laïcité à la Française étant fort peu apprécié outre manche et atlantique nous accorde de facto des mauvais points.
A relativiser...