Cassandre au chômage technique par Renaud Lambert
« Manière de voir » #173 • octobre-novembre 2020
Il y a encore quelques mois, le plus sûr moyen pour un conseiller du pouvoir de faire valoir ses droits à la retraite consistait à plaider pour un accroissement de la dette publique. Se présenter en short, coiffé d’un chapeau de paille et boules de pétanque à la main lors d’une réunion de travail n’aurait pas constitué un message plus clair. Les choses ont changé.
Extrait : En 2020, les créances de l’État français devraient dépasser 120 % du produit intérieur brut (PIB), du jamais-vu. Jean Pisany-Ferry, Xavier Ragot et Philippe Martin, les économistes qui entourent l’Élysée, plaident néanmoins pour « une augmentation massive de la dette publique (1) » sans qu’on les congédie. Au contraire, tout comme leurs homologues des pays riches, ils sont entendus : les États de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) devraient emprunter 17 000 milliards d’euros supplémentaires cette année. Une telle perspective conduisait hier le Financial Times à plaider pour qu’on « coupe, et qu’on coupe fort », dans les dépenses publiques. Le flegme a depuis remplacé l’effroi : « Nous sommes encore loin du moment où la dette deviendra un problème » (2), estime désormais le quotidien de la City.
Jusqu’à la crise du Covid-19, les discours sur la dette métamorphosaient les dirigeants politiques en entomologistes : le monde était composé de cigales, des individus et des États aux poches trouées, engourdis par une torpeur méditerranéenne ; et de fourmis, des épargnants et des capitales à la frugalité grisâtre, mais capables de venir en aide aux premiers. L’univers bucolique de Jean de La Fontaine cédait alors la place aux trompettes de l’Apocalypse : « Si rien n’est fait, notre pays risque tout simplement la faillite ! », avertissait par exemple le député Les Républicains Éric Ciotti, le 23 mai 2018 (3). Deux ans plus tard, la dette n’est plus l’antichambre de la banqueroute, mais son antidote : « La France préfère l’endettement à la faillite », explique, le 21 avril 2020, le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin, issu de la même formation politique que M. Ciotti. Que s’est-il donc passé ?
Suite de l'analyse >>>
Extrait : llustrant le théorème de régression de Mises, l'or a servi de monnaie pendant des millénaires, et l'étalon-or a été en vigueur dans tous les pays développés jusqu'en 1914, date à laquelle il est abandonné en faveur d'un système plus souple (le change-or) jusqu'en 1971 et son abandon total (changes flottants) : comme l'explique Antal E. Fekete, on a remplacé une "valeur positive" (les métaux) par une "valeur négative" (la dette).
Le système de l'étalon-or permet de mieux résister à l'expansion du crédit et de la dette publique. Au contraire d'une monnaie fiduciaire, une monnaie à contrepartie en or ne peut pas être émise arbitrairement par un État : elle empêche l'inflation par dévaluation et lève en théorie toute incertitude sur la pérennité de la monnaie, ce qui permet à l'autorité monétaire d'avoir un crédit sain, et de prêter plus facilement :
C'est un sujet tres mysterieux , tout cet argent qui apparait subitement il y a 6 mois on ne pouvait pas trouver a Bruxelles 7 milliards d'euro suite au Brexit ca bataillait ferme pour amputer des budgets ( deshabiller paul pour habiller jacques ) , et subitement on en a 1000 voir beaucoup plus en cas de necessite ! C'est magique , en fait !
A Kind of Magic Queen
« Manière de voir » #173 • octobre-novembre 2020
Il y a encore quelques mois, le plus sûr moyen pour un conseiller du pouvoir de faire valoir ses droits à la retraite consistait à plaider pour un accroissement de la dette publique. Se présenter en short, coiffé d’un chapeau de paille et boules de pétanque à la main lors d’une réunion de travail n’aurait pas constitué un message plus clair. Les choses ont changé.
Extrait : En 2020, les créances de l’État français devraient dépasser 120 % du produit intérieur brut (PIB), du jamais-vu. Jean Pisany-Ferry, Xavier Ragot et Philippe Martin, les économistes qui entourent l’Élysée, plaident néanmoins pour « une augmentation massive de la dette publique (1) » sans qu’on les congédie. Au contraire, tout comme leurs homologues des pays riches, ils sont entendus : les États de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) devraient emprunter 17 000 milliards d’euros supplémentaires cette année. Une telle perspective conduisait hier le Financial Times à plaider pour qu’on « coupe, et qu’on coupe fort », dans les dépenses publiques. Le flegme a depuis remplacé l’effroi : « Nous sommes encore loin du moment où la dette deviendra un problème » (2), estime désormais le quotidien de la City.
Jusqu’à la crise du Covid-19, les discours sur la dette métamorphosaient les dirigeants politiques en entomologistes : le monde était composé de cigales, des individus et des États aux poches trouées, engourdis par une torpeur méditerranéenne ; et de fourmis, des épargnants et des capitales à la frugalité grisâtre, mais capables de venir en aide aux premiers. L’univers bucolique de Jean de La Fontaine cédait alors la place aux trompettes de l’Apocalypse : « Si rien n’est fait, notre pays risque tout simplement la faillite ! », avertissait par exemple le député Les Républicains Éric Ciotti, le 23 mai 2018 (3). Deux ans plus tard, la dette n’est plus l’antichambre de la banqueroute, mais son antidote : « La France préfère l’endettement à la faillite », explique, le 21 avril 2020, le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin, issu de la même formation politique que M. Ciotti. Que s’est-il donc passé ?
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Cassandre bouge encore !
Accès libre // par Renaud Lambert (Faut-il payer la dette ?, « Manière de voir » #173, octobre-novembre 2020)
www.monde-diplomatique.fr
Jouer les Cassandre - Histoire Du Monde
Histoire mythologie, philosophie et psychanalyse à travers des concepts philosophiques : mythes, expressions, événements historiques
www.histoire-du-monde.fr
L'argent magique existe-t-il ?
« Quoi qu’il en coûte », milliards débloqués en urgence, planche à billet qui tourne à plein régime... l’argent semble couler à flots face à la situation d’urgence à la fois sanitaire et économique. Mais peut-on vraiment y croire ? A-t-on trouvé de l’argent magique ?
www.franceculture.fr
Le système de l'étalon-or permet de mieux résister à l'expansion du crédit et de la dette publique. Au contraire d'une monnaie fiduciaire, une monnaie à contrepartie en or ne peut pas être émise arbitrairement par un État : elle empêche l'inflation par dévaluation et lève en théorie toute incertitude sur la pérennité de la monnaie, ce qui permet à l'autorité monétaire d'avoir un crédit sain, et de prêter plus facilement :
Étalon-or : définition et enjeux sur la monnaie
Définition simple de l'étalon-or et enjeux sur la monnaie de ce principe qui a gouverné l'histoire monétaire pendant des siècles
www.wikiberal.org
C'est un sujet tres mysterieux , tout cet argent qui apparait subitement il y a 6 mois on ne pouvait pas trouver a Bruxelles 7 milliards d'euro suite au Brexit ca bataillait ferme pour amputer des budgets ( deshabiller paul pour habiller jacques ) , et subitement on en a 1000 voir beaucoup plus en cas de necessite ! C'est magique , en fait !
A Kind of Magic Queen
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